Des représentants du Ministère guinéen de la Santé et de l’Hygiène Publique et celui de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, en collaboration avec l’UNFPA ont entamé ce lundi 24 juillet 2023 une mission de plaidoyer en direction des communes rurales et urbaines à l’intérieur du pays. Elle s’inscrit dans le cadre de l’évaluation du niveau d’engagement des autorités locales à la planification familiale.
C’est la commune rurale de Mambia, qui a été la première localité à recevoir cette équipe mixte. La rencontre qui s’est déroulée dans la salle de réunion du siège de la Mairie, a connu la présence des autorités sous-préfectorales et communales, ainsi que des acteurs de la santé communautaire. Les échanges ont porté sur entre autres : « Les indicateurs de la planification familiale (PF) en République de Guinée ; la place dans la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale ; le code de collectivité locale par rapport à la santé en général, la planification familiale en particulier ; les Gaps de financement de la planification familiale & les solutions alternatives de mobilisation des ressources domestiques et la feuille route pour les perspectives ».
Au sortir de cette rencontre fructueuse, le secrétaire général de la commune rurale de Mambia dont la population est estimée à 27 975 dont 14 000 femmes, Labile Loua a exprimé sa satisfaction avant de s’engager à œuvrer davantage auprès des communautés en organisant des campagnes de sensibilisation relatives à la planification familiale. « C’est une initiative importante que nous avons beaucoup appréciée et qui mérite d’être soutenue. Les facilitateurs sont venus expliqués en long et large sur les méthodes de planification familiale, les avantages pour la santé des mères et des enfants pour un épanouissement. A notre tour nous allons démultiplier ces échanges auprès de nos communautés. Car, si une famille qui est en manque de moyens se retrouve avec plus de cinq (5) enfants, elle sera incapable de scolariser tous ses enfants et en cas de maladie, elle ne pourra pas s’en occuper pour des soins de santé, d’où l’importance de se planifier et d’espacer les naissances » a-t-il promis.
De son côté, la cheffe de division planification familiale au ministère de la santé, Dr Aminatou Diallo a rappelé aux conseillers locaux de l’engagement pris en 2022, celui relatif à la mobilisation des ressources endogènes qui doivent être orientées dans la planification familiale : « Le ministère de la santé a pris des engagements comme le partenariat de Ouaga et a élaboré un plan national budgétisé en 2019 qui s’étendait de 2019 à 2023, dans lequel une augmentation du taux de prévalence contraceptive de 12,52% en 2019 à 18, 52% en 2023. Ce plan prend fin cette année, mais jusqu’à présent, nous sommes autour de 13%. Donc, les indicateurs de mobilisation restent encore faibles, cela malgré que notre pays dispose de toutes les méthodes de planification familiale. C’est pour cette raison que nous sommes venus interpeller les autorités locales, en vue qu’elles s’impliquent dans le cadre de la sensibilisation des femmes parce que l’Etat guinéen fourni assez de ressources pour l’achat des produits destinés à la planification familiale », a-t-elle souligné.
Parlant des chiffres de nouvelles utilisatrices de la planification familiale, elle dira que suite à l’analyse menée par le département de la santé, il ressort que : « 973 nouvelles utilisatrices pour la planification familiale en 2022 ; Bamgouya 730 ; Damakania 442 ; Friguiagbe 751 ; Kolenten 1397 ; Linsan 128 ; Madina Oula 539 ; Malota 660 ; Sambaya 836 ; Sougueta 822 ; et la Commune Urbaine 7441 » a-t-elle informé avant de se réjouir de la prestation des agents de santé qui ont répondu avec aisance aux différentes questions et préoccupations « j’avoue que je suis vraiment contente, parce que les autorités de Mambia sont impliquées, et elles ont exprimé leur volonté d’allouer les 2% de leur budget pour la planification familiale ; je suis également heureuse parce que les representants du ministère de la santé dans la sous-préfecture de Mambia nous ont vraiment honoré à travers toutes les activités qu’ils mènent ici ».
Pour sa part, la représentante de l’UNFPA à cette rencontre Afiwa Mata AHOADJOGBE, est revenue sur quelques indicateurs qui selon elle pourrait être évités lorsque chaque parent décide de prendre sa responsabilité. : « En Guinée six (6) femmes meurent chaque jour en donnant la vie, ce qui fait un total de 2190 femmes par an. Aussi, 27 nouveaux nés meurent chaque jour, pour un total de 9 855 par an. Est-ce que ce n’est pas normal ? s’interroge Afiwa devant les autorités. Autre indicateur est que selon elle sur quatre (4) filles âgées de 14 à 19 ans, une (1) a commencé à avoir des enfants. Donc, un enfant qui a déjà un enfant, comment cette dernière pourra assurer l’éducation de son enfant ? » s’est-elle interrogée à nouveau. Donc, pour elle : « il est question de renforcer la responsabilité parentale, amener les autorités locales à investir dans la planification familiale (espacement des naissances, la prise en charge des enfants correctement) afin d’assurer la santé des femmes et celle des enfants » a-t-elle indiqué.
Etant donné que c’est un échange entre les différents acteurs, des questions furent posées et des réponses claires apportées. Elles concernaient par exemple, la commande des produits relatifs à la planification familiale et de leur acheminement au niveau des centres et postes de santé, leurs coups, ainsi que les méfaits. « Les commandes sont faites par les responsables des centres et postes de santé, selon les besoins des localités respectives en commun accord avec les acteurs concernés, et les produits sont acheminés et sont donnés gratuitement aux ayants droits. Seulement les prix de quelques dont le montant varie entre deux mille francs guinéens et cinq mille (5 000 GNF), le plus élevé ne dépasse pas dix mille francs guinéens (10 000 GNF). Parce que le gouvernement et ses partenaires fournissent assez d’efforts pour l’achat des produits ».
Le président de l’Association des maires de Guinée, Oumar Camara et monsieur Issiaga Sylla en service au ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation ont tour à tour, attiré l’attention du rôle de chacun et de tous dans le cadre de la planification familiale, surtout les conseillers communaux. Ceux-ci à travers le code des collectivités doivent être autonomes et responsables à travers les 14 compétences dudit code. Ils se sont engagés à soutenir les autorités communales dans ce processus d’assistance des communautés, car disent-ils la santé n’a pas de prix. Donc, prenez vos responsabilités et agissez correctement pour vos communautés ; demandez des comptes aux gestionnaires des centres et postes de santé de vos localités respectives, c’est votre plein droit, ont-ils rappelé.
A noter que la question de sexualité a été également abordée pendant cette rencontre, et il a été dit que ce sujet ne devrait plus être un tabou dans les ménages.
Enfin, demande est faite aux autorités locales et acteurs de santé de sensibiliser les citoyens (femmes) d’aller vers les centres et postes de santé à la rencontre des professionnels de santé, et d’éviter les médicaments de quartier dans le cadre de la planification familiale. Donc, qu’ils deviennent des ambassadeurs de planification familiale tout en mobilisant des ressources financières. Car, ils ont été déjà outillés sur la mobilisation des ressources financières.
Source : Sante224