Notre reporter a effectué récemment un séjour en Guinée Bissau, où il a rencontré monsieur Aboubacar Doumbouya, président du Conseil Guinéen de l’Etranger (CGE) de ce pays voisin à la République de Guinée. Ce dernier, qui vient d’être élu président, a décliné ses ambitions pour ses compatriotes à qui il a demandé un soutien en vue d’atteindre ses objectifs à court, moyen et long termes. Mais ce dernier n’a pas épargné de critiques acerbes contre les anciens dirigeants du conseil guinéen, qui selon lui ont passé trois ans sans ‘’laisser un héritage’’.
Lisez !!!
Bonjour monsieur Aboubacar Doumbouya, vous êtes le président du Conseil Guinéen de l’Etranger (CGE) de la Guinée Bissau. Pouvez-vous nous parler de cette organisation ?
Bonjour monsieur le journaliste, le Conseil Guinéen de l’Etranger (CGE) a été créé par l’ex-Président guinéen, Pr Alpha Condé et il a pour but de réunir tous les Guinéens à travers le monde pour cultiver la paix, la cohésion sociale et d’œuvrer pour le développement de leur pays. Et en Guinée Bissau, je suis la deuxième personne à être élu président depuis la création du conseil guinéen de l’étranger, il y a de cela trois mois.
Trois mois depuis votre élection à la tête de cette organisation, dites quelles sont vos priorités ?
Après avoir été élu à la tête de ce conseil, c’était pour moi d’abord une opportunité de bénéficier la confiance de mes compatriotes. Donc, la première priorité, je suis en train de me battre nuit et jour avec mon équipe pour trouver une solution à nos problèmes. C’est difficile parce que la personne qui était là n’a presque rien fait durant son mandat. Nous avons trouvé une division ethnique, qu’il faille résoudre d’abord, car on ne peut pas parler de développement sans paix, et pas de paix sans cohésion sociale et l’entente entre les citoyens. Raison pour laquelle, nous sommes en train de travailler pour pouvoir finir avec cette division. Et moi j’ai la chance de pouvoir parler les trois langues à savoir le maninka, le sousou et le poulard. C’est ce qui me donne la facilité de faire face à tous nos compatriotes avec qui je discute régulièrement pour trouver une entente. Raison pour laquelle, j’ai initié récemment un tournoi de football, en la mémoire de feu Mamadou Thiwto Barry, un ancien vice-président du conseil guinéen de l’étranger. Il a été victime d’un accident à la suite à l’effondrement d’un immeuble il ya de cela 4 ans et jusqu’à présent sa famille n’a pas été dédommagée malgré que la justice a rendu son verdict en faveur de cette famille.
Présentement, je suis en train de travailler pour l’identité de tous les Guinéens qui vivent ici en Guinée Bissau. Cette identification est notre priorité. La nouvelle équipe dirigeante ne pourra pas travailler sans connaître le nombre de guinéens qu’elle préside. Pour le faire, une commission sera mise en place qui délivrera des cartes de membres que nous avons appelé ‘’Cartes de membres contribuant’’. Cette carte qui coûte Cent Franc CFA (100 FCFA) par mois est différente de celles consulaire, et d’identité nationale. Ici l’idée est d’amener nos compatriotes à contribuer et lorsqu’un membre ou sa famille a des difficultés, que le conseil leur vienne en aide. C’est une innovation de cette nouvelle équipe dirigeante, qui ambitionne trouver des ambulances pour des cas nécessitant des évacuations sanitaires vers la République de Guinée.
Vous parlez d’évacuation vers la République de Guinée, il n’y a-t-il pas d’hôpitaux ici en Guinée Bissau ?
Si, il y a des hôpitaux en Guinée Bissau. Mais si nos compatriotes tombent malades et que certains cas nécessitent d’être évacués, nous allons le faire. Parce que certains hôpitaux d’ici ne répondent pas aux normes.
Et maintenant dans vos démarches, qu’est-ce que vous demandez à l’État guinéen et aux autorités d’ici pour atteindre vos objectifs ?
Dans le cadre de notre travail, nous souhaitons une franche collaboration. La première des choses d’abord, le jour de l’ouverture de notre siège, nous avons invité des partenaires qui évoluent dans les différents domaines de nos activités afin qu’ils assistent à l’ouverture dudit siège. Parmi, ces invités il y’avait l’OIM, parce que si nous parlons de l’étranger forcément il faut parler de l’OIM, nous avons parlé avec le directeur de l’immigration, avec le Ministère des Affaires Étrangères, celui de l’Economie et de l’Intégration régionale ; la Directrice de l’Intégration Régionale et du Secrétariat de la CEDEAO en Guinée Bissau etc. tous sont des partenaires directs.
Votre bureau a combien de membres ?
Le bureau du conseil guinéen de l’étranger (CGE) à Vingt-Un (21) membres, et ils ont tous été élus.
Tous ces Vingt-Un membres résident dans la capitale Bissau ?
Non, non il y a deux qui sont à l’intérieur du pays et nous devons mettre en place des bureaux représentatifs dans les différentes régions naturelles de la Guinée Bissau.
Moins de quatre mois après votre élection vous avez déjà un siège. Comment avez- vous acquis ce siège, est-ce personnel ou c’est le conseil ?
Nous avons été élus et trouvé que l’ancienne équipe n’avait même pas de bureau, alors qu’elle a fait presque trois (3) ans.
Qui était le président du bureau sortant ?
C’est un certain Mamadou Kalabiou Diallo. Il a fait tout ce temps-là, il n’a pas cherché un bureau où les réunions devaient se tenir, c’est à sa pharmacie que les gens venaient pour se procurer des cartes. Donc, le conseil se résumait à la délivrance de cartes simplement. Et c’est cette façon de faire que notre équipe compte changer. La raison pour laquelle, à notre arrivée, nous avons dit la première des choses à faire, c’est de trouver un siège où nous devons travailler, là où nous devons tenir nos réunions, recevoir des autorités et des personnes ressources. Cela nous donnera plus de crédibilité vis-à-vis de nos partenaires. A travers ce siège acquis à mes frais propres, nous sommes localisés et lorsque l’organisation aura de financement, elle paiera les frais de location. Parce qu’autre difficulté que nous avons héritée, c’est ce manque d’argent dans la caisse du conseil guinéen de l’étranger avec les membres du bureau sortant. Car, on n’a même pas trouvé un compte bancaire au nom du conseil. Et notre équipe l’a fait en moins de quatre mois, grâce à l’aide des autorités de notre Ambassade. Ensuite, nous avons pu créer notre adresse email, la page facebook et chercher un numéro vert avec la société de téléphonie orange. L’objectif, c’est d’être légal et accessible. En plus de tout ça, j’ai signé au nom du bureau, un accord de partenariat avec un cabinet d’avocats, en vue de pouvoir défendre nos membres qui seront en difficultés, parce que nous sommes nombreux, de Bissau à Gabou en passant par Bafata. Il faut s’armer pour pouvoir défendre ses compatriotes et moins d’une année, nous sommes sur la fondation que nous allons rendre très solide au profit de tous.
Quelle est votre demande à l’endroit de vos compatriotes pour lesquels vous êtes élus à la tête de ce conseil ?
Ce que je demande à mes compatriotes qui vivent ici en Guinée Bissau, c’est de respecter les lois de ce pays ; d’avoir un comportement appréciable par tous, donc un bon comportement ; travailler en étroite collaboration avec le conseil guinéen de l’étranger parce que nous sommes là pour tous et les Guinéens sont les plus nombreux que tous les étrangers qui vivent ici.
Est-ce qu’il y a des femmes et des jeunes dans le bureau que vous dirigez ?
Oui, dans notre bureau il y a des femmes dont certaines s’occupent des activités féminines. Il est également créé un bureau des sages, qui regroupe les quatre coordinations. Et bientôt la mise en place du Bureau du patronat, où nous envisageons regrouper une quarantaine de commerçants et d’opérateurs économiques, mais aussi un bureau uniquement de femmes avec ces structures l’on pourra atteindre les objectifs. Parce que nous visons à développer de grands projets relatifs à l’immigration, c’est pourquoi d’ailleurs nous sommes à la recherche d’un conseiller technique qui pourra nous aider dans le cadre de l’élaboration des projets bancables.
Quels sont vos projets prioritaires que vous comptez développer ?
Nous avons besoin d’avoir une école qui répond aux normes nationales et internationales ; d’un centre culturel guinéen avec des cultures guinéennes ; nous avons besoin des ambulances.
Nous sommes au terme de cette interview, quel message avez-vous à l’endroit de vos compatriotes mais aussi à l’autorité guinéenne ?
Je demande le soutien de tout un chacun, pour pouvoir atteindre nos objectifs, car seul je ne pourrais rien. Et à l’état guinéen, je sollicite un appui, car je voudrais travailler de façon concertée avec lui pour changer la donne en organisant mieux les différents services notamment le commerce en organisant un forum pour mettre en relation les acheteurs et les producteurs.
Merci monsieur le président.
C’est à moi de vous remercier.
Propos recueillis par Oumar M’Böh pour www.lavoixdupeuple.info
+224 622 624 545
