Bien qu’elle soit reconnue château d’eau de l’Afrique de l’Ouest, la République de Guinée a du mal à mettre en valeur ses ressources en eau. Dans les villes guinéennes tout comme dans les villages, l’accès à l’eau potable par des habitants est un véritable problème majeur auquel les autorités ne parviennent pas à faire face depuis belle lurette. Cette triste réalité affecte dangereusement la vie des populations notamment celles à l’intérieur du pays où des habitants de nombreux villages se procurent en eau dans les rivières où encore dans les puits traditionnels. Malgré que l’eau obtenue sur ces lieux est impropre à la consommation, les citoyens sont obligés de l’utiliser par faute de robinets et de forages modernes. C’est le cas de la commune urbaine de Mali, où dans des nombreux villages cette réalité est partout. Face à cette préoccupation, les habitants de ces villages attirent l’attention des autorités mais aussi des personnes de bonnes volontés de venir à leur secours.
Parmi ces villages qui font face à ce problème, il ya Djimmé Dokoré, un village situé à environ 7 kilomètres de la ville. Dans ce village d’environ 400 habitants, l’eau s’obtient dans une rivière située à peu près 2 km du village aussi. Sur le lieu, on constate de feuillage et autres débris tout autour du point d’eau comme l’indique cet habitant de ladite localité, interrogé par notre correspondant régional. Selon lui : « En allant chercher l’eau dans ce marigot, nous avons la peur au ventre, parfois si c’est pendant la saison sèche on trouve des serpents qui boivent dans ce même marigot, des bœufs, des moutons, des chèvres… Mais nous sommes obligés d’utiliser cette eau parce qu’on n’a pas le choix » a témoigné Mamadou Saidou, habitant du village.
L’utilisation de cette eau n’est pas sans conséquences sur la vie des habitants, renchérit une habitante. Car selon Mariama Touré : « avant d’utiliser l’eau de ce marigot, on va la chauffer d’abord pour essayer d’éliminer les microbes. Nous tombons souvent malades avec nos enfants à cause de cela. Nous n’avons pas eu les moyens financiers de nous trouver un forage » a-t-elle ajouté.
Dans ces images d’archives prises en juillet dernier, on voit des femmes mais aussi des enfants qui partent chercher l’eau dans ce lieu avec tous les risques.
Cette situation préoccupe à plus d’un titre notre premier interlocuteur qui profite de notre micro pour lancer cet appel pressant : « nous n’avons pas de forage, ni de puits amélioré. C’est ce qui fait que nos femmes aillent chercher de l’eau dans un marigot situé à environ 2 km d’ici. Pendant la saison des pluies, il ya les herbes qui parfois longent le petit chemin et on est obligé de désherber la route pour faciliter le passage. Pendant la saison sèche c’est le pire. Parfois même des serpents viennent boire l’eau que nous utilisons. Pour trouver une solution, nous avons creusé 50 puits dans tout le village mais malheureusement ces puits sont inopérants. Maintenant ce qu’il nous faut c’est un forage mais nous manquons de moyens. C’est pourquoi nous demandons aux autorités et aux bonnes volontés de nous venir en aide pour alléger nos souffrances. Nous souffrons énormément » a-t-il sollicité.
SOS donc pour les habitants du village Djimmé Dokoré qui sont confrontés à des difficultés d’obtenir de l’eau potable.
Alpha Moussa Dieng pour www.lavoixdupeuple.info