Le Directeur préfectoral par intérim de la jeunesse de Macenta et directeur Exécutif de l’ONG Alliance Nationale des Acteurs au Développement (ANAD), Joseph Dembadouno, a au cours d’un entretien qu’il a bien voulu accordé à notre rédaction, évoqué quelques priorités de la jeunesse de Macenta. Une préfecture située à 757 kilomètres de la capitale Conakry.
Pour lui, les jeunes de Macenta doivent bénéficier des formations de renforcement de capacités afin qu’ils puissent se prendre en charge : « La jeunesse de Macenta a besoin d’une formation. Il faut qu’on organise des séances de formations de renforcement de capacités pour des jeunes en leadership, sur la maîtrise du milieu, la mobilisation des ressources etc. parce que quel que soit les appuis qu’on va nous apporter si quelqu’un ne sait pas comment gérer, je pense que ça serait inutile. Mais quand ils ont la formation et avec les appuis en matériel, ça peut les aider. De l’autre côté, la jeunesse doit se réjouir. On n’est pas fait pour le ballon seulement. Les infrastructures sur lesquelles les jeunes doivent venir se distraire, existent mais elles sont fatiguées. Ces infrastructures ont besoin d’une rénovation et des équipements. Donc, on a besoin d’une maison des jeunes moderne avec tous les équipements. Notre stade également est abandonné de lui-même. C’était un projet présidentiel mais qui n’a pas été achevé. Et comme vous le savez, le football uni les jeunes. Donc, si ce stade est rénové, je pense que ça peut permettre de développer toutes les disciplines. Ça peut nous permettre de récupérer beaucoup d’autres jeunes qui sont en train de déambuler. Je pense que ce sont des priorités phares. Mais de l’autre côté, il faut qu’on apporte de l’appui individuel ou par groupe. Après les formations, on cherche à mettre les jeunes en groupe, en coopérative. Macenta est une préfecture agropastorale, donc ça peut les aider à se prendre en charge s’ils développent les activités génératrices de revenus. Ça va nous aider à avoir des jeunes modèles. Ces modèles vont coacher d’autres jeunes et au bout du fil on peut avoir des jeunes responsables. Voilà en quelque sortes les priorités de la jeunesse de Macenta » a-t-il énuméré.
Déjà certaines préoccupations seront bientôt satisfaites par le parrain de la préfecture de Macenta, Alpha Boubacar Sow. Car, ce dernier a promis de finaliser le projet de construction du Stade préfectoral de Macenta, l’équipement de la Maison des jeunes ainsi que le projet de construction d’un centre de santé dans la commune.
À la tête de l’ONG Alliance Nationale des Acteurs au Développement ANAD, Joseph Dembadouno a saisi l’occasion pour parler des activités déjà réalisées par son association qui œuvre pour le développement de la préfecture de Macenta : « Cette ONG regorge un ensemble d’acteurs qui ont une vision de développement durable de Macenta et de la Guinée. L’objectif est d’accompagner et promouvoir les initiatives locales. Ici à Macenta, toutes les communautés regorgent de compétences. Si on veut les aider, il faut les accompagner. L’accompagnement c’est d’aller avec les gens, ce n’est pas leur imposer ce que tu sais. Les gens doivent avoir un esprit d’intégration pour adapter à ce qu’on a chez nous. Aujourd’hui, les habitants souffrent malgré les ressources. C’est une insulte de venir dire à un parent d’envoyer son enfant à l’école. On pense que protéger les enfants c’est Plan Guinée ou l’UNICEF qui a envoyé. Non, on avait ça dans nos habitudes. Puisqu’on n’a pas maîtrisé la démographie, on pense qu’il faut mettre au monde pour avoir juste des enfants. C’est ce qui joue sur l’économie familiale et c’est ce qui pousse des parents à devenir irresponsables vis-à-vis de nous-mêmes et de nos enfants. On accompagne les communautés avec des formations pour le changement de comportement. On ne veut pas que les communautés soient dépendantes. Les communautés savent entretenir leurs plantations mais elles refusent d’entretenir leurs enfants ; alors que se sont ces enfants qui sont des héritiers. C’est pourquoi on a créé les volets protection et environnement au sein de notre ONG parce qu’aujourd’hui, nous sommes dans un monde de changements climatiques où la terre n’augmentera jamais de surface ; on doit s’adapter à ces réalités. Nous faisons également l’assainissement, le reboisement, on donne des formations aux femmes et aux jeunes. Dans le volet éducation, on aide l’APAE et les enseignants. Parce qu’on a compris que l’APAE se confond à l’école. On amène les communautés à comprendre que APAE ce n’est pas les enseignants qui doivent gérer mais c’est à eux de gérer. Quelque part on a compris qu’on pense que l’école c’est pour les enseignants. L’école est communautaire et il faut que la communauté s’approprie de la gestion de l’école. On forme les élus locaux qui reçoivent des projets de développement sans demander le cahier de charge. Et du coup, ils sont trompés par les entrepreneurs. Donc, on les forme pour qu’ils comprennent qu’ils sont des administrateurs territoriaux et vous devriez comprendre d’abord c’est quoi le projet, son objectif, les indicateurs. Qu’est-ce que le projet va changer et quel est votre apport? Ça fait qu’aujourd’hui les entrepreneurs ont peur de nos maires et de nos sous-préfets. Avec l’appui du Plan Guinée, l’ANAD et la direction, on a essayé de doter des cachets modernes à nos DSPJ et les ordres de missions pour qu’ils parviennent à rapporter ce qu’ils font » a expliqué le président de l’ONG ANAD.
Pour terminer, le directeur préfectoral de la jeunesse par intérim de la préfecture de Macenta invite l’État à prendre à charge les directeurs sous-préfectoraux de la jeunesse pour atteindre les objectifs dans les 14 sous-préfectures qui composent Macenta.
Propos recueillis par Oumar M’Böh et décryptés par Tamba Bakary pour www.lavoixdupeuple.info