Le procès des événements du 28 septembre 2009 se poursuit ce mardi 4 avril 2023 devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. Après François Lounceny Fall hier lundi, c’est une nouvelle victime qui comparaît. Il s’agit d’Alpha Amadou Baldé. C’est un commerçant né en 1977 à Kankalabé. Dans la matinée du 28 septembre 2009, il dit s’être rendu au grand stade de Conakry aux environs de 10 heures à l’appel des leaders des forces vives nationales. 30 minutes plus tard, les tirs ont commencé. Il dit avoir connu beaucoup de péripéties dans l’enceinte du stade avant d’être interpellé. Comme d’autres manifestants, Alpha Amadou Baldé témoigne avoir été transporté au camp Alpha Yaya Diallo dans un camion militaire. Lui et ses compagnons d’infortune, a-t-il expliqué, ont été d’abord présentés à la présidence comme étant des ennemis du pouvoir avant d’être gardés dans les locaux des services spéciaux dirigés à l’époque par le colonel Moussa Tiegboro Camara. Ils y ont passé 4 jours sans manger ni boire, et pendant ce temps, tous passaient à tabac.
La victime martèle qu’après avoir été interpellé au stade, il a été séquestré, battu et privé de nourriture pendant 4 jours en compagnie d’autres manifestants dans les locaux des services spéciaux où on lui a arraché quatre dents. La partie civile n’affirme pas si le président était sorti quand lui et ses compagnons d’infortune ont été présentés à la présidence comme étant des ennemis du pouvoir. Selon lui, quand il a soulevé sa tête pour voir ce qui se passait, il a été roué de coups. Il a failli en mourir, a-t-il témoigné. Au stade, il dit avoir vu des bérets rouges et verts ainsi que de nombreux policiers. Il a également témoigné avoir vu des femmes victimes de viols et de nombreuses personnes tomber sous les coups des balles. En plus d’être séquestré, battu et torturé, Alpha Amadou Baldé, révèle que des militaires lui ont retiré deux téléphones.
Ahmed Sékou Camara depuis le tribunal pour www.lavoixdupeuple.info