À Boké, la tension monte. Ce vendredi 29 août 2025, des employés de la Société Minière de Boké (SMB) ont cessé le travail et manifesté à Tanènè, précisément à Kaboye, la base vie de la compagnie. En cause : le non-respect de la nouvelle convention collective des mines, carrières et industries assimilées, entrée en vigueur récemment.
Les travailleurs dénoncent ce qu’ils considèrent comme des violations de l’article 5 de la convention. Selon leurs témoignages, plusieurs départements tels que les Agents de Maîtrise, les Relations communautaires ou encore l’Hygiène Santé Sécurité Environnement ont été rétrogradés dans leur classification. « Avant l’application de la convention, beaucoup d’entre nous étaient Agents de Maîtrise. Aujourd’hui, certains se retrouvent simples ouvriers ou opérateurs. Pourtant, la convention prévoit un salaire de base de 8,5 millions pour les AM1 », explique un employé sous anonymat.
L’article 5 stipule clairement que la convention ne peut entraîner la perte d’avantages acquis par les travailleurs avant sa signature. Pour les protestataires, leur déclassement est une manœuvre destinée à réduire les salaires et à contourner les obligations légales. Cette situation nourrit un climat de frustration qui s’est transformé en mobilisation collective.
Les mêmes griefs apparaissent dans d’autres zones minières comme Telimélé, Boffa et Gaoual, où des voix s’élèvent également contre l’application jugée inéquitable du texte. Partout, les employés réclament l’intervention des autorités afin que leurs droits soient respectés.
À Boké comme ailleurs, le mouvement ne faiblit pas et les grévistes restent déterminés. Une attente domine, celle que la convention censée améliorer leurs conditions de vie ne devienne pas, selon leurs termes, un instrument d’appauvrissement.
Ibrahima Saapy Diallo