Ce lundi 15 Août 2022, à 7heures du matin des femmes habillées en rouge sont encore dans la rue pour réclamer le courant dans le quartier « Kerédou » dans le centre-ville de Kolaboui, préfecture de Boké (Basse Guinée).
Ces femmes étaient massivement sorties avec leurs marmites avec du bois, et des bidons d’huiles. Elles ont barricadé toutes les issues avec des pneus et banderoles rouges ainsi que le chemin de fer. Ces femmes très en colère contre « la mauvaise gestion » de leurs autorités locales ont décidé de cuisiner sur les rails aujourd’hui et d’y rester jusqu’au retour du courant électrique dans leurs foyers respectifs.
Parmi ces femmes, figure Mariama Fofana, elle revient sur les raisons de cette action : « Depuis huit (8) jours nous n’avons pas le courant dans nos foyers et vous savez toutes que nos activités en dépendent. Le problème de courant ne date pas d’aujourd’hui à Kolaboui, mais les autorités à tous les niveaux refusent de nous écouter. Cette fois-ci nous sommes décidées à plus que jamais pour obtenir le courant » explique-t-elle.
Selon notre source, le gouvernement guinéen avait annoncé : « qu’aucun habitant de Kolaboui ne devrait payer les factures d’électricité ». Mariama Fofana apporte des précisions : « Depuis cinq (5) ans, c’est le nommé « Baïlo » prestataire qui nous ravitaille en courant à travers ses installations. L’Etat nous a dit qu’aucun citoyen ne doit payer le courant. Mais les autorités refusent de lui payer c’est pourquoi à chaque fois il y a la coupure après on le plaide pour nous aider à avoir le courant. Celui-ci a même subi des injures ici pour ça. Le seul groupe électrogène que l’État et les toutes les sociétés minières nous ont envoyé ici ne fonctionne pas normalement » regrette Mariama Fofana.
Selon cette femme très en colère si les autorités n’honorent pas le contrat avec le prestataire « Baïlo », elles n’ont qu’à trouver d’autres solutions.
En plus du manque de courant dans leurs foyers, d’autres demandes figurent dans les réclamations de ces femmes. C’est ce que nous a fait comprendre une manifestante qui a préféré garder l’anonymat. « En plus de l’électricité, nous réclamons également, l’eau, l’emploi de nos enfants, les salariés non payés, les arriérés de salaires, la problématique des rails » a-t-elle cité.
Pour le moment, nous essayons de rentrer en contact avec le prestataire Baïlo et les autorités de Kolaboui pour en savoir plus. Mais ils restent injoignables.
Ibrahima Saapy Diallo
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