La percée des rebelles du M23 au Sud-Kivu, une province de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a provoqué un afflux massif de réfugiés vers le Burundi voisin au cours des cinq derniers jours, a annoncé jeudi, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Le HCR précise qu’au moins 35.000 personnes ont franchi la frontière burundaise à l’est du Sud-Kivu, pour la plupart originaires des environs de Bukavu, la capitale provinciale tombée, dimanche, sous le contrôle du Mouvement du 23 mars (M23), rapporte l’ONU dans un communiqué.
Dans leur fuite, de nombreux déplacés traversent la rivière Rusizi, par laquelle le lac Kivu se déverse dans le lac Tanganyika, « au péril de leur vie, à l’aide de petites embarcations, voire même de jerricanes en plastique », a déploré jeudi Olga Sarrado, porte-parole du HCR, à ONU Info Genève.
Les survivants atteignent parfois la rive burundaise après avoir été séparés de leur famille, a-t-elle ajouté précisant que la plupart des nouveaux arrivants sont des femmes et des enfants, dont beaucoup ont été déplacés à plusieurs reprises, précise-t-elle.
Ce nouvel afflux vient s’ajouter aux 91.000 réfugiés et demandeurs d’asile déjà présents au Burundi, principalement en provenance de la RDC, et dont beaucoup résident dans le pays de l’est de l’Afrique depuis des décennies, souligne l’ONU.
« Afin de mieux répondre à l’urgence liée à l’afflux des réfugiés congolais, Bujumbura vient de lancer un appel à la solidarité de la communauté internationale et aux différents acteurs humanitaires pour répondre aux besoins urgents des réfugiés », a indiqué Sarrado.
Les rebelles du mouvement anti-gouvernemental M23 qui bénéficie du présumé soutien des forces rwandaises, poursuit son avancée dans la partie est de la RDC après la prise de contrôle de plusieurs villes stratégiques de la région dont Goma et Bukavu.
Cette offensive a coûté la vie à des milliers de personnes et occasionné d’importants dégâts matériels exacerbant la crise humanitaire dans cette région affectée par l’activisme de plusieurs groupes armés qui y sévissent depuis des dizaines années.
Source: Anadolu Agency