C’est un constat alarmant ! Et très dur aussi. La mortalité maternelle continue de faire des ravages. Des mères, en donnant la vie, perdent leur vie. Les chiffres donnés par le «Guide des médias» en sont des preuves patentes. En Afrique, d’après le document, la mortalité maternelle tue plus de 800 femmes par jour.
Les causes les plus fréquentes de la mortalité maternelle sont les hémorragies, les pré-éclampsies, les infections et les complications pendant l’accouchement. Il y a aussi des causes moins fréquentes dont les pathologies préexistantes qui sont aggravées par la grossesse, comme le diabète, le paludisme et le Vih.
Également, les crises humanitaires aggravent la mortalité maternelle. «Chaque jour dans le monde, près de 500 femmes et adolescentes meurent de complications liées à leur grossesse ou à leur accouchement dans des situations d’urgence ou dans des États fragiles», avait déclaré le représentant-assistant du Fonds des Nations Unies pour la population (Fnuap) Moussa Faye, ajoutant que dans le monde, plus de 130 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire.
De plus, le quart de ces personnes affectées sont des femmes et les filles. En effet, des preuves attestent que la mortalité maternelle pourrait connaître une hausse considérable, en cette période de pandémie du coronavirus. «Cinquante-six mille sept cents femmes supplémentaires pourraient mourir de complications liées à la grossesse», alerte-t-on.
Etant donné que toute chose à une explication, force est de savoir que cette situation inquiétante est due au fait qu’en cette période ou la maladie du coronavirus dicte sa loi dans le monde, les femmes pourraient ne pas être en mesure d’atteindre les centres de santé, en raison des services de transport public réduits et en raison des restrictions gouvernementales sur les déplacements.
Pire, les femmes enceintes peuvent ne pas vouloir se rendre à l’hôpital, par peur d’attraper le virus de la Covid-19. Une peur qui pourrait pousser plusieurs femmes à accoucher à la maison, avec tous les dangers.
Aïssatou, une Sénégalaise, a failli passer de vie à trépas, alors qu’elle était en état de grossesse avancé. Son histoire donne des frissons et déchire les cœurs sensibles. Suspectée d’avoir chopé la maladie du coronavirus, alors qu’elle était en état de grossesse, elle a été rejetée par les médecins. Lesquels étaient censés la prendre en charge, l’assister et la soutenir en ces moments douloureux. Hélas, elle a été laissée à son propre sort.
En effet, Aïssatou avait une grossesse très compliquée. Elle ressentait constamment des douleurs. Sur ces entrefaites, les médecins ont décidé d’interrompre la grossesse par césarienne, alors qu’elle en était à son 7e mois. Son état de santé était critique et elle a été admise en réanimation, et le bébé a été évacué. Son hospitalisation dans l’établissement sanitaire se déroulait bien, d’autant plus qu’elle a été bien accueillie par le personnel de l’hôpital.
Mais tout a changé à sa sortie de réanimation. Ce, parce que les médecins avaient décelé en elle des symptômes de la maladie du coronavirus. Ils disaient qu’elle était un cas suspect. C’est le début de la descente aux enfers, pour elle. Non seulement, on ne prend plus soin d’elle, mais les médecins la fuyaient comme si elle avait la peste.
«Elle a été testée à deux reprises et les résultats sont revenus négatifs. Mais malgré cela, elle n’était plus prise en charge», raconte un proche de la dame. «Je peux dire qu’elle a été même victime de stigmatisation. C’est la raison pour laquelle les membres de sa famille, ne pouvant plus supporter le traitement qu’on lui infligeait, ont demandé qu’elle quitte l’hôpital, malgré la douleur qui la tenaillait. Car, en plus de la grossesse, elle souffrait d’insuffisance cardiaque», ajoute-t-il.
Source/Seneweb