Les députés Portugais ont adopté, vendredi 31 janvier, un moratoire interdisant la prospection minière des fonds marins jusqu’en 2050. Une loi va suivre et ce sera la première du genre en Europe. Jusqu’à présent, seule la Norvège a envisagé d’autoriser la prospection, le pays nordique a finalement renoncé à délivrer cette année des permis de prospection dans ses eaux arctiques.
Depuis longtemps, les associations environnementales alertent sur l’impact potentiel des mines sous-marines sur des écosystèmes encore très mal connus. Le gouvernement de droite s’était rallié à cette position, estimant que l’exploitation des fonds marins représentait une véritable « plongée dans l’inconnu ». Un large consensus s’est dégagé parmi les députés de gauche et leurs alliés, ouvrant la voie à l’adoption prochaine d’un texte de loi. Ce sera le premier moratoire de ce type en Europe.
Si une trentaine de pays envisagent également d’adopter une telle mesure, seules les îles Palaos et Fidji, dans le Pacifique, ont pour l’instant interdit l’exploitation minière des fonds marins.
Projets financés par la France, la Pologne et la Russie
Le Portugal est particulièrement concerné par cette question. Il possède une vaste zone économique exclusive, incluant notamment l’archipel des Açores dans l’Atlantique. C’est en bordure de ces îles, entre 4 000 et 6 000 mètres de profondeur, que plusieurs projets miniers sont actuellement à l’étude, financés par la France, la Pologne et la Russie.
Les fonds marins regorgent de métaux rares et précieux tels que le manganèse, le cobalt, le nickel et le lithium, essentiels notamment pour la production de batteries électriques.