Les autorités congolaises ont affirmé, jeudi, qu’elles allaient demander « des comptes » aux auteurs des abus sexuels qui ont eu lieu dans le cadre de la riposte à la plus meurtrière épidémie d’Ebola qui avait fait plus de 2000 victimes dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), entre 2018 et 2020 dans les provinces du Nord-Kivu, de l’Ituri et du Sud-Kivu.
« Il appartient désormais à notre État, saisi par le rapport précité, de demander des comptes à tous les auteurs présumés de ces actes répréhensibles, où qu’ils se trouvent, afin que justice soit rendue aux victimes et que plus jamais, pareils actes ne se reproduisent sur le territoire. », souligne dans un communiqué, le ministre congolais de la Santé publique, Jean-Jacques Mbungani.
Une commission indépendante chargée d’enquêter sur les abus et violences sexuelles auxquels se sont livrés des employés de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en République démocratique du Congo a conclu, mardi, à des « défaillances structurelles » et des « négligences individuelles » de l’OMS.
L’enquête de la commission indépendante, codirigée par Aïchatou Mindaoudou, ex-ministre nigérienne des Affaires étrangères, et Julienne Lusenge, avocate congolaise, constate « l’ampleur des incidents d’exploitation et d’abus sexuels lors de la riposte à la dixième flambée d’Ebola, toute chose ayant contribué à accroître la vulnérabilité des ‘victimes présumées’, lesquelles n’ont pas bénéficié de l’aide et de l’assistance nécessaires qu’exigeaient de telles expériences dégradantes ».
Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a indiqué le même mardi que le rapport fait état de « dizaines de victimes » et de « 21 auteurs présumés » parmi lesquels des expatriés.
A la suite d’une enquête des médias qui avait révélé des cas d’abus sexuels des employés de l’OMS et de ses partenaires sur des femmes congolaises en échange de l’emploi dans la riposte contre Ebola, le chef de l’OMS avait lancé, à son tour, en octobre 2020, une commission d’enquête. La commission dans son rapport, a pointé « l’absence totale de signalement de cas » au niveau institutionnel. « L’organisation, concentrée principalement à l’éradication de l’épidémie d’Ebola, n’était pas du tout préparée à faire face aux risques et incidents d’exploitation et d’abus sexuels », souligne le rapport.
A l’ouverture de l’enquête par la commission, le directeur général de l’OMS avait affirmé que ce scandale plongeait l’organisation dans des « jours sombres » et avait promis des « conséquences sévères » pour les auteurs de ces abus.
Source Anadolu