Le président du conseil national de la transition (CNT), Dr Dansa Kourouma a accordé ce matin une interview à nos confrères de Rfi. Au cours de cet entretien qui a durée quatre (4) minutes, les actualités socio-politique guinéenne et sous régionale ont été abordées.
www.lavoixdupeuple.info vous livre ici l’intégralité de cet entretien.
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Le régime militaire du général Mamadi Doumbouya s’apprête à faire adopter une nouvelle constitution par référendum. Aucune date n’est encore fixée pour ce scrutin et personne ne sait si le Général Doumbouya sera candidat ou non à la présidentielle qui suivra.
Le président du conseil national de la transition, Dr Dansa KOUROUMA, est de passage à Paris. Il est l’invité de Christophe Boisbouvier ce matin et il s’exprime pour commencer évidemment sur l’annonce hier de l’arrestation de Claude Pivi.
Monsieur le Président, bonjour.
Dr Dansa Kourouma : Bonjour.
On a appris hier l’arrestation du colonel Claude Pivi qui était en cavale depuis dix mois. Est-ce qu’il préparait un coup ?
D’après les informations, la Guinée courait des risques sérieux d’insécurité le long de sa frontière avec le Libéria. Ces informations nous ont été rapportées par l’intermédiaire de nos amis qui vivent au Libéria.
Qu’est-ce que va devenir le colonel Pivi maintenant qu’il est prisonnier au Libéria ?
C’est le mettre tout simplement à la disposition de la justice guinéenne pour qu’il puisse purger sa peine.
Mais êtes-vous certain que les autorités du Libéria vont accepter de l’extrader ?
Le Libéria est un état de droit et j’ai confiance aux autorités libériennes.
Le conseil national de la transition que vous présidez vient de présenter l’avant-projet de la future constitution. Quelles sont les principales nouveautés ?
La première innovation, c’est l’affirmation de l’identité guinéenne, notamment l’enseignement des langues nationales et la traduction des actes officiels de l’État dans les langues nationales.
Pour plus de compréhension de la loi ; l’autre innovation qui est extrêmement importante, nous avons souscrit cette fois-ci à un parlement bicaméral. La Guinée depuis l’indépendance a connu un parlement monocaméral. Une seule Chambre, une Assemblée nationale. Aujourd’hui, l’avant-projet propose au peuple de Guinée, à leur demander d’ailleurs, un Sénat qui est composé de personnalités élues par les membres des conseils régionaux et les membres des conseils locaux. C’est-à-dire l’inclusion de la diversité ethnique dans la conduite de l’action publique.
Dr Dansa Kourouma, dans la Charte de transition qui régit le pays depuis le coup d’État de septembre 2021, il est écrit à l’article 46, que le Président de cette transition ne peut pas faire acte de candidature aux élections nationales qui marqueront la fin de la transition. Pourquoi cet article ne figure-t-il pas dans votre avant-projet ?
La charte de la transition était un acte transitoire. La constitution est une loi suprême, ou la loi fondamentale, qui va régir la vie politique, sociale et économique de la Guinée les 30 ou les 50 années à venir. Aucune constitution n’a mentionné des catégories de personnes qui ne peuvent faire acte de candidature à une élection. C’est pourquoi, pour respecter le caractère général, le caractère impersonnel et intemporel de la constitution, nous n’avons pas voulu rentrer dans ces détails.
L’article 46 de la Charte de la transition sur la non-candidature des militaires du CNRD, C’est un article intangible. Du coup, l’opposition dit que cet article n’est pas de nature à individualiser la constitution et qu’il peut, au contraire, s’il est introduit dans l’avant-projet, il peut rendre effectif le respect des dispositions proclamées intangibles dans la charte de la transition, qu’en dites-vous ?
Le caractère général, le caractère impersonnel d’une constitution, est une norme juridique suprême. Nous ne pouvons pas inventer un précédent en matière d’écriture d’une norme constitutionnelle.
Pour l’opposant, Cellou Dalein Diallo. Il ne fait plus aucun doute que le Général Doumbouya va être candidat. Est-ce que, le fait, l’absence de cet article 46 de la charte dans votre avant-projet, ça ne préfigure pas une candidature à venir du chef de la transition ?
Jusqu’à preuve de contraire, nous n’avons vu aucun acte de la part du Général par rapport à une candidature ou pas.
En tout cas, rien ne s’oppose à ce qu’il soit candidat désormais.
En règle générale, une constitution n’établit pas une liste de personnes qui peuvent être candidats ou pas.
À plusieurs reprises, les militaires du CNRD se sont engagés à ce que la transition prenne fin le 31 décembre prochain.
Mais ce référendum constitutionnel, est-ce qu’il aura lieu avant le 31 décembre ?
En tout cas, toutes les conditions sont réunies pour que le référendum soit possible d’ici le 31 décembre.
Le 9 juillet dernier, les deux grandes figures de la société civile FNDC, messieurs Foniké menguè et Mamadou Bilo Bah, ont été enlevés à Conakry par des militaires. Est-ce que vous avez de leurs nouvelles ?
Monsieur je ne peux pas vous donner de nouvelles informations officielles sur eux, mais c’est qui est important, et c’est que je peux dire avec certitude que les autorités judiciaires sont au rendez-vous pour pouvoir trouver des indices sur nos compatriotes. Et le Procureur Général, près du Parquet de Conakry, a déjà fait un communiqué là-dessus et a instruit les officiers de la Police Judiciaire à enquêter pour trouver les traces et les indices de nos deux compatriotes. Ils ne sont pas deux, il y a d’autres compatriotes qui sont dans la même situation.
Leurs familles n’ont aucun accès à eux, personne ne peut les voir, personne ne sait où ils sont. Est-ce qu’on n’est pas dans la plus grande inquiétude ?
Écoutez, nous souhaitons que nos deux compatriotes rentrent à la maison, sains et sauves.
Une interview de nos confrères de Rfi, décryptée par Mamoudou Daman pour www.lavoixdupeuple.info