Les populations de la sous-préfecture de Sangarédi ont débuté le mois de Ramadan, avec une profonde détresse causée par une accrue de la chaleur et le manque d’électricité dans les ménages. C’est le constat qui se dessine dans cette sous-préfecture minière de la basse côte située à 70 km de son chef-lieu administratif, Boké. La situation de réchauffement climatique est devenue très inquiétante ces dernières années dans cette ville où évolue une dizaine de sociétés minières dont la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG), la plus grande compagnie de bauxite du pays.
Mardi 12 mars 2024, marquant le premier jour du mois de Ramadan 2024 en Guinée, le constat était plus qu’inquiétant.
D’abord, dans cette localité où l’avancée du désert est à craindre dans les prochaines années, la température peut aller jusqu’à 43,45° à l’ombre. C’est dans ces conditions que les fidèles musulmans de la ville minière ont débuté leur jeûne. À cela s’ajoute la desserte en électricité. Durant toute la journée du mardi, partout dans la haute banlieue et quelques cités des travailleurs n’avaient pas le courant. Face à cette situation gênante, chaque citoyen y va de son commentaire.
Certains accusent l’État d’avoir abandonné la sous-préfecture, la laissant entre les mains de la CBG. « Vous ne verrez jamais une œuvre de l’État ici. Les infrastructures routières, sanitaires, sportives. Tout est fait par la CBG » souligne un citoyen de la localité.
D’autres par contre, pointent du doigt à la CBG, qui selon eux, vu tout ce que cette compagnie exploite à Sangarédi depuis 1973, devrait faire mieux que ça.
« On avait dit que la CBG pouvait nous donner gratuitement l’eau et l’électricité pour toujours, mais aujourd’hui hélas. On n’a ni le courant, ni l’eau suffisamment. Pourtant, ils envoient nos terres depuis des années. Ils gagnent beaucoup d’intérêt dedans », racontent-ils.
Ces derniers, vont même jusqu’à accusé la CBG du favoritisme et de l’exclusion dans la desserte d’électricité en ce début du mois de Ramadan.
Selon eux : « Actuellement on n’a pas le courant ici, mais il y a suffisamment de courant dans les cités. Ils coupent le courant pour nous afin que les familles des travailleurs, logés dans les cités monopolisent la vente de la glace pendant le Ramadan. C’est tout » fustigent-ils
Face à ces accusations, le premier responsable du développement « Relations Communautaires » de la CBG, Monsieur Ahmadou Laouratou tente de donner des explications sur sa page Facebook, les causes liées à la perturbation de la desserte en électricité dans la ville et confirme que depuis deux semaines sa direction travaille d’arrache-pied pour améliorer la desserte en électricité à Sangarédi.
A l’en croire : « Dans le cadre de la fourniture de l’électricité, la CBG ne ménage aucun effort pour satisfaire la population notamment en cette période de Ramadan. Mais, pour votre information il y a 3 groupes électrogènes à la centrale. Le groupe N° 4, le groupe N° 6 et le petit groupe. Il faut les coupler 2 à 2. Notamment un des grands et le petit tout en mettant le deuxième grand groupe au repos pour parer aux éventualités. C’est comme cela on a fonctionné pendant la CAN. Malheureusement, le N°6 est tombé en panne à cause de la grande qualité de fer retrouvé dans l’huile. Donc, on a couplé le N°4 (très sophistiqué) et le petit groupe. Contre toute attente le N° 4 a aussi lâché hier vers 15 h à cause de la forte chaleur. La zone technique a été coupée, nous avons arrêté le travail. Et la nuit les GA et certains XA ont été aussi délestés. La priorité a été donnée à la station de pompage d’eau à Cogon et à l’hôpital. Je précise que depuis 2 semaines la Direction mine, la production et la distribution de l’électricité ainsi que mon Service » les Relations Communautaires » travaillent d’arraches pieds pour améliorer la desserte en électricité en faveur de la population en cette période de ramadan. La bonne nouvelle est que nos équipes ont réussi à réparer le groupe N° 6 qui va redémarrer ce soir. Tout de même, au regard de la forte demande par rapport à la capacité de la centrale qui a atteint le seuil de 6, 5 mégawatts, nous sommes obligés de faire une rotation entre les secteurs » a-t-il expliqué.
À noter que ce premier jour de ramadan, par manque d’électricité une glace a été vendue entre 2.000 GNF et 6.000 GNF.
Affaire à suivre…
Ibrahima saapy Diallo, pour la www.lavoixdupeuple.info