Tout est mis en œuvre ou presque pour renforcer la capacité d’analyse des échantillons de minerais, en vue de la détermination de leur qualité. Ainsi afin de permettre aux clients, partenaires techniques et administration publique guinéenne de s’approprier des prérogatives mais aussi des différentes mutations opérées au sein du laboratoire national de la géologie, un atelier de présentation s’est tenu à Conakry les 10 et 11 juillet. Un cadre qui a permis d’aborder tous les contours liés au thème central, ‘’ Rôles et Obligations du laboratoire national de la géologie’’.
Initié le ministère des Mines et de la Géologie et mis en œuvre par la Direction générale du laboratoire national de la géologie, cet atelier a connu un succès éclatant. Plusieurs membres du Gouvernement de la transition ont pris part à l’atelier présidé par le premier ministre, Chef du gouvernement, Dr Bernard Goumou.
Dame Wodia Magassouba, Directrice Générale du Laboratoire National de la Géologie, au regard du développement considérable que connait le secteur extractif en Guinée, dira dans son discours de circonstance : « il est plus que jamais urgent de mettre en place l’ensemble des mécanismes de gouvernance ou de gestion dans le secteur ». Et de poursuivre : « S’inscrivant dans cette logique de gouvernance impulsée par le gouvernement guinéen, au laboratoire national de la géologie, nous avons pris des engagements et amorcé des actions allant dans le sens de la modernisation des équipements et la qualification du personnel ……J’ose rassurer la Guinée toute entière, que le laboratoire national de la géologie avec le soutien de l’Etat, dispose d’une capacité technique pour son bon fonctionnement, grâce à l’arrivée et l’opérationnalisation de quelques équipements de pointes ». Cette synergie d’actions essentielles, devra permettre à coup sûr d’arriver à la modernisation du laboratoire et accroître ses capacités techniques et opérationnelles.
La place du laboratoire n’est plus à démontrer pour un pays minier comme la Guinée, car c’est le seul outil d’analyse des échantillons en vue de déterminer la valeur ou la teneur des minerais. Le ministre des Mines et de la Géologie, Moussa Magassouba a dit toute sa reconnaissance aux partenaires techniques pour tous les efforts consentis, notamment à la GIZ, qui selon lui, a beaucoup apporté son soutien dans la formation des inspecteurs miniers qui rentrent dans le bateau, pour la détermination de la quantité de bauxite se trouvant à bord avec la méthode du tyran d’eau. « Aucun bateau minéralier ne sort du territoire national sans que la quantité ne soit déterminée. C’est sur la base de cette quantité que le Ministère des Mines de la Géologie que les services des douanes calculent pour trouver la part qui revient à la République de Guinée en termes de recettes » a rappelé le Ministre Magassouba.
Parlant de la qualité, pour défaut de moyens techniques puissants, le ne peut se contenter que des déclarations des exportateurs miniers. Le Ministre Magassouba explique : « Chaque fois qu’on extrait 100 tonnes de bauxite sur notre territoire, la Guinée ne reçoit que 90 tonnes, ça c’est la déclaration, on dit que le reste des tonnes c’est de l’eau. Ça peut s’appliquer des mois durant la saison pluvieuse mais pas durant toute l’année. On ne peut pas non plus faire la polémique avec les sociétés minières, c’est le laboratoire qui peut nous départager. Aujourd’hui d’ailleurs, c’est le lieu pour moi de remercier mon homologue du ministère des Finances pour avoir accéléré la demande et l’acquisition de ces équipements de pointes ».
Poursuivant avec les défis de son secteur, le patron du département des Mines et de la Géologie, a mis un accent particulier sur la détermination de la qualité du minerai extrait du territoire guinéen, tout en précisant les limites du Laboratoire car à date, le laboratoire ne peut analyser qu’une centaine d’échantillons par jour, tandis l’objectif pour le Laboratoire est d’arriver à analyser jusqu’à 1000 échantillons par jour. Insiste Moussa Magassouba.
« Ces 1000 échantillons nous permettront non seulement de contrôler en tant qu’Etat pour que le trésor ait ce qui est à l’Etat guinéen, mais aussi, étant un EP (établissement public). Le laboratoire va faire des prestations de services pour les sociétés minières. Mais la triste réalité est qu’aujourd’hui certains partent à Bamako, d’autres à Accra, au Canada pour avoir ce service. Mais quoi que la quantité de minerai analysé soit modeste, mais avec le projet de construction de laboratoire national de la géologie à Kouria, nous sommes rassurés que la Guinée sera la destination en matière de laboratoire dans la région ».
A l’entame de ses propos, le Premier Ministre Dr Bernard Goumou, qu’avant l’avènement du CNRD le 05 septembre 2021, la République de Guinée ne connaissait pas la qualité et la quantité du minerai extrait de son sous-sol.
« Je me demandais souvent où est-ce qu’on amène la terre qu’on extrait en Guinée ? Et pourquoi les gens sont autant intéressés ? Mais quand je me suis renseigné, j’ai découvert que les dégâts sont énormes. C’est à dire, je ne savais même pas ce qu’on vendait ? Je pense que ceci doit interpeller tous les Guinéens ».
Poursuivant, le Chef du gouvernement a aussi déploré le fait que le pays ne soit pas en mesure de connaître la qualité du minerai extrait du sous-sol guinéen.
« Quand on nous propose la formule de la teneur, on est obligé d’accepter parce qu’on n’a pas une contre-expertise. Les mines apportent à la Guinée moins de 600 millions de dollars, pour moi c’est une insulte et un paradoxe. Avec tout ce que nous avons, non seulement on gagne peu en matière des recettes mais également notre environnement est dégradé. Ceci doit interpeller tous Guinéens ».
Pour permettre aux participants de toucher du doigt les réalités du Laboratoire National de la Géologie, une visite guidée a été organisée dans les locaux du Laboratoire. Cet exercice a suscité de l’admiration chez les visiteurs qui ont loué les progrès et encouragé la direction générale du Laboratoire à poursuivre son élan de modernisation.
𝗦𝗲𝗿𝘃𝗶𝗰𝗲 𝗖𝗼𝗺𝗺𝘂𝗻𝗶𝗰𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗲𝘁 𝗥𝗲𝗹𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗣𝘂𝗯𝗹𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀