Guinéennes et Guinéens, nous sommes un peuple majoritairement croyant. En Islam et en Christianisme, nous croyons en l’unicité de Dieu. Nous croyons à la mort et à la résurrection. Nous croyons que Dieu est vérité et que c’est la vérité qui l’emportera sur le mensonge jusqu’à la fin des temps. S’il en est ainsi, je voudrais inviter tous ceux et toutes celles qui veulent connaître la vérité sur la relation de ce couple Présidentiel, de s’abstenir des jugements subjectifs de l’un ou de l’autre, de depassionner le débat et d’éviter de croire facilement aux affirmations des gens sans aucune preuve.
Le décès de l’ex-première dame Hadja Djènè Kaba, a relevé des enjeux aussi grands que grands que ça dépasse la compréhension de la majorité des Guinéens.
Vous avez d’un côté Alpha Condé et ses soutiens. Et de l’autre, les soutiens du pouvoir en place alignés aux soutiens de circonstance à la défunte Hadja Djènè Kaba. Chacun de son côté veut se servir de ce décès pour régler ses comptes ou nuire à l’autre que ce soit sur du vrai ou sur du faux.
Face à une telle situation, il faut mettre les sensations de côté, éviter les sentiments d’affinité et de rancœurs, pour avoir un esprit critique, un esprit d’analyse objective, un esprit de discernement et un langage de vérité.
Si c’est la vérité que nous recherchons, posons le débat et observons la situation sous divers angles en posant des questions essentielles comme :
– Alpha Condé et Djènè Kaba se sont mariés en 2010. Où ? Comment et dans quelle circonstance ?
– Quand les deux se mariaient, Djènè Kaba avait 52 ans et elle était mère de 3 enfants (Gnalén, Saran et Boubacar). Comment et où ils menaient leur vie de couple jusqu’à l’accession d’Alpha Condé au pouvoir ?
– Quel était leur entente, revenu et les biens de chacun des deux avant leur vie Présidentielle ?
– Admettons que les deux n’ont jamais vécu ou affiché une vie de couple à l’image de celles autres. Est-ce une raison de dire que le mari ne s’est jamais occupé de la femme ?
– Le mariage, c’est pour le meilleur et pour le pire, dit-on. Mais quand on est pas en mesure de supporter l’insupportable, qu’est-ce qu’on fait ?
– Admettons que la défunte a souffert dans son foyer, mais pourquoi n’a-t-elle pas divorcé ?
– Durant les 11 ans de gouvernance d’Alpha Condé, qui logeait Hadja Djènè Kaba ? Qui la nourrissait ? Qui payait ses voyages et ses soins ?
– Quand est-ce que Djènè Kaba est devenue Hadja ? Qui l’a envoyé à la Mecque ?
– La première dame avait un cabinet à la Présidence de la République et une fondation. Comment elle assurait le fonctionnement de son cabinet avec son personnel ? Comment elle subventionnait les activités de sa fondation ?
– Parlons de son parc automobile. Qui achetait les ses véhicules de première dame ?
– Hadja Djènè Kaba a fait beaucoup de biens pour des nécessiteux, surtout des femmes et des enfants, sur le plan sanitaire et social. D’où venait les ressources ?
– Venons à ses réalisations. Comment a-t-elle fait pour financer la construction de la grande mosquée de Madina à Kankan ? La maison en étage de sa mère ? Sa propre villa à Senkéfara à Kankan ? Les Km de goudrons ?
– Ici à Conakry, comment l’ex-première dame est parvenue à se construire un château à Kountia ? Dispose t-elle d’autres maisons ?
– En France, depuis qu’elle est devenue première dame, vivait-elle en location ou elle s’est achetée des maisons là-bas ?
– Durant le règne d’Alpha Condé, qui donnait la dotation alimentaire de la mère de l’ex-première dame ?
– Pourquoi ce n’est que maintenant que des déclarations fusent de partout pour parler de sa souffrance ? D’ailleurs qu’elle souffrance ?
Venons en à l’actualité. Il se dit que c’est le pouvoir de Conakry (CNRD) qui payait ses frais médicaux à Paris. Ça c’est depuis quand ? Avant le 5 septembre ou après le 5 septembre ?
– Si le CNRD prenait bien les frais de Hadja Djènè Kaba en charge, parce que son mari n’est plus Président ou qu’il est malade lui aussi, pourquoi a-t-elle lancé un appel en détresse à un nommé Diallo dans cet audio ?
– Ses comptes bancaires ont-ils été gelés ou pas après le 5 septembre ?
– Pourquoi l’ex-première dame a quitté Conakry avant le 5 septembre ? Pourquoi elle n’est pas revenue durant toute la période de détention de son mari ?
– Pourquoi elle n’est rentrée à Conakry qu’après le départ de son époux en Turquie ?
– Elle qui était très liée à la première dame Turc, pourquoi n’a-t-elle pas fait le déplacement sur la Turquie pour voir son mari malade avant de retourner à Paris ?
– De quoi souffrait-elle et depuis quand ?
A chacun de trouver des réponses à ces questions si c’est la vérité que nous recherchons. Que chacun fasse ce qui lui revient à faire en toute honnêteté sans porter préjudice à l’autre.
Dans chaque sociétés, il faut que toutes les composantes jouent leurs rôles pour espérer le bonheur tant souhaité.
Pour la paix, la solidarité, l’unité et la quiétude sociale, c’est seulement quelques entités qui sont appelées à prendre conscience de leurs responsabilités et agir dans la responsabilité.
Les religieux : il leur revient de prêcher les paroles de Dieu, de moraliser la société, guider les croyants sur le droit chemin et dire la vérité sur la foi des enseignements de leurs religions.
Aux sages : d’être corrects, de se mettre au dessus de la mêlée, de trancher sur les sujets d’ordre sociétal et culturel sans complaisance ni parti pris, de promouvoir les valeurs humaines et sociétales, de servir la justesse et dire la vérité quand il le faut.
Aux juristes : de dire le droit, veiller au respect des lois et combattre le mal et l’injustice. Bref, ils doivent réguler la vie de la nation.
A nous journalistes : face à l’immensité de notre responsabilité professionnelles et citoyennes, il nous revient d’informer en toute vérité et en toute objectivité. De sensibiliser et d’éduquer. Bref, éclairer la lanterne de l’opinion sur les questions essentielles et dissocier le vrai du faux.
S’il en est ainsi, aidons le peuple de Guinée à avoir les réponses aux différentes interrogations susmentionnées et d’autres, pour taire les spéculations, les rumeurs, les intox, les actions de spoliation et les divergences inutiles.
Mamoudou Babila KEITA, Journaliste.