Le travail au sein du site d’exploitation de la société minière de Dinguiraye (SMD) a connu une perturbation ce mercredi 1er mars 2023. Les activités sont au ralenti depuis le matin. La cause principale est la non compréhension entre des syndicalistes et autorités pour la tenue de l’élection du renouvellement du bureau syndical de l’USTG au sein de la SMD.
Le Secrétaire général du bureau syndical de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG) sortant, Fadjimba Kéita a joint ce mercredi 1er mars 2023 notre rédaction l’informant de l’envoi des militaires dans le site où devait se tenir le vote. Et il a dit ceci : « comme prévu les travailleurs sont venus sur le site ils ont trouvé qu’ils (les responsables de la SMD ndlr) ont déjà préparé des militaires et des gendarmes. Donc, les gens sont restés tranquilles sans rien faire. On leur a demandé de quitter là-bas, ils ont dit non qu’ils ne vont pas travailler mais ceux qui veulent travailler peuvent aller. Comme les militaires ont vu que les gens n’ont pas cédé à la provocation, ils ont lancé du gaz lacrymogène avant d’aller aussi devant le bureau du syndicat pour lancer du gaz là-bas également. Certains travailleurs sont sur le chemin du retour en ville. Nous savons que nos adversaires ont été financés et les militaires et gendarmes ont reçu l’ordre de lancer du gaz lacrymogène sur les travailleurs qui sont restés tranquilles » a informé le syndicaliste.
A la question de savoir si une délégation de supervision est sur place par rapport au vote, il a répondu ceci : « Aucune délégation de supervision de vote n’est arrivée. Nous sommes dans cet état-là. La tension monte toujours entre les travailleurs et les militaires. Les militaires sont sur le site ici. Ils sont partis les trouver dans leur rassemblement là-bas pour les demander de quitter » a-t-il ajouté.
Pour sa part le candidat de la seconde liste de l’USTG, Momo Bangoura a déclaré que leur camp a trouvé ‘’fondé’’ le mémo de la Direction Générale relatif au report de la date de l’élection. Il raconte : « hier la direction a envoyé un mémo par rapport à l’élection syndicale. Vu les menaces qui planent sur l’organisation, dont certaines vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux et le recours que nous avons introduit, la direction a décidé de reporter les élections jusqu’à nouvel ordre. Suite à cela l’équipe actuelle du syndicat a demandé aux travailleurs que l’élection aura lieu aujourd’hui coûte que coûte. Ils sont venus faire débarquer les travailleurs dans les bus, ils se sont amassés devant l’administration de la SMD. Donc, ils sont en train de parler aux travailleurs quelque temps là-bas. Je crois que les gendarmes sont allés lancer du gaz lacrymogène pour les disperser et ils ont quitté. Actuellement quelques-uns sont au poste. Les activités sont au ralenti. Hier nous on a fait un point de presse dans lequel on a demandé aux travailleurs de continuer leurs affaires habituelles. Parce que le report est justifié mais nous allons faire toutes les démarches pour que la Direction organise les élections le plus tôt que possible. Ça été entendu parce que certains sont au poste d’autres aussi étaient en route. Mais ils ont été menacés par ceux qui ont été gazés pour dire qu’ils vont aller saccager chez là-bas s’ils allaient rester au travail. Donc, par peur de ça, les gens ont préféré rester chez eux » a-t-il expliqué.
La Direction générale de la SMD a démenti l’envoi des militaires sur le site. Selon un des responsables : « La SMD n’a pas envoyé des militaires jeter du gaz lacrymogène sur des employés, c’est faux. Le syndicat est venu ce matin descendre les employés des bus et ceux qui étaient déjà en route, certains syndicalistes sont allés les attendre à l’entrée de l’usine pour les empêcher de rentrer travailler en leur disant de rester mobiliser pour le vote et non le travail. Malgré toutes les sensibilisations, ils ont refusé de laisser les employés entrer dans l’usine et ainsi la gendarmerie a été autorisée de dégager les attroupements devant l’usine. Ils font l’entrave à la liberté du travail, incitation à la violence et blocage de routes à ceux qui veulent travailler. La gendarmerie est obligée d’intervenir pour maintenir l’ordre et empêcher les troubles » a-t-il réagi.
La rédaction de Lavoixdupeuple, a reçu également un mémo de la SMD relatif au constat de ce matin.
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Oumar M’Böh