Le rapport de la Convention des Nations Unies Contre la Corruption (CNUCC), rédigé par l’Association Guinéenne pour la Transparence (AGT), publié le jeudi 7 décembre 2023, a été parcouru par un reporter de votre quotidien en ligne www.lavoixdupeuple.info. Dans ce rapport de plus de 70 pages, les deux organisations constatent avec regret que : « Malgré l’existence d’un cadre institutionnel et un cadre légal et règlementaire sur le plan de la lutte contre la corruption et des pratiques assimilées, la Guinée figure parmi les pays les plus corrompus. Elle est 147ème sur 180 d’après le classement de l’indice de perception de la corruption 2022 de Transparency International » peut-on lire dans ce rapport dont tous les efforts ont été faits par ses rédacteurs pour vérifier l’exactitude des informations obtenues.
Plus loin, la Convention des Nations Unies Contre la Corruption et l’Association Guinéenne pour la Transparence soutiennent que : « l’une des difficultés majeures que les acteurs de la société civile et des médias sont confrontés est l’accès à l’information publique. Ce problème, l’AGT l’a vécu au cours de l’élaboration de ce rapport. Après avoir adressé des correspondances à quatorze (14) structures, l’AGT n’a eu de retour qu’avec huit (8) structures dont la teneur de certaines réponses reste à désirer » regrettent-elles.
L’arrivée du CNRD au pouvoir en Septembre 2021, l’arrestation et l’emprisonnement mais aussi le renvoie de certains ministres et hauts cadres de l’Etat sur instruction de la junte n’aurait été qu’un feu de paille. C’est pourquoi, la Convention des Nations Unies Contre la Corruption et l’Association Guinéenne pour la Transparence jugent l’inefficacité de ces méthodes improductives employées par les autorités guinéennes pour traquer les anciens dirigeants du pays. « La mise en œuvre dans la pratique de ces lois et règlements tarde à produire des impacts positifs afin d’atteindre les objectifs visés par les différents gouvernements qui se sont succédés à la tête de l’Etat depuis l’indépendance de la Guinée. Les dispositifs opérationnels mis en place sont pour la plupart confrontés :
- A l’interférence des autorités administratives, politiques et parfois des pressions sociales dans l’instruction des dossiers ;
- Au trafic d’influence ;
- Et le fait que les rapports de contrôle des différents organes sont le plus souvent destinés aux autorités de tutelle qui décident de leurs suites » mentionnent elles.
Notons enfin que : « les sujets de la CNUCC qui font l’objet d’une attention particulière dans ce rapport sont ceux qui couvrent les politiques et pratiques de prévention de la corruption (Article 5), les organes de prévention de la corruption (Article 6), l’emploi dans le secteur public (Article 7.1), les codes de conduite, les conflits d’intérêts et les déclarations de patrimoine (Articles 7, 8 et 12), les marchés publics (Article 9.1), la gestion des finances publiques (Article 9.2), l’accès à l’information et la participation de la société civile (Articles 10 et 13.1) et les mesures de prévention du blanchiment d’argent (Article 14) au titre du chapitre II. Au titre du chapitre V, les articles et les sujets de la CNUCC qui font l’objet d’une attention particulière dans le présent rapport sont ceux qui couvrent la lutte contre le blanchiment d’argent (Articles 52 et 58), les mesures pour le recouvrement direct de biens (Articles 53 et 56), et la coopération internationale aux fins de confiscation (Articles 51, 54, 55, 56 et 59) » peut-on lire dans la partie résumée du document de 71 pages.
Rapport parcouru par Alpha Moussa Dieng pour www.lavoixdupeuple.info