Le Niger a décidé de suspendre le transit de produits pétroliers en direction du Mali, en dehors de ceux destinés à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).
La décision été prise par le directeur général des douanes nigériennes via une note de service adressée aux différentes unités des douanes situées sur les axes routiers menant au Mali.
« J’ai l’honneur de porter à votre connaissance de la suspension des autorisations de transit de produits pétroliers sur le Mali non destinés à la Minusma accordées aux usagers », a indiqué le document consulté par l’agence Anadolu.
« En outre, l’utilisation des autorisations déjà délivrées pour accomplir les formalités de transit des produits pétroliers non destinés à la MINUSMA est suspendue », a ajouté la même source, instruisant les responsables des unités des douanes concernées à « l’exécution de la présente mesure ».
Aucune explication officielle n’a été avancée pour justifier cette décision.
Cependant, même avec les sanctions prises par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), des dizaines de citernes maliennes ont continué à se ravitailler quotidiennement en produits pétroliers (gasoil, essence et gaz domestique) au niveau de la Société de raffinerie de Zinder (SORAZ) située à près de mille kilomètres de la capitale nigérienne Niamey.
Les relations diplomatiques entre le Niger et le Mali se sont détériorées ces derniers mois.
Lors d’une conférence de presse animée en janvier dernier à Paris, le ministre nigérien des Affaires étrangères Hassoumi Massaoudou a appelé les dirigeants de la Transition malienne à faire preuve d’un « patriotisme frelaté ».
Ces propos avaient suscité une vive réaction de Bamako qui a vivement protesté auprès de l’ambassadeur nigérien au Mali.
Dans son discours prononcé dimanche à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Premier ministre malien par intérim Abdoulaye Maiga s’en est pris au président nigérien Mohamed Bazoum, le traitant « d’étranger qui se réclame du Niger ».
Même si aucune réponse officielle n’est encore enregistrée, ces propos suscitent de nombreuses réactions auprès de l’opinion nigérienne.
Source: Anadolu