Le report des manifestations qui étaient prévues en milieu de la semaine dernière, à l’initiative des forces vives de Guinée, continue d’alimenter les débats les plus passionnés.
Tout simplement, ça grésille encore au sein de l’opinion !
Dans les échanges, on refuse d’admettre que ledit report a été dicté par la volonté de flexibilité des acteurs devant le langage de paix et de sincérité, prôné par une des entités les plus respectables sous d’autres cieux, en l’occurrence, les religieux.
On y voit, en revanche, de la politique politicienne ! C’est la confrontation des intérêts, tel qu’exprimé si haut, sans ambiguïté, aucune, par le Président de l’UFDG, dans son interview choc, chez nos confrères de Guineenews.
Pour Cellou Dalein, les objectifs des acteurs enthousiastes à l’idée d’une confrontation avec la junte, sont différents. Une façon pour le plus gros pourvoyeur de manifestants de régler ses comptes au RPG-AEC dont le leader, l’ancien Président de la République Alpha Condé, ne cache pas sa détermination à chasser le CNRD du pouvoir.
Ce n’est pas tout. Cellou Dalein Diallo en tête, et Sidya Touré aussi, apprend-on, s’encombreraient d’une collaboration avec Alpha Condé, qu’ils ne pardonnent toujours pas, pour leur avoir fait subir les pires supplices pendant les 11 années de règne de celui-ci.
Ils ne partagent pas non plus la revendication de l’ancien parti au pouvoir, qui pose comme préalable la libération de ses cadres, leurs futurs concurrents politiques, écroués à la maison centrale, accusés de détournements de deniers publics.
C’est un véritable marigot malodorant qui déborde de suspicions et d’incompatibilité d’actions, pour des acteurs qui ont du mal à s’accepter, pour concilier les positions contre une cible redoutable.
Entre temps, on continuerait à faire rêver le patron de l’UFDG, qui, selon des informations, n’en serait pas moins sensible.
Le pouvoir a ainsi gagné du temps pour éviter de renier sa position du départ. Celle qui consiste à ne pas interférer dans le dossier judiciaire, c’est-à-dire ne pas faire arrêter la machine judiciaire soupçonnée d’être orientée contre des opposants irréductibles.
Par ce rapport, conviennent des observateurs, le pouvoir a ainsi réussi à infliger un affront à la détermination des opposants. Mais c’était tout à l’avantage des Awards d’Émergence Magazine, qui ont eu lieu le vendredi 10 mars, et qui étaient menacés si les manifestations annoncées apocalyptiques, avaient été maintenues à date.
Ça a donc permis à l’organisation de cet autre événement qui a célébré avec faste et sans fioritures, dans un réceptif hôtelier de la place, le mérite Guinéen, dans le domaine de l’économie. Un secteur dont le dynamisme tranche avec le tumulte politique.
Dans ce secteur, les indicateurs sont au vert. La croissance projetée est de 6,1 %. Une très grande prouesse bien qu’elle ne soit pas inclusive. L’inflation en dessous de 10% pour se situer autour de 8%.
Une autre prouesse pour un gouvernement de transition. Le déficit maîtrisé. Ce sont des informations officielles confirmées par les institutions financières internationales. Sans escamoter les investissements à foison, salués, dans les grands travaux.
C’était de cela qu’il s’agissait, à cette première édition, des Awards d’Émergence Magazine.
Les acteurs qui permettent de maintenir cette dynamique, ont été récompensés sur la base des critères économiques irréprochables, concoctés par une agence et appréciés par un jury composé de personnalités à réputation et compétence, insoupçonnées.
55 acteurs étaient en compétition dans 11 catégories différentes. Ils sont les champions de l’économie guinéenne.
Au finish, la SMB dans les mines, Orange Guinée dans les télécoms, UGAR dans le monde des assurances, Yètè Mali dans le secteur de la microfinance, Soguipami comme entreprise publique la plus performante, Tulip dans l’innovation, Ecobank dans le secteur bancaire et par ailleurs Grand prix Émergence, ont été désignés leaders dans leurs domaines d’activités respectifs.
Sans oublier Ousmane Savane d’Alport Guinée qui a raflé le prix de meilleur Chef d’entreprise de l’année et Madina Dansoko, pour sa part, désignée femme entrepreneure de l’année.
Pour revenir au report de la manif des forces vives de Guinée, avant de terminer, il faut préciser que ce report n’a pas été alors si mauvais pour les organisateurs d’Émergence Magazine Awards. Cependant, l’annonce de ladite manif, avait eu pour effet de doucher les ardeurs.
Pour se réinventer, les forces vives devraient compter sur les pas de clercs du CNRD, comme celui qui a conduit à l’arrestation d’Abdoul Sacko, le porte-parole de ces forces vives, qui a été aussitôt relâché 24h après. Même s’il n’en a pas encore fini avec ses ennuis.
In DJOMAMEDIA