La course à la présidence gabonaise est officiellement lancée ! Les candidats à l’élection présidentielle du 12 avril prochain avaient jusqu’à ce samedi à 18h (17h TU) pour déposer leur dossier. Au moins une vingtaine de candidatures ont été enregistrées, marquant le coup d’envoi d’une compétition électorale très attendue.
Le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a été le premier à déposer sa candidature ce samedi matin. Accompagné de son épouse Zita et d’une foule nombreuse, il a marqué les esprits par une démarche symbolique et stratégique. Annonçant sa mise en disponibilité de l’armée, il s’est conformé aux exigences du Code électoral. « Le ministère de la Défense l’a acceptée », a-t-il précisé. Le chef de la transition se présente en indépendant sous la bannière de sa nouvelle plateforme, le Mouvement des bâtisseurs.
Alain Claude Bilie By Nze joue la discrétion
L’ancien Premier ministre Alain Claude Bilie By Nze, discret ces derniers jours, a également déposé son dossier. Encadré par son état-major, il a laissé planer le mystère en déclarant simplement : « Je parlerai la semaine prochaine ». Une stratégie de communication mesurée, en attendant de dévoiler ses ambitions et son programme.
Jean Remy Yama : le syndicaliste en quête de justice
Parmi les autres candidats notables figure Jean Remy Yama, une figure emblématique de la société civile gabonaise. Après avoir passé 18 mois en prison sous le régime d’Ali Bongo, le syndicaliste se lance dans la course présidentielle avec un discours qui pourrait séduire les électeurs en quête de justice sociale et de changement.
Pierre Claver Maganga Moussavou, une candidature polémique
Âgé de 72 ans, Pierre Claver Maganga Moussavou a déposé son dossier malgré la limite d’âge fixée par la Constitution gabonaise, qui impose aux candidats d’avoir entre 35 et 70 ans. Sa candidature risque d’être contestée juridiquement, ajoutant un élément de suspense à cette élection déjà riche en rebondissements.
Les femmes en lice pour la présidence
Au moins quatre femmes ont officialisé leur candidature, dont Zenaba Gniga Chaning et Marlène Essola Efoutamane, toutes deux en tant qu’indépendantes. Une participation féminine qui illustre un certain renouveau dans la sphère politique gabonaise, où la représentation des femmes reste un enjeu majeur.
L’absent de marque : Albert Ondo Ossa
L’un des grands absents de cette présidentielle est Albert Ondo Ossa, l’opposant qui avait défié Ali Bongo en 2023. Son absence laisse un vide dans le camp de l’opposition, ouvrant potentiellement la voie à d’autres figures émergentes ou consolidant les chances des candidats indépendants.
Vers une élection sous haute surveillance
Alors que le Gabon se prépare à cette élection cruciale, les regards restent tournés vers les autorités de transition pour garantir un scrutin transparent et apaisé. La multiplicité des candidatures et la diversité des profils pourraient rendre l’issue de cette présidentielle particulièrement incertaine.
Avec cette élection, le Gabon espère tourner définitivement la page des tumultes politiques récents et amorcer un nouveau chapitre de son histoire.