Plusieurs acteurs sociaux qui ne sont pas les moindres et qui étaient présents cette dernière décennie en Guinée sont mis à l’écart et carrément ignorés dans les débats et les rencontres publiques dans cette transition.
L’échec de cette transition viendrait sans doute de là.
On ne peut pas gouverner et omettre soit dans la gouvernance soit dans les consultations soit dans les débats de proposition des personnes qui, ces dernières années ont donné leur temps et leur énergie au combat pour la démocratie, les libertés, l’amélioration des conditions de vie des citoyens, l’affirmation de l’identité nationale, le vivre ensemble, l’éducation, l’environnement et tant d’autres. Nul ne peut nier que depuis 2016 il y’a eu en Guinée l’émergence d’une jeunesse plurielle qui a marqué la vie de la société guinéenne sur plusieurs plans. Cette jeunesse a été à l’avant garde de tous les problèmes qui ont minés la société guinéenne. Loin des problèmes et troubles politiques qu’a connu la Guinée ces dernières années, ces acteurs ont réussit à se positionner pour la défendre des intérêts sociaux: éducation, souveraineté nationale, baisse du prix du carburant, environnement et après démocratie et alternance.
Si aujourd’hui des ministres se permettent de prendre leur téléphone et n’inviter autour de la table que des acteurs dans leur répertoire téléphonique, nous nous écartons carrément des objectifs de réussite de la transition car la transition doit être conduite avec ceux qui étaient dans l’animation du débat public et non les petits copains. Il est temps de rectifier le tir et conjuguer avec tout le monde mais surtout les vrais acteurs qui ne cèdent à la tentation du clientélisme, des liens de connaissance et les affinités mais qui disent ce qu’ils pensent sans ambages pour l’intérêt de ce pays afin d’éviter que nos concitoyens trinquent. Comme l’a toujours clamé haut et fort le président Colonel Doumbouya, nous devons éviter les erreurs du passé.
Évitez les les erreurs du passé c’est tirer les leçons d’échec et de réussite de nos prédécesseurs et pour cela il faut en toute objectivité conjuguer avec des acteurs qui s’y connaissent et qui ont l’expérience de la scène publique en Guinée. Nous avons assisté à la composition du conseil national de la transition un organe aussi important qui devrait avoir en son sein des hommes et des femmes tous connaisseurs et qui seront à la hauteur des réflexions et du débat sur le présent et l’avenir de la Guinée mais hélas, bien qu’il faut reconnaître la présence de certaines grandes figures qui seront à la hauteur de nos attentes. Depuis les consultations des premiers jours jusqu’à l’acheminement vers les assises nous voyons à la télé des séances de rencontres où nous ignorons carrément qui a été invité par qui, comment le choix des acteurs est fait, et pourquoi certains sont ignorés , est ce des intérêts non avoués ou bien derrière se cachent des objectifs non avoués ?
Voici moult choses qui constituent un poison dans la conduite de la transition qu’il faut rectifier.
Aujourd’hui tous les ministres jeunes et relativement jeunes connaissent les acteurs qui sont oubliés ou écartés dans toutes les instances alors si nous partons vers l’échec ils auront leur part de responsabilité au delà d’être des gestionnaires de la chose publique.
La vie publique d’un pays est simple c’est soit vous prenez en compte les idées et les propositions des autres soit eux-mêmes ils trouvent un moyen de se faire entendre. Je crois que nous devons tout faire pour éviter qu’une partie de nos concitoyens trouvent par eux même un moyen de se faire entendre.
A bon entendeur s’aligne!
Thierno Saala DIALLO
Citoyen guinéen
Acteur de développement