C’est un conflit domanial qui oppose un certain Magassouba, ex-travailleur à la société Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG) à sa femme Kandja Sacko. Il date de 2018. Selon Mme Magassouba, elle n’a jamais accepté de s’associer à la vente de la maison malgré les tractations entre elle et son mari et les menaces brandies par la famille de ce dernier. C’est ce qui explique l’occupation de la maison par elle et ses enfants, a déclaré Kandja Sacko qui a été interrogée par notre reporter.
A l’en croire : « Depuis que mon mari a décidé unilatéralement de vendre cette maison, je me suis catégoriquement opposée avec mes enfants. Nous avons plusieurs fois été à la justice sans succès. J’ai même saisi un avocat pour cette affaire mais jusqu’à présent la justice ne s’est pas prononcée afin de nous rétablir dans nos droits, voilà pourquoi je continue d’occuper la maison avec mes enfants » a-t-elle rappelé.
Kandja Sacko dit également qu’elle a été prise de court par la descente musclée de la gendarmerie dans la maison qu’elle habitait jusqu’ici. : « Ce Mardi à 4 heures du matin, je suis sortie pour aller prier à la mosquée. Mais j’ai automatiquement senti qu’il y a quelque chose d’étrange dans la maison. Après la prière, à mon retour j’ai vu mes voisins en train de faire sortir leurs bagages. Ensuite, j’ai vu des gendarmes à bord d’un pick-up. Dès qu’ils m’ont vu, ils m’ont empêché de rentrer à la maison. C’est après que j’ai vu mon garçon Billy Magassouba arrêté et menotté par les mêmes agents. Je leur ai demandé où voulez-vous envoyer mon fils pour le sacrifier parce qu’il n’a pas volé » a-t-elle ajouté.
Joint au téléphone, monsieur Magassouba, ex-travailleur à la CBG a confirmé avoir vendu sa maison dès après sa retraite dans l’espoir de ramener la famille à Kankan. Cependant, a-t-il enchaîné, son épouse en complicité avec son papa s’est opposée à son idée avant de porter plainte contre lui. Il a déclaré ceci : « Moi je travaillais à la CBG au département 7C. J’ai pris ma retraite en 2015 et j’ai demandé à ma famille de partir au village. J’ai vendu la maison PLV 59 pour en acheter une autre à Kankan. Ma femme dit qu’elle ne vient pas avec moi à Kankan. Appuyée par son père qui était responsable du RPG à l’époque, la dame a porté plainte contre moi au tribunal de première instance de Boké en 2018. Le verdict a été rendu en ma faveur. Ce fut le cas à la Cour d’Appel et devant la Cour Suprême. C’est la loi qui l’a fait sortir, ce n’est pas moi » s’est-il défendu.
À la question de savoir si sa femme et ses enfants ont été associés à la vente de la maison, monsieur Magassouba a répondu par la négative. : « Non, pourquoi les associer ? C’est pour moi la maison. J’étais venu pour travailler, si je finis de travailler je dois encore rester ? Pourquoi rester ? » s’est interrogé l’ex-employé de la CBG.
Aux dernières nouvelles, le pickup de la gendarmerie a quitté les lieux. Billy Magassouba aussi, le fils aîné de la famille qui avait l’objet d’arrestation et détenu pendant 48 heures à la gendarmerie de Boké a été libéré. Pendant ce temps, la maison qui fait l’objet de conflit est fermée. Madame Magassouba et ses six ses enfants sont toujours chez les voisins, et leurs bagages au dehors.
Nous y reviendrons.
Ibrahima Sappy Diallo pour www.lavoixdupeuple.info