La Direction Nationale de la Promotion du Secteur Privé, relevant du Ministère du Commerce, de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises (PME), est à pied d’œuvre pour l’exécution du plan d’action déjà élaboré au sein de cette direction dont la vision est d’être la meilleure des directions dudit département. A date qu’est ce qui a été fait, qu’est ce qui est en train d’être fait et quelles sont les perspectives dans les mois et années à venir ? Ces questions ont été posées aux responsables des divisions de la Direction Nationale de la Promotion du Secteur Privé qui sont les maîtres d’œuvres des activités planifiées. Notre rédaction est allée à la rencontre de Madame Kaba Habibatou Koulibaly, et monsieur Mamadou Baïlo Missidé Diallo respectivement Cheffe de Division Etudes et Compétitivité du Secteur Privé et Chef de Division Environnement des Affaires et Dialogue Public-Privé. Ces deux cadres qui ont leurs mains dans la patte depuis plusieurs années, ont expliqué clairement le fonctionnement, la mission et les attributions de leurs services respectifs. Aussi, parlé des activités en cours avant d’interpeller les autorités à accompagner l’aboutissement du processus enclenché à leur niveau pour le bonheur des Guinéens, mais aussi des étrangers.
A l’entame, Madame Kaba Habibatou Koulibaly a dit que « Ce qui concerne la révision du code d’investissement, les TDR sont déjà disponibles avec les premiers modules et il se trouve à la direction pour validation. Pour rappel, ce code a presque dix ans d’existence, donc il est question de le réactualiser afin qu’il soit en harmonie avec le contexte actuel dans le monde du business. L’objectif est d’être plus attractif, plus attrayant et plus compétitif afin d’attirer beaucoup plus d’investisseurs dans notre pays qui pourront investir en toute sécurité. Il est aussi prévu de revoir les attributions au niveau de chaque structure, parce que dans les conditions normales la promotion du secteur privé révèle de nous mais il se trouve qu’elle est aujourd’hui confiée à l’APIP qui est pourtant une Agence qui devrait être la porte d’entrée des investisseurs dans notre pays. Et la pérennisation ainsi que l’accompagnement des investisseurs devraient nous revenir. Donc, c’est pourquoi nous avons voulu que l’examen du code soit au niveau de la direction nationale. A la signature de l’examen on peut être avec d’autres parties prenantes ou alors la rentrée soit à l’APIP mais la signature soit à notre niveau. On a voulu aussi que le délai de traitement des dossiers du code des investissements soit ici » a-t-elle expliqué.
Plus loin, a dit qu’après avoir fait un constat de terrain relatif aux réalités des investisseurs, des dispositions ont été prises dans le code révisé afin de faciliter les activités aux investisseurs : « Nous avons abordé la question relative aux taxes douanières, parce que nous voyons que de jour en jour on a des investisseurs qui viennent mais qui n’arrivent pas à s’établir en République de Guinée. On sait dit est-ce que c’est le coût qui fait ? Est-ce que c’est l’environnement des affaires qui ne marche pas ? Donc il faut tous ces facteurs là pour avoir beaucoup plus d’investissements. Dans le code en vigueur aussi, on ne pérennise pas trop la promotion de la Diaspora. Donc, il faut voir ce facteur là pour encourager les compatriotes à venir investir en Guinée. On voit que quand on a plus confiance aux étrangers qu’à nous-mêmes. Donc, c’est tous ces facteurs-là que nous voulons corriger pour vraiment créer un environnement beaucoup plus favorable aux investisseurs. Si ces facteurs sont pris en compte il y aura beaucoup plus d’employabilité, on aura beaucoup d’investisseurs à notre niveau et quand il y a investisseurs, le contenu local valorisé, il y aura l’impact positif sur les communautés. Parce que si par exemple on installe une usine dans une zone, les premiers bénéficiaires d’abord ce sont les communautés. Il y aura des routes, l’eau, l’électricité, les centres de santé, des écoles et d’autres choses qui peuvent permettre aux jeunes de la localité de rester sur place et travailler, ils n’auront plus besoin d’emprunter la méditerranée ou le désert pour aller en Europe ou encore aux États-Unis » a-t-elle ajouté.
Dans ce processus, le ministère du Commerce de l’Industrie et des PME à travers la direction nationale de la Promotion du Secteur Privé bénéficie de l’accompagnement des partenaires techniques et financiers, a informé Mme Kaba en disant. « On a des partenaires techniques et financiers avec lesquels nous travaillons dans l’ombre dans le cadre de la révision du code des investissements. Le patronat nous apporte beaucoup et est prêt à nous soutenir pour atteindre nos objectifs à court, moyen et long termes » s’est réjoui Mme Kaba Habibatou qui par la même occasion sollicité l’implication de L’Etat pour donner plus de garantie à cette direction devant les partenaires techniques et financiers en disant ceci : « Nous appelons le gouvernement guinéen à pérenniser vraiment un climat de confiance entre le secteur public et le secteur privé. Parce que souvent quand on est en face de certains partenaires techniques et financiers, ils ont tendance à négliger notre situation vu la faible implication des autorités qui pourtant doivent s’impliquer et encourager ceux qui peuvent nous aider. Parce que nous voulons que le climat de confiance règne pour que les activités évoluent à travers les PAO que nous élaborons » a-t-elle soutenu.
Pour sa part Mamadou Missidé Diallo, Chef de Division Environnement des Affaires et Dialogue Public Privé après avoir présenté sa division énuméré quelques activités menées en 2023 et des perspectives pour 2024. Selon monsieur Diallo : « Cette division a pour vocation essentielle surtout l’opérationnalisation du cadre de concertation entre le secteur public et le secteur privé guinéen. Au courant de l’année 2023, il y a eu beaucoup d’activités qui ont été menées sur le plan institutionnel à ce niveau. Premièrement, il y a eu l’arrêté portant création, organisation et fonctionnement du CBF, qui a été signé par Monsieur le Premier Ministre. Ensuite, l’arrêté portant nomination des membres du comité de pilotage, qui a été signé par Madame la Ministre, regroupant un certain nombre d’acteurs du secteur public et du secteur privé ; il y a eu le recrutement d’un consultant pour animer le Guinée Business Forum ; il y a eu l’identification de trois piliers sur lesquels s’adossent le GBF, à savoir, les piliers contenu local dont le lead est confié à la direction nationale des petites et moyennes qui relève du ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME, les piliers environnement des affaires dont le lead est confié à l’agence de la promotion des investissements privés qui relève aussi du ministère du Commerce, et le pilier millénium challenge corparatium qui est confié à l’observatoire national de compétitivité pays qui relève également du ministère du Commerce. Donc, sous la conduite du consultant qui a été recruté, il y a eu plusieurs séances de travail avec toutes les parties prenantes. Il y a eu l’accompagnement de la confédération générale des entreprises de Guinée à travers le président et tout son staff. A l’issue de toutes ces séances de travail, il y a eu un atelier de restitution des outils de Guinée Business Forum qui a été organisé le 25 octobre 2023 dans un réceptif hôtelier de la place. A date, nous sommes dans les mêmes perspectives. La première des choses, il faut trouver un local pour abriter le siège du secrétariat permanent du GBF. Nous sommes à 50% actuellement parce que déjà on nous a annoncé l’existence de ce site. Le directeur national a déjà visité le local qu’il a apprécié. Il y a le projet d’arrêté portant création, organisation et fonctionnement du comité technique de réforme, qui doit proposer des réformes qui seront transmises au comité de pilotage pour validation. A l’issue de ça, maintenant c’est l’opérationnalisation du GBF à travers deux réformes que nous envisageons. C’est-à -dire l’actualisation et la révision de la lettre de politique nationale de la promotion du secteur privé et la révision du code des investissements. A l’issue de ça, on peut procéder maintenant au lancement du GBF que nous avons prévu au courant du mois de mars 2024 » a-t-il détaillé.
Monsieur Mamadou Missidé Diallo a terminé par la troisième division, qui est la division stratégique et promotion du secteur privé. Une division qui est chargée de l’élaboration de la lettre de politique nationale de la promotion du secteur privé. Selon lui : « il y a eu des activités qui ont été menées au courant de l’année 2023 et des perspectives qui sont reconduites pour l’année 2024. Premièrement, c’est l’élaboration des termes de références qui sont disponibles. Il y a eu des termes de références liées au recrutement d’un consultant, qui ont été élaborés. Actuellement nous sommes sur la phase de la validation de toutes ces références avec le concours de la direction et du cabinet. Après cela, nous allons passer au lancement d’un Appel d’Offre pour le recrutement d’un consultant. Déjà, les démarches sont entamées dans la mesure où monsieur le directeur national de la promotion du secteur privé a déjà contacté un cabinet cosmo groupe pour faciliter l’accompagnement de cette direction dans la mise en œuvre de cette stratégie en termes d’élaboration de la lettre de politique nationale de la promotion du secteur privé. Actuellement, nous sommes à pied d’œuvre pour la révision de tous ces termes de références pour pouvoir finalement aboutir maintenant non seulement au recrutement du consultant mais amorcer véritablement cette rédaction de la lettre de politique certainement qui passera à travers l’opérationnalisation du Guinée Business Forum (GBF) » a-t-il expliqué.
Pour lui, après la mise en place de ces réformes, il va y avoir un changement positif dans le secteur privé en République de Guinée : « En ce qui concerne l’apport de toutes ces réformes au niveau du secteur privé, c’est l’émergence surtout du secteur privé et attiré beaucoup plus d’investisseurs à la fois étrangers et nationaux. C’est la vocation. Donc, lorsque le code des investissements est attractif, ça va attirer naturellement les investisseurs qui viendront d’ailleurs pour pouvoir vraiment mettre de l’argent dans le pays et créer de la richesse et de l’emploi. En plus, ça facilite au gouvernement d’établir un cadre de concertation permanent entre le secteur public et le secteur privé pour pouvoir à chaque étape voir quel est l’état d’avancement de toutes ces réformes ; savoir quel est l’état de mise en œuvre de toutes ces réformes qui sont déjà proposées et validées par les départements sectoriels. Ça permet à l’Etat de faire le suivi et par la suite évaluer l’impact de ces réformes sur l’économie nationale. Nous demandons à l’autorité vraiment d’examiner beaucoup plus la question et d’accompagner surtout à travers la mise des moyens logistiques et financiers pour permettre aux structures de fonctionner comme ça se doit parce que chaque année, on élabore un plan d’action accompagné par un budget. Au moins qu’on ait la possibilité d’exécuter les activités les plus essentielles au courant de l’année parce que les activités sont échelonnées sur les trimestres. Chaque trois mois, nous procédons à l’évaluation des directions à l’interne et au niveau département de façon globale auprès de la primature. Donc, il est bon que l’Etat puisse avoir l’œil sur toutes ces activités planifiées mais surtout accompagner les départements dans la mise en œuvre de ces activités. Nous sommes dans cette dynamique vers les partenaires techniques et financiers que nous avons régulièrement rencontré avec des propositions de projets. Vous savez le plus souvent, les partenaires techniques et financiers ont beaucoup d’exigences et leur apport peut venir mais ça prendra un peu de temps parce que ça suit une procédure, qui est à mon avis un peu longue » a conclu monsieur Missidé Diallo.
Propos recueillis par Oumar M’Böh