Le sbire Charles WRIGHT de l’injustice de Mamadi Doumbouya, qui dégaine plus vite les injonctions que son ombre, s’en est fendu d’une hier soir en ces termes: « en sa qualité de directeur de la politique pénale du Gouvernement basée sur la lutte contre l’impunité sous toutes ses formes et en sa qualité de Ministre des Droits de l’Homme, il est impérieux de rappeler que nul n’a le droit de porter atteinte à la vie ou à l’intégrité physique d’un citoyen dans un Etat de droit compte tenu du caractère sacré du droit à la vie et à la protection de l’intégrité physique. C’est pourquoi, il est du devoir de l’Etat de prendre toutes les mesures légales pour identifier les auteurs, les coauteurs ou complices suivant la procédure judiciaire en la matière ».
N’eut-été l’extrême gravité de la situation, ces propos qui contrastent totalement avec l’arbitraire absolu et les injustices criardes en cours dans notre pays, auraient conduit à s’étouffer de rire. Charles Wright vient de nous servir le canular de l’année en sous-entendant que la justice est en marche et au service de la République.
Une véritable insulte à l’intelligence des Guinéens épris de justice et de paix !
De quelle justice parle-t-on dans un pays où le ministre de la justice demande l’autopsie d’une victime décédée alors qu’il sait pertinemment qu’elle a deja été enterrée?
En effet, dans la soirée du lundi 20 novembre 2023, a eu lieu une manifestation spontanée contre le délestage d’électricité par des jeunes qui avaient pris d’assaut les rues de Hamdallaye à Bambéto.
Ousmane BAH quittait son lieu de travail à Madina pour rejoindre son domicile lorsqu’une balle, tirée par un agent issu d’une unité de la CMIS, vint se loger dans sa tête et le tua.
Il fut enterré ce mardi 21 novembre au grand cimetière de Hamdallaye carrefour. Une véritable tragédie pour sa famille inconsolable.
De quelle justice parle-t-on dans un pays où des citoyens et des leaders du FNDC sont illégalement kidnappés sous ordres du satrape de Conakry, plusieurs mois sans procès, avant d’être libérés à la fin de leur prise en otage ! Où était donc la justice à ce moment là ?
Foniké Menguè, Ibrahima Diallo , Billo Hadjass et Saikou Yaya Barry et bien d’autres anonymes en sont des illustrations éloquentes.
De quelle justice parle-t-on dans un pays où les décisions de justice des cours et tribunaux ne sont jamais exécutées ! Dr Kassory Fofana, Amadou Damaro Camara, Dr Mohamed Diané, Oyé Guilavogui, Sylla Billgates, Dr Ibrahima Kourouma, Mohamed Lamine Bangoura, Ghido fulbhé et bien d’autres sont des exemples patents.
De quelle justice parle-t-on dans un pays où des biens privés faisant l’objet de litiges pendants devant les cours et tribunaux, sont démolis par une partie au procès ! Les Présidents Sydia Touré et Cellou Dalein Diallo sont d’autres victimes de cette machine judiciaire infernale.
De quelle justice parle-t-on dans un pays où des innocents arrêtés sont obligés de recourir à des grèves de la faim pour accéder à un droit fondamental: celui du droit à un procès!
De quelle justice parle-t-on dans un pays où les décisions de justice sont téléguidées par l’humeur du légionnaire Doumbouya qui fait la sélection des crimes à sanctionner maniant avec brio le deux poids deux mesures!
De quelle justice parle-t-on dans un pays où les avocats des détenus à la maison centrale n’ont pas accès à leurs clients !
De quelle justice parle-t-on quand certains criminels sévissent à ciel ouvert en versant le sang ou en incitant à la violence avec le blanc seing des autorités , en toute impunité !
De quelle justice parle-t-on quand le Haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies reconnaît les kidnappings politiques en déclarant que « l’arrestation et la détention de membres de l’opposition et d’activistes de la société civile sous de fausses accusations sapent gravement les fondements de la gouvernance démocratique».
De quelle justice parle-t-on quand elle est même incapable d’exécuter une décision de justice de la CEDEAO en faveur des leaders politiques !!
Non, non et non, il existe plutôt une injustice flagrante au service du despote Mamadi Doumbouya et ses sbires qui n’hésitent pas un seul instant à kidnapper et emprisonner sans procès durant plusieurs mois.
Cette injustice au service de l’apprenti- dictateur se confirme par les nombreux communiqués et rapports accablants issus des enquêtes indépendantes menées par des organisations nationales et internationales de défense des droits de l’Homme, ainsi que les dénonciations faites par le FNDC sur l’utilisation de l’appareil judiciaire comme moyen de répression des citoyens opposés à la confiscation du pouvoir par le dictateur Doumbouya.
Une trentaine de personne ont été tuées, blessées, torturées et emprisonnées par le régime du dictateur Mamadi pour imposer un pouvoir illégitime et illégal, sans qu’aucune enquête sérieuse ne soit ouverte par cette soi-disant justice.
Le bilan de Charles Wright est sans conteste celui de la banalisation, de l’infantilisation, de la théâtralisation et de l’humiliation de l’institution judiciaire que l’on identifie systématiquement à l’impunité et à l’arbitraire.
Il aurait été préférable pour ce ministre, qui déshonore toute une profession, de se taire à jamais pour avoir trahi son serment et recouvert comme jamais auparavant la justice guinéenne d’opprobre, d’ignominie, d’indécence et d’indignité.
SEKOU KOUNDOUNO
RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC