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La portée et les effets pervers du procès du 28 septembre (Par Dr Abdoulaye Wotem Somparé)

Oumar M'Böh by Oumar M'Böh
6 octobre 2022
in ACTUALITÉ, AFRIQUE, CHRONIQUE, NEWS
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Pendant les différents régimes politiques qui se sont succédés en Guinée depuis 1958, de milliers de citoyens ont été victimes de violences politiques, en perdant leur vie et en plongeant leurs familles dans le désespoir, alors que ces crimes demeuraient impunis. C’est pourquoi le procès en cours actuellement pour juger les viols et les tueries du 28 septembre constitue un évènement historique, qui permettra aux dirigeants de la junte et au Ministre de la Justice d’entrer dans l’histoire. Un tel procès a également une valeur dissuasive, qui empêcherait, actuellement et à l’avenir, de commettre les mêmes crimes, en sachant qu’ils ne resteront pas impunis. Il est particulièrement significatif que la junte juge des violences commises par un autre régime militaire guinéen, comme si elle s’interdisait de répéter les mêmes erreurs. Ceci dit, les débats actuels autour de ce procès sont surtout axés sur ses aspects juridiques, avec des journalistes et des magistrats qui interviennent parfois pour faire l’étalage des connaissances acquises pendant leur formation, en citant les centaines d’articles du code pénal qu’ils ont récités sur les bancs de l’Université. Mais si nous voulons sortir de cet univers juridico-juridique, il serait important de tenir compte de certains paramètres et pesanteurs d’ordre socio-culturel et politique.

Dans cette perspective, il y a lieu de souligner que le jugement et la sanction d’un crime ne sont pas faits seulement pour punir le crime en soi, tout en exerçant un effet dissuasif et en servant d’exemple pour l’avenir. Il s’agit aussi de réparer une blessure de la conscience collective( Emile Durkheim), qui se sent choquée par les tueries, les coups, les viols infligés aux victimes. La plupart des Guinéens témoins de cet évènement ont éprouvé des sentiments de révolte et d’indignation et une véritable souffrance morale. C’est pourquoi les responsables des crimes du 28 septembre doivent être sévèrement punis.

Nous ne doutons pas donc de la bonne volonté de la junte et de son Ministre de la justice, qui poursuivent un objectif digne et noble. Mais il y a lieu de rappeler cependant que, dans la vie courante, et au sein de toute forme d’organisation, lorsque nous nous fixons des objectifs, il arrive souvent que nous obtenions des résultats imprévus, voire indésirés. D’où l’omniprésence des effets pervers dans les rapports sociaux et humains, comme nous l’enseigne la sociologie des organisations ( Raymond Boudon). C’est pourquoi lorsque nous prenons certaines décisions importantes concernant la vie et l’avenir de tout un peuple, il est toujours nécessaire de réfléchir sur leurs conséquences indésirées, sources de conflits dans la société. A notre avis, ce procès pourrait engendrer des effets pervers dont il faut absolument tenir compte.

Comme il arrive souvent dans les procès de ce genre, ce ne sont pas les militaires, les responsables directs et anonymes qui ont infligés les violences à être jugés, mais ce sont plutôt leurs chefs. Il y a lieu de souligner cependant que ces soldats sont aussi coupables, dans la mesure où, même s’ils ont obéi aux ordres de leurs supérieurs, ils ont fait preuve d’une férocité et d’un manque d’humanité qui nous ont laissé horrifiés. Tout de même, c’est plutôt l’ancien chef de la Junte, le Capitaine Moussa Dadis Camara, qui est jugé avec ses anciens collaborateurs : Toumba Diakité, le Colonel Pivi, et le Colonel Moussa Thiegboro Camara. Certains de ces hommes, jugés comme coupables et complices de ces évènements en sont aussi, d’une certaine manière, les victimes, dans la mesure où c’est autour d’un accrochage à propos de la responsabilité du 28 septembre que Toumba Diakité a failli tuer Dadis Camara, en le blessant gravement et en mettant ses jours en danger. C’est à cause du 28 septembre que Dadis a perdu le pouvoir et qu’il a été contraint de vivre en exil, alors que Toumba a déjà passé dix ans en prison, dans des conditions carcérales difficiles, qui ont contribué à la dégradation de son état de santé. Rien de tout cela n’est comparable, loin s’en faut, aux tueries au viols collectifs sans précédents de nos sœurs et filles. Cela ne veut pas dire pour autant que les coupables ont déjà payé, mais qu’ ils bénéficient de certaines circonstances atténuantes.

Le fait que le débat se focalise sur la personne de Dadis, lorsque ses avocats ont demandé sa libération en tenant compte de son statut d’ancien président, montre qu’un tel procès n’est pas ordinaire et comporte une dimension politique inévitable . Ainsi, il suscite une bataille d’opinions qui influencent énormément la justice et risquent de diviser encore une fois les Guinéens. Certes Dadis n’a jamais été élu comme chef d’Etat, mais après avoir dirigé la Guinée pendant un an, dans un contexte où le pouvoir a une dimension sacrée, il est considéré par la majorité des Guinéens comme celui qui a eu la chance d’être le chef de l’Etat grâce à la volonté de Dieu. Par conséquent, il bénéficie toujours de la complaisance que les Africains accordent au chef, en préférant plutôt accuser son entourage. Dans un contexte de solidarité par similitude ou par ressemblance, pour paraphraser Emile Durkheim, le fondateur de la sociologie moderne, Dadis jouit d’une très grande popularité au sein de sa communauté et de sa région. De plus, sa politique très populiste, qui consistait à accuser les cadres guinéens corrompus de la deuxième République d’avoir entrainé la Guinée vers la débâcle financière , voire la faillite de l’Etat, en se montrant comme un justicier qui défend les intérêts du peuple, lui a valu une très grande popularité dans les milieux populaires de toutes les régions de la Guinée. Dans un tel procès, la défense pourrait être transformée en une tribune, où Dadis est présentée comme victime, ce qui susciterait encore une profonde blessure de la conscience collective des populations guinéennes. C’est pourquoi on peut se demander maintenant, sans être indifférent à la souffrance et à la patience des familles des victimes au cours de ces 13 années, s’il était opportun de faire ce procès maintenant, pendant la transition. Le procès aurait dû se faire avant, si le Président Alpha Condé avait eu la volonté et le courage politique d’y procéder. De plus, lorsque la junte organise un procès, quoiqu’on dise, l’opinion publique y voit les militaires en train de juger leurs homologues et leurs frères d’armes. Ainsi, la junte se trouve entre les mains un couteau à double tranchant : même si le procès est équitable, si les accusés militaires ne sont pas sévèrement condamnés, le CNRD et la justice guinéenne seront accusés de complaisance. D’autre part, s’ils sont condamnés sévèrement, cela pourrait être interprété comme des règlements de compte internes à l’armée guinéenne.

Comme nous ne pouvons plus revenir en arrière, il est nécessaire maintenant que la junte et la justice tiennent compte de tous ses paramètres pour faire un jugement serein, sans précipitation, en essayant d’être plus efficaces et discrets, au lieu d’être spectaculaires. Par exemple, l’emprisonnement du Capitaine Dadis Camara est plus spectaculaire et humiliant qu’efficace ; une détention à domicile aurait suscité moins de controverses. Maintenant il faut aussi laisser à la justice suivre son cours normal, éventuellement en déléguant au prochain régime le soin d’achever ce qui a déjà été engagé courageusement, dans un esprit de continuité dans l’administration.

Mon regard n’est pas celui d’un avocat qui voudrait inculper ou innocenter Dadis et ses anciens collaborateurs, mais celui d’un citoyen sociologue et anthropologue qui met en garde contre certains effets pervers prévisibles, qu’on pourrait éviter maintenant.

Dr Abdoulaye Wotem Somparé

Socio-anthropologue

Tags: les viols et les tueries du 28 septembre constitue
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