L’atelier portant ‘’réunion d’échanges, de partage d’expériences et d’informations sur le foncier’’ a pris fin ce vendredi 8 novembre 2024, dans un espace hôtelier de la place. Organisée par l’Association de Coopération et de Recherche pour le Développement ACORD-Guinée, à l’intention des membres de la plateforme nationale multi-acteurs, cette rencontre a connu d’intenses travaux. Le but était d’outiller les participants en matière de stratégies et de plaidoyer, en vue de leur participation active dans le processus de réformes foncières en cours en République de Guinée.
Au cours de cet atelier, l’expérience du Mali relative à la contribution des acteurs de la société civile dans les réformes foncières, a été largement expliquée aux participants, par le Directeur exécutif de l’Institut de recherche et de promotion des alternatives en développement, Mamadou Goïta. Venu de ce pays frère et ami de la Guinée, sa thématique a porté sur des approches de plaidoyer. Les raisons sont aussi simples. Un partage d’expérience permettant à tous d’apprendre collectivement pour que le combat soit beaucoup plus solide et puisse aboutir aux résultats escomptés. « Parce qu’on est passé par là, il y a un peu longtemps. Donc, cette petite expérience pouvait aider à booster aussi un peu la dynamique ici en Guinée. Ce n’est pas la première fois que je viens partager cette expérience. J’en ai fait ailleurs. Donc, c’était de dire un peu quels sont, par rapport aux étapes que nous avons franchies, la contribution de la société civile à la dynamique. Donc, j’ai essayé d’expliquer tout le rôle que la société civile dans son ensemble au Mali a joué. Pour que nous ayons un document assez progressiste. Et le processus a été respecté parce qu’il a été piloté par la société civile. Mais ici en Guinée, c’est l’inverse, car c’est l’État qui invite la société civile à participer au processus. Donc, là, ça fait une différence. Mais néanmoins, on a eu le même type de blocage au niveau de l’administration, au niveau de la capacité de pouvoir prendre en charge et de notre propre capacité aussi à mieux contribuer à ce processus. Donc, comment est-ce que nous avons procédé pour y arriver ? J’ai essayé d’expliquer cela aux participants » a-t-il déclaré.
La deuxième partie de son intervention concernait la question de plaidoyer. La également monsieur Goïta a justifié en ces termes : « Parce qu’on a une phase où il faut faire des choix judiciaires qui ne coûtent pas de ressources à la plateforme. Mais qui peuvent permettre d’être efficace. Parce qu’il faut aller vite et bien en même temps. Donc, on n’a plus le temps. On n’a plus des années devant nous. On a que quelques mois, pour que les documents puissent aller vers leur adoption. Donc, là également j’ai essayé d’expliquer un peu la nécessité d’abord de faire le choix des techniques de plaidoyer. Qu’est-ce qu’il faut aujourd’hui ? Et comment est-ce qu’on peut aussi analyser les parties prenantes pour ne pas se tromper de cible. Et troisièmement, le type de message qu’on va donner, la cohérence d’ensemble qui doit être là. Il faudra qu’on soit cohérent. Nous avons voulu défendre les droits des communautés. Et ceci doit être constant dans notre message. Mais nous avons aussi insisté sur la nécessité de la cohésion au sein de la plateforme. D’abord, qu’on se fasse confiance, mais qu’on puisse aussi porter collectivement les messages. Parce que si on a des messages qui sont divergents, je crois que personne ne nous prendra au sérieux » a-t-il ajouté.
Cette réunion technique et de partage d’expérience avec les membres de la plateforme nationale multi-acteurs sur le foncier, se tient au moment où les autorités s’activent sur le processus d’élaboration des textes de lois relatifs au secteur du foncier en Guinée. Au sortir de ces deux jours d’échanges et de partage d’expériences, certains participants disent être suffisamment outillés pour défendre les droits des communautés dans cette élaboration des textes de lois. C’est le cas notamment de Sékou Wann Diallo et de Nentebou Barry, respectivement de la Haute Guinée et de Conakry, tous membres du cadre de concertation.
Pour le premier : « Ces deux jours de partage, nous ont permis de savoir d’abord d’où on est venu depuis la création de cette plateforme multi-acteurs et où est-ce que l’on est au jour d’aujourd’hui. Et durant cette période, quand on prend depuis 2018 jusqu’au jour d’aujourd’hui, les différentes étapes franchies notamment des rencontres, des formations etc. Cette rencontre nous a permis d’être mieux outillés sur la méthodologie à utiliser pour faire un plaidoyer et atteindre nos objectifs. Donc, il est question de la relance nos activités, convaincre non seulement les autorités de la place, qui sont des partenaires sûrs, mais aussi les partenaires techniques et financiers pour l’aboutissement de ce processus d’élaboration des politiques foncières agricoles et surtout en tenant compte des préoccupations de nos communautés ».
La seconde de renchérir a déclaré : « Franchement, nous sommes suffisamment outillés. L’impact c’est quoi ? Nous allons mobiliser des alliances, réactualiser nos fiches de plaidoyer et même notre stratégie de plaidoyer en mobilisant des acteurs influents. Aussi, avancer de manière concertée avec toutes les parties prenantes pour la mise en œuvre de la politique foncière, non seulement nationale, mais la politique foncière agricole » a-t-elle rassuré.
Oumar M’Böh