La situation des droits de l’homme devient de plus en plus inquiétante en Guinée depuis quelques mois. De la coupure de l’internet à l’intimidation des journalistes en passant par le brouillage des ondes des certaines radios ainsi que le retrait du droit de diffusion de plusieurs chaînes privées par les sociétés de distribution d’images notamment Canal+ et Startimes plongent le pays dans le noir total. Du côté des acteurs socio-politiques, c’est l’indignation totale.
Parmi eux, Idrissa Sampiring Diallo, journaliste et représentant de l’organisation guinéenne pour la défense des droits humains (OGDH) à Labé, déplore la rupture des relations entre la presse et les autorités et en appelle à un dialogue pour un retour à l’ordre normal des choses.
D’entrée de jeu, notre interlocuteur indique que cette situation qui prévaut actuellement en Guinée ne donne pas une bonne image au pays. Selon lui : « C’est un mauvais signe pour la survie de la liberté de la presse et la démocratie dans notre pays parce que tout passe par la communication. Maintenant si le système (le régime) de la transition prend cette posture c’est évident que la volonté d’installer une dictature, une autocratie. Pour nous, c’est inquiétant, C’est vraiment une situation très grave pour les esprits épris de liberté et de justice dans notre pays » regrette le journaliste/activiste des droits humains.
Plus loin, il regrette également le piétinement de la liberté d’expression mais aussi l’interdiction de manifester en Guinée depuis l’arrivée des militaires au pouvoir : « Depuis le 05 septembre 2021, la liberté de manifester est interdite en Guinée et on ne cesse de dénoncer cette violation flagrante de loi fondamentale si on peut le dire comme ça où la charte de la transition. Nous ne pouvons que condamner cette interdiction qui n’a rien à voir avec la promotion de la démocratie et de l’État de droit » a-t-il rappelé.
Au regard de la situation actuelle caractérisée par une rupture totale des relations entre les autorités et la presse, un dialogue franc est nécessaire entre les deux parties est nécessaire estime Idrissa Sampiring Diallo : « le pouvoir doit ouvrir forcément un cadre de dialogue avec les responsables des médias pour voir ce que chacun doit faire dans le but d’aplanir les divergences. Je vais lancer un appel à la retenue. Il ya certainement des faiblesses constatées au niveau de la presse qui ont radicalisé le pouvoir en place mais autour de la table de négociation chacun dira ce qu’il a constaté d’anormal et chacun va abandonner sa raison pour aller la raison » soutient Idrissa Sampiring Diallo.
Il reste à savoir jusqu’ où iront les deux parties dans cette hostilité qui forcément va à nouveau ternir l’image de la Guinée à l’international. La Guinée qui selon de nombreux activistes des droits de l’homme n’a été un bon modèle pour ce qui est du respect des droits humains depuis le premier régime.
Alpha Moussa Dieng pour www.lavoixdupeuple.info