À l’approche de la présidentielle, une question s’impose : qui dirigera la campagne du Général Mamadi Doumbouya ? Le choix du directeur de campagne ne relève pas du protocole, mais de la stratégie. C’est une décision politique majeure, qui dira si le Général entend gouverner avec méthode ou improvisation.
Le président doit se montrer stratège, visionnaire et lucide. Ce choix ne doit pas être influencé par les affinités personnelles, les amitiés anciennes ou les liens de parenté. Il doit reposer sur l’expérience, la compétence et la capacité à transformer une vision en dynamique nationale. Le pays n’attend pas un fidèle, mais un professionnel.
Pour l’aider dans cette réflexion, deux profils méritent une attention particulière : Mamadouba Tos Camara, ancien maire de Matoto, et Diakaria Koulibaly, ancien ministre des Hydrocarbures. Deux hommes d’expérience, de terrain et de résultats.
Mamadouba Tos Camara, le stratège du terrain
Mobilisateur aguerri, il a mené plusieurs campagnes victorieuses et dirigé la plus grande commune électorale du pays. Après la chute du régime d’Alpha Condé, il fut le premier élu local à se rallier au CNRD, soutenant publiquement la vision du Général Doumbouya.
Quand la mobilisation peinait à Kankan, il prit l’initiative personnelle de s’y rendre. Deux mois de terrain, de consultations, de rencontres avec toutes les couches sociales, et un résultat concret : la Marche de la Paix et de l’Unité, un succès national repris dans de nombreuses régions. C’est le signe d’un homme capable de transformer la parole politique en action populaire.
Diakaria Koulibaly, le mobilisateur charismatique et rassembleur
Connu pour sa proximité avec les populations, sa générosité et son sens du collectif, Diakaria Koulibaly reste l’un des plus grands mobilisateurs du pays. En 2020, il coordonna le lancement de la campagne présidentielle à Kankan. La mobilisation fut historique.
Mais il s’est surtout distingué par son sens politique après le 5 septembre 2021. Contrairement à beaucoup d’anciens membres du gouvernement déchu, il fut l’un des premiers à appeler les jeunes communicants du RPG à ne pas s’opposer au CNRD. Il leur rappela que « le CNRD n’est pas un ennemi, ce sont nos frères », et qu’il ne fallait pas céder à l’émotion mais laisser la raison guider la réflexion. Une posture rare, empreinte de sagesse et de patriotisme.
Lors de la campagne référendaire du “Oui”, il prouva encore son influence : sans logistique ni préparation, il réussit à rassembler dans son village de Dialakoro une foule plus importante que toutes les mobilisations officielles du CNRD depuis son arrivée au pouvoir.
Deux profils, un même enjeu : compétence et efficacité.
Ces deux hommes incarnent la proximité avec le peuple, la capacité de mobilisation et la loyauté envers la Guinée avant tout. Leur alliance, si elle repose sur la confiance et le respect mutuel, pourrait donner au Général Doumbouya la plus solide machine électorale du pays.
Mais tout dépendra du courage du chef à faire le bon choix. L’histoire montre que les campagnes se gagnent par la cohérence, pas par le favoritisme.
Le Général Doumbouya doit donc choisir un directeur de campagne non pour lui plaire, mais pour lui faire gagner.
Parce que gouverner, c’est décider. Et dans ce cas précis, bien choisir, c’est déjà commencer à gagner.
Kaba 1er
Natif de kankan