Nommée le 25 octobre 2021 par le Président de la Transition, colonel Mamadi Doumbouya, et installée le 26 octobre, donc le lendemain, la ministre de la Pêche, de l’Aquaculture et de l’Economie Maritime, madame Charlotte DAFFE était ce mercredi 29 mars 2023, face aux conseillers nationaux. Venue répondre aux questions de ces conseillers du CNT, organe législatif, la ministre a été confrontée à plus de vingt questions, dont certaines étaient relatives aux statistiques c’est-à-dire aux chiffres. Mais, plusieurs d’entre elles seront répondues par écrit, a souhaité la ministre. La question qui taraude les esprits est de savoir, si c’est parce qu’elle est nouvelle à la tête de ce département, ou si elle a peur des statistiques ?
Tout de même, avec l’insistance des sous questions, elle a donné quelques chiffres. Selon elle : « En Guinée, le marché du poisson est approvisionné par la pêche artisanale et celle industrielle (avec un taux de 1,23%). Mais c’est particulièrement la pêche artisanale qui alimente le marché guinéen. Malheureusement ce secteur n’est pas soutenu. Les Guinéens n’ont pas une dizaine de navires. Dans d’autres pays, vous avez une flotte importante de navires appartenant aux nationaux. A cette situation s’ajoute la rareté des espèces prisées. Il y a également l’éloignement des zones de pêche… A titre indicatif, 14 sociétés de pêches détentrices de licences exploitent sur les eaux guinéennes avec 74 navires au total. Parmi elles, il n’y a que la société guinéenne SONIT pêche avec 4 navires qui battent pavillon guinéen. Et par an, la Guinée débarque plus de 400 000 tonnes de poissons dont 10,12% de poissons d’eau douce. Pour cette année 2023, je souhaite rappeler que la contribution du secteur de la pêche était de 83 milliards de francs guinéens en 2022 et pour 2023, elle est à date à 41, 9 milliards. Et ce secteur crée près de 500 00 emplois et la consommation du poisson est de 25 kg par personne et par an contre une moyenne de 21 % dans la sous-région, selon un rapport de la FAO. Il fournit 4% du PIB et pourrait passer en 2027 à 7% du PIB » a-t-elle annoncé mais pas avec une assurance.
Mais par rapport à la dénonciation des insuffisances constatées après son installation, elle n’est pas allée au dos de la cuillère. Charlotte DAFFE a énuméré, »le manque de laboratoire, l’existence d’équipements vétustes, une surveillance ponctuelle et non régulière ».
Oumar M’Böh