Tenue d’une rencontre ce jeudi à Conakry, dans le cadre d’une gouvernance responsable des régimes fonciers en Guinée en lien avec les directives volontaires. C’est une initiative de l’ONG ACORD Guinée en collaboration avec la plateforme multiacteurs et de la FAO. Objectif, renforcer la compréhension, l’appropriation et la capacité d’intervention des membres sur les réformes foncières encours initiées par le par le Gouvernement afin de faciliter la diffusion des politiques (PFN et PFA) et leur mise en œuvre inclusive au niveau local et national.
Pour rappel, depuis 2022 après la tenue des états Généraux sur le foncier, le Gouvernement guinéen à travers les ministères de l’Urbanisme de l’Habitat de l’Aménagement du Territoire et de la Récupération des domaines spoliés de l’état et le Ministère de l’agriculture et de l’élevage a entamé un processus d’élaboration de deux documents stratégiques majeurs. Il s’agit de la Politique Foncière Nationale (PFN) et la Politique Foncière Agricole (PFA). Ces textes une fois adoptés doivent être vulgarisés auprès des communautés. Selon le directeur pays de l’ONG Acord-Guinée, Macky Bah, l’organisation de cet atelier s’inscrit dans le cadre du processus de vulgarisation. « Cet atelier vise non seulement à renforcer notre compréhension commune de ces politiques, mais aussi à encourager leur appropriation collective dans un esprit d’inclusion, de transparence et de dialogue entre toutes les parties prenantes. C’est également l’occasion de partager les résultats concrets de l’appui de la FAO dans la mise en œuvre des directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers ».
Cette initiative a été saluée par la Confédération Nationale des Organisations Paysannes de Guinée. Son représentant à cette rencontre, Aboubacar Pastoriah Sylla a énuméré les principales difficultés rencontrées sur le terrain, avant de faire des plaidoyers. « Le développement de nouveaux types d’acteurs fonciers, comme les spéculateurs fonciers et les agrobusiness ; l’acquisition croissante des terres pour l’agriculture à grande échelle ; la démarche participative est bonne, mais elle a ses limites, car le dernier mot revient toujours aux juristes », a-t-il affirmé.
Cette démarche du Gouvernement guinéen, bénéficie de l’appui de la FAO et l’AFD. Car selon Abdoulaye Diaga Bah, représentant de la FAO, cette action nécessite l’implication de tous. « L’élaboration d’une politique foncière est un processus complexe qui nécessite l’implication d’une diversité d’acteurs pour garantir son caractère inclusif et sa légitimité ».
A l’occasion de cette rencontre, la directrice nationale du foncier rural et du patrimoine, Madina Bah a saisi l’occasion pour inviter l’ensemble des acteurs à redoubler d’efforts pour les prochaines étapes du processus, notamment celle de la vulgarisation des textes, une fois adoptés. « Le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, comme à l’accoutumée, va poursuivre les efforts et sollicite de chacun ici présent et des organisations ici représentées de continuer à déployer les efforts qu’il faut pour accompagner le ministère. Nous vous invitons à vous y préparer de façon très sérieuse et à renouveler les énergies puisqu’on en aura besoin ».
Cet appel a été entendu, car au terme de cette rencontre, un plan d’action a été élaborée, avec des actions prioritaires définies pour la participation effective des acteurs au processus de réforme foncière.
Oumar M’Böh