166 concessions sont concernées. De nombreuses familles de la Sig Madina dans la commune de Matam à Conakry ont récemment reçu des notifications. Elles sont sommées par la direction générale du patrimoine bâti public de libérer les maisons qu’elles occupent d’ici le 30 octobre prochain. La nouvelle est mal accueillie sur place, mais les concernés se réservent pour le moment de réagir à visage découvert pour des raisons stratégiques dit-on.
La nouvelle a pris la majorité des occupants des 166 concessions de court. Elle est suffisamment commentée sur place. Les concernés sont désemparés, mais aucun ne veut exprimer ses sentiments à visage découvert. Les quelques-uns qui acceptent d’échanger notamment avec des journalistes, le font hors micro et sous anonymat. Ils confirment avoir reçu des notifications mais estiment que le cas de la Sig Madina ne doit pas être confondu aux cas d’autres cités de la capitale. Pour eux, la zone est habitée majoritairement par des ouvriers et non des fonctionnaires devant faire valoir leurs droits à la retraite. Selon eux, leurs parents ont également bénéficié d’un contrat de location-vente, certains depuis sous le régime d’Ahmed Sékou Touré. Normalement pensent-ils, les maisons devaient leur revenir de droit depuis au temps de feu Général Lansana Conté. Ils accusent le directeur du patrimoine bâti public de vouloir déloger des occupants au profit de ses amis et proches. Pour l’heure, ils se réservent d’aller à l’affront et comptent mener des démarches pour tenter de ramener le patrimoine bâti à la raison. Comme à la Sig Madina dans la commune de Matam, des occupants d’autres cités des quatre autres communes de la capitale sont concernés par la décision de la direction du patrimoine bâti public engagée dans une opération de récupération des biens de l’Etat.
Ahmed Sékou Camara