Le tout dernier des 11 accusés qui sont pour le moment renvoyés devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry a comparu ce mardi 7 février 2023. Il s’agit de Paul Mansa Guilavogui. Il était 10 h passé quand le militaire a été appelé à la barre par le juge. Il a décidé de s’arrêter pour se prêter aux questions des différentes parties au procès, non pas en français, mais en sosso. Comme ses co-accusés, il a droit à un exposé préliminaire. L’accusé a commencé par rendre grâce à Dieu, prier pour ses parents et féliciter les autorités actuelles pour avoir organisé ce procès. Et avant de parler du fond du dossier, Paul Mansa Guilavogui s’étend d’abord sur la manière dont il a été arrêté après la tentative d’assassinat dont le capitaine Moussa Dadis Camara a été victime le 3 décembre 2009 au camp Koundara, actuel camp Makambo. Il témoigne avoir été brutalement arrêté par les hommes de Dadis à la quête de Toumba, avant d’être victime de toute sorte de sévices corporelles. Il aurait péri à l’époque, si les militaires qui l’ont arrêté n’avaient pas découvert qu’il est originaire de la forêt.
Selon lui, il est en prison depuis 2015. En moins d’une heure, il a fini avec son exposé préliminaire. La phase des questions réponses a commencé. Le juge qui a ouvert le bal, lui a demandé où il était le 28 septembre en 2009. « J’étais à Kankan », a répondu l’accusé. Il était allé à Kankan selon lui, pour chercher sa solde. Il ajoute qu’il est rentré à Conakry le 2 octobre 2009 avant de se présenter au camp trois jours plus tard. Même s’il affirme qu’il ne sait rien des événements du 28 septembre 2009, le militaire reconnaît qu’il travaillait à l’époque au compte du camp Koundara, actuel camp Makambo. Il ne nie pas non plus les sévices corporels dont des manifestants interpellés ont été victimes au camp Makambo. Paul Mansa Guilavogui accuse Bégré, ancien commandant dudit camp, d’en être responsable. Malgré qu’il soit dénoncé par les rescapés, l’homme continue de nier avoir torturé qui que ce soit au camp. Son interrogatoire se poursuit désormais avec le ministère public.
Ahmed Sékou Camara depuis le tribunal pour www.lavoixdupeuple.info