L’opposition guinéenne a chiffré lundi à 90 au moins le nombre de personnes tuées en un an au cours de la répression du mouvement contre un 3ème mandat du président sortant Pr Alpha Condé. Parmi les acteurs majeurs de ces manifestations figure Théa Bruno. Au four et au moulin, il a participé à la préparation de plusieurs manifestations, sur l’axe le Prince. Mais qui est THEA Bruno ?
THEA Bruno est né en 1990 à Kouroussa près du Djoliba. Il entama ses études élémentaires en 1997 au groupe scolaire privé Réotra et décrocha son certificat d’études primaires (CEE) en 2003. Puis entama ses études secondaires en 2004, où il a décroché son Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC) en 2007.
Passionné par les Sciences Techniques, THEA Bruno s’est orienté en Sciences Expérimentales et fut chef de classe en même temps le porte-parole des élèves du Lycée Amilcar Cabral de Kouroussa. Par manque de professeurs pendant la préparation des examens, il a décidé d’organiser une marche dans la cour de l’établissement avec ses collègues. C’est 2010 qu’il s’est orienté en Sciences et Techniques de la santé après avoir décroché son Baccalauréat Unique.
THEA Bruno fut un médecin en service au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Donka, plus précisément au service hématologie. Avec sa profession de medecin, il faut dire que Théa fait partie des militants engagés pour la défense des Droits de l’Homme et la Démocratie en République de Guinée, en Afrique et dans le monde. C’est pour cette raison qu’il participait à chacune des manifestations appelées par l’opposition guinéenne, en particulier le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC). Un Front qui lutte pour la promotion de la Démocratie et l’état de droit en Guinée et partout à travers le monde à travers des marches pacifiques dans les rues de la capitale Conakry, mais aussi dans les villes à l’intérieur du pays. Des manifestations, dont certaines ont enregistrées des cas de morts, des blessés avec des dégâts matériels considérables sans oublier des arrestations de plusieurs manifestants.
Ayant été remarqué dans ses différentes manifestations, des hommes armés jusqu’aux dents habillés en tenues militaires ont fait irruption dans la concession de la famille du jeune médecin THEA Bruno à yembeya secteur 2 dans la Commune de Ratoma à Conakry aux environs de 4 heures du matin. Un fief de l’opposition, donc du FNDC. Le seul crime de THEA sera son engagement citoyen dans ledit front qui a pour mission la défense des citoyens victimes d’injustice sous toutes ces formes.
Pour rappel, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a été crée en octobre 2019 en République de Guinée pour protester contre la modification ou l’adoption d’une nouvelle Constitution qui a conduit le Président Pr Alpha Condé à un troisième mandat présidentiel.
La série de manifestations de ce regroupement civique a été achevé par le Comité National pour le Rassemblement et le Développement (CNRD) que dirige le Général de corps d’armées Mamadi Doumbouya, le 5 septembre 2021 à travers un coup d’Etat militaire. Ce dernier avait promis que personne n’allait mourir à cause de la politique. Malheureusement, des membres du FNDC ont été arrêtés et incarcérés à la Maison centrale de Coronthie, c’est le cas notamment de d’Ousmane Camara et de plusieurs autres jeunes manifestants. Certains ont fui le pays, à l’occurrence Sékou Koundouno, THEA Bruno et autres respectivement responsable des stratégies et planification et membre actif du FNDC. Ceux-ci, des mandats d’arrêt ont été émis à leur encontre. En plus de ces mandats, ils sont menacés à cause de leur implication active dans l’organisation des manifestations du FNDC.
La contestation contre le 3e mandat a fait 90 morts, selon l’opposition guinéenne
L’opposition guinéenne a chiffré lundi à 90 au moins le nombre de personnes tuées en un an au cours de la répression du mouvement contre un 3ème mandat du président sortant Pr Alpha Condé.
Pour le gouvernement, ce chiffre est dénué de fondement.
Six jours avant une élection où M. Condé cherche à se succéder, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a publié une liste des victimes selon lui de la contestation, au nombre de 90 depuis le 14 octobre 2019, 92 en comptant deux personnes mortes auparavant en juin.
Au moins 45 ont été tuées par balles, a dit le collectif réunissant des partis, des syndicats et des membres de la société civile.
Sur les 92 morts, huit ne sont toujours pas identifiés pour avoir été enterrés de nuit à la suite de violences survenues à Nzérékoré (sud) autour du référendum constitutionnel controversé du 22 mars, d’après un responsable du FNDC, Sékou Koundouno.
- Condé, élu en 2010 et réélu en 2015, a fait adopter une nouvelle Constitution qui l’autorise selon ses partisans à briguer un troisième mandat consécutif dimanche prochain.
Depuis un an, le FNDC a mobilisé à plusieurs reprises des milliers de personnes contre cette candidature. La protestation a été plusieurs fois durement réprimée.
Les défenseurs des droits humains ont reproché aux forces de sécurité un usage excessif de la force, notoire de longue date. Ils ont aussi fustigé une tradition ancienne d’impunité.
Les évènements ont systématiquement donné lieu à des versions contradictoires de l’opposition et des autorités.
Albert Damantang Camara, ministre de la Sécurité, a refusé de se prêter à une « comptabilité macabre » servant à « une exploitation politique ».
« Il y a eu des morts violentes, que nous regrettons, et nous travaillons à ce que cela ne se reproduise pas », a-t-il reconnu, « mais ça m’étonnerait beaucoup qu’il y en ait 92 ».
Il a reconnu au minimum 42 morts pouvant être liées au contexte politique. Mais il a refusé qu’elles soient imputées aux forces de sécurité sur « de simples témoignages ».
Il a réaffirmé la volonté des autorités de rechercher les coupables et indiqué que, depuis le 22 mars, un élève gendarme et un militaire avaient été mis en cause par la justice pour leurs agissements.
Le ministre a invoqué la faiblesse des moyens d’enquête dans son pays, mais a aussi accusé les leaders d’opposition d’avoir appelé à la violence, bien que la contestation se soit toujours proclamée pacifique.
Les violences ont suscité la crainte de tensions autour de la présidentielle.
Le FNDC a repoussé à vendredi une marche initialement prévue jeudi, jour où est attendu à Conakry le principal opposant à M. Condé, Cellou Dalein Diallo, de retour de campagne à l’intérieur du pays. Il devrait être accueilli par des foules de partisans.
Albert Damantang Camara a dit que « ça m’étonnerait beaucoup » que la marche du FNDC ait lieu.
« Elle est clairement destinée à perturber le processus électoral », a-t-il dit.
Il a dit s’attendre à une élection « en principe apaisée », en raison du choix de Cellou Dalein Diallo et d’autres membres de l’opposition de concourir, rompant avec la position de boycott du FNDC.