La voix de Malick Diop résonne avec gravité et conviction. Le Co-Président Afrique du Forum mondial de l’Économie Sociale et Solidaire (GSEF) et Président du Forum Africain de l’Économie Sociale et Solidaire s’est insurgé contre le refus massif de visas opposé à la délégation sénégalaise et africaine invitée à participer à la 7ᵉ édition du Forum mondial de l’ESS, prévue à Bordeaux du 29 au 31 octobre 2025.
Pour Malick Diop, cette situation dépasse la simple contrainte administrative. Elle touche au cœur même de la coopération internationale entre la France et l’Afrique.
Rappelant que Dakar avait accueilli en 2023 la 6ᵉ édition de ce rendez-vous mondial, réunissant plus de 6 000 participants venus de 57 pays. M. Diop a rappelé la place stratégique du Sénégal dans la promotion de l’économie sociale et solidaire. « Dakar a démontré un leadership affirmé, en initiant un processus de préparation impliquant tous les pays africains », a-t-il insisté.
Pourtant, malgré un protocole d’accord signé entre le GSEF, la Ville de Bordeaux et le ministère français des Affaires étrangères, près d’une centaine de demandes de visas sont restées sans suite. Parmi les concernés, des maires, des dirigeants d’ONG, des entrepreneurs et des figures reconnues du secteur. Certains, détenteurs de visas précédents, ont vu leur renouvellement rejeté, a-t-il regretté.
C’est pour cette raison que Malick Diop parle d’un : « manquement grave aux principes de réciprocité et de respect mutuel » censés encadrer les relations entre la France et les pays africains. De ce fait, il exhorte le consulat français à Dakar à reconsidérer sa position et à accorder les visas aux personnes accréditées.
« Ces acteurs ne voyagent pas pour d’autres raisons, mais pour représenter dignement l’Afrique et assurer le passage de témoin entre Dakar et Bordeaux », a-t-il martelé, invitant les autorités françaises à tenir leurs engagements.
Entre coopération et incompréhension, la question demeure : que vaut un partenariat sans confiance réciproque ?
Oumar M’Böh










