Le 28 septembre 2009, la Guinée était sous les projecteurs du monde entier ; car, ce jour, il venait de se passer, à ciel ouvert, dans le stade du même nom, plein à craquer, l’expression d’un très grand ras-le-bol, le comble de l’ignominie.
Viols mêlés d’assassinat de citoyens dont le seul crime, était d’avoir dit toute leur désapprobation face à l’allure de monarque qui était celle du Président de la transition d’alors, le bouillant capitaine Moussa Dadis Camara.
Les sbires du système, qui étaient sans vergogne ni commisération, étaient prêts à tout, en vue de maintenir et enraciner un règne devenu, plus tard, balbutient.
Dix ans après ces événements douloureux, les victimes impatientaient jusqu’ici de voir les auteurs de cette forfaiture et leurs commanditaires, subir le pire des châtiments. Cela, à travers un procès !
Depuis cette date, des engagements aux enluminures politiques, ont abusé de la patience de ces victimes. Que de promesses !
Cette musique insidieuse, d’année en année, tout le temps qu’Alpha Condé est resté au pouvoir, s’est fait flonflon. Et même la CPI, quelques fois, d’apparence menaçante, n’a pu catalyser chez l’ancien Président, une réelle volonté d’organiser le procès.
Peut-être, qu’au-delà du manque de volonté, finalement perceptible, il manquait les moyens financiers et logistiques, le cadre idéal certainement et la sécurité pour les accusés les plus illustres ainsi que celle des témoins.
Au tour de la junte au pouvoir depuis le 05 septembre, de s’engager pour relever le défi. C’est un pari risqué, mais pas assez comme pendant les moments où les plaies étaient encore béantes et les acteurs visés, aux commandes du pays.
Le Ministre de la justice qui réitère constamment l’engagement de son patron, le chef de la junte au pouvoir, à rentrer dans l’histoire en organisant ce procès historique, a conscience du double enjeu, sinon du triple enjeu de l’évènement.
D’abord répondre au désir ardent des victimes de se voir rendre justice. Puis, amenuiser les critiques qui pleuvent de partout contre l’Etat, accusé par les organisations de défenses des droits de l’homme, de graves violations des libertés publiques et individuelles. Et enfin espérer rafistoler l’idylle de la prise du pouvoir.
Si les soutiens du pouvoir peuvent saluer une action méritoire du CNRD, les opposants, par contre, soupçonnent que c’est un machin relevant davantage de la communication.
Et les observateurs trop suspicieux, qui le plus souvent, caricaturent, d’ajouter que c’est une sinistre initiative fagotée, visant à aggraver les ennuis des opposants.
Lesquels, d’ailleurs, faut-il le préciser, qui ne sont pas innocents à ces évènements. Chacun y va de son commentaire.
En attendant, reste à savoir si cette autre annonce fera pschitt ou merveille !
Dans tous les cas, en Guinée, on n’est jamais surpris des désagréments.
Mognouma