Chaque jour, les routes guinéennes deviennent le théâtre de tragédies évitables. Les accidents mortels se multiplient, que ce soit en milieu urbain ou sur les longues distances reliant les principales villes, comme le trajet entre Kankan et Conakry. Ces incidents trouvent souvent leur origine dans des comportements à risque excès de vitesse, surcharge, non‑respect des règles mais aussi dans un manque de civisme sur la route.

Selon les statistiques officielles relayées par le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, entre 2019 et 2023, la Guinée a enregistré 3 973 décès et 5 215 blessés graves à la suite d’accidents de la route.
Ces chiffres ne sont pas anecdotiques, ils traduisent des vies brisées, des familles endeuillées et un coût humain considérable.
En 2021, la police routière guinéenne a dénombré 3 117 accidents mortels ayant causé la mort de 682 personnes.
En 2022, 2 499 cas d’accidents ont été enregistrés, entraînant 670 décès.
Selon l’Agence guinéenne de sécurité routière (AGUISER), déjà au premier semestre 2025, 1 278 accidents ont été recensés sur le territoire national, faisant 165 morts, 302 blessés graves et 346 blessés légers.
Ces chiffres révèlent que la responsabilité de l’État n’est pas la seule en jeu , la gravité de la situation routière repose aussi sur des comportements individuels. Les conducteurs (professionnels ou non) contribuent activement à ces drames, en particulier lorsqu’ils cherchent à aller vite, à maximiser leurs gains, ou à braver les limites de vitesse et de sécurité. La puissance d’un véhicule qu’il s’agisse d’un pick-up, d’un Prado, d’un minibus ne peut pas être synonyme de licence pour ignorer les règles et mettre des vies en danger.
D’un autre côté, l’État guinéen, via des institutions comme AGUISER, dispose clairement d’un rôle majeur : coordonner des politiques de sécurité routière, mener des campagnes de sensibilisation, renforcer les contrôles, et travailler à l’amélioration des infrastructures routières.
Face à l’ampleur du drame, il est urgent que tous les acteurs se mobilisent :
Les autorités doivent intensifier les efforts de prévention, renforcer les sanctions, et promouvoir des politiques routières plus strictes.
Les usagers de la route doivent comprendre que leur comportement peut faire la différence : ralentir, respecter les distances, éviter la surcharge, inspecter l’état de leur véhicule, c’est respecter la vie des autres.
La société civile peut jouer un rôle clé en relai de sensibilisation, en organisant des campagnes dans les écoles, les communautés, et les centres de transport.
Arriver en retard vaut toujours mieux que ne jamais arriver. Ces vies perdues sur la route ne peuvent plus être considérées comme une fatalité ; elles doivent être un appel à un changement profond dans les mentalités, dans les pratiques, et dans les politiques.
Djoumè SACKO










