La République de Guinée, est un pays riche en ressources minières, son exploitation a toujours suivi l’évolution politique du pays et a été considérée comme secteur prioritaire de tous les régimes. Mais en dépit de la continuité de cette exploitation et de la place occupée par le secteur (60 à 75 % des exportations selon les années), les attentes sont loin d’être remplies en témoigne la baisse continue de la part du secteur dans le PIB du pays : 15,8 % en 2008, 14,7 % en 2009, 14,5 % en 2010 et 14,2 % en 2011. En moyenne, les recettes minières ont représenté 21,9 % des recettes globales de l’État sur les 10 dernières années contre 40 % durant les années 80. Face à ce paradoxe, le secteur est de nos jours au centre de tout un questionnement. Car, les populations n’observent souvent que des entreprises minières qui se développent et des cargaisons de minerais qui franchissent le Port de Conakry. En même temps des terres cultivables qui deviennent des sites miniers.
Paradoxalement, leurs conditions de vie continuent à se détériorer (voir l’incidence de la pauvreté qui est passée de 49,2 % en 2002 à 58 % en 2010), selon le « Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté »
(DSRP, 2011).
Mardi 2 mars dernier en président l’ouverture des activités du forum ‘’FOCOMINES’’ 2021, le Directeur Général du Bureau de Stratégie et de Développement du Ministère des Mines et de la Géologie, monsieur Aboubacar KOUROUMA a saisi l’occasion pour apporter un éclaircissement sur le rôle que joue leur département qui n’est pas connu forcement de la population.
Selon lui : « il y’a beaucoup de choses négatives qui sont mises à l’actif du Ministère des Mines et Géologie alors que ce département a un rôle bien défini dans l’écosystème de la chose minière qu’il faut souvent noter ; on nous pose souvent des questions en disant qu’est-ce que le Ministère des Mines compte faire pour l’Education avec des milliards de francs qui entrent. Ces genres de question ne doivent pas être posées au Ministère des Mines qui a pour rôle de dynamiser et redynamiser le secteur minier pour qu’il ait plus d’argent et de taxes payés par les sociétés minières dans les conditions de respect des normes environnementales et sociales. L’utilisation des fonds qui rentrent et la gestion environnementale sur le terrain ne relèvent pas des compétences du Ministère des mines et de la géologie mais on ne se dédouane pas, parce que c’est une action gouvernementale nous devons travailler ensemble avec les autres départements notamment le Ministère du Budget et le Ministère de l’Environnement pour que tous les problèmes soient réglés », a-t-il indiqué.
Après avoir expliqué le rôle de son département, monsieur Kourouma a au nom du ministère des mines et de la géologie promis de prendre en compte des recommandations qui sortiront du forum ‘’FOCOMINES’’ 2021 : « c’est pour cette raison que j’exhorte les participants à travailler d’arrachepied pour ressortir les constats en vue de sortir des recommandations applicables ; dès que les recommandations sont pertinentes nous essayerons de les prendre en compte dans le cadre du travail du Ministère des Mines et de la Géologie » a-t-il rassuré.
Il en ressort, que la déficience des acquis du secteur minier guinéen résulte de la faiblesse des dispositions réglementaires en la matière et surtout de leur non-application. Parmi les causes de cette non-application des textes, il y a principalement la corruption, ont laissé entendre les spécialistes.
Oumar M’Böh