Située à 15 kilomètres de la capitale Conakry dans la commune urbaine de Kassa, l’île de Room est en manque de tout. Selon notre constat sur le terrain, les populations de ce site touristique très convoité par les visiteurs sont abandonnées à elles-mêmes.
Rencontré ce lundi 4 novembre 2024, Fodé Bangoura, citoyen de l’île de Room explique quelques difficultés auxquelles, ces insulaires traversent au quotidien.
« D’abord, nous vous remercions pour votre déplacement pour s’enquérir des difficultés que nous traversons tous les jours que Dieu fait. Nous souffrons énormément ici à Room. On se demande parfois ce qu’on a fait à Dieu, parce que la souffrance que nous traversons est énorme, on ne peut pas tout dire.
Depuis notre enfance jusqu’aujourd’hui, le gouvernement s’en fout de nous, tous les régimes que le pays a connu, l’île de Room n’a rien bénéficié. Tout ce que vous avez trouvé sont les efforts de la population. L’école que nous avons ici, a été construite par les cotisations faites par les citoyens de Room, et les enseignants qui enseignent à nos enfants sont payés par nous, sauf deux qui sont fonctionnaires d’Etat. C’est une école de 6 classes et les élèves sont encadrés par trois (3) enseignants. On n’a pas de centre de santé ici, le seul qui est là a été aussi construit par nous, pas de personnel soignant, le seul qui était là depuis longtemps. Aujourd’hui quand tu tombes malade, tu es obligé de partir à Conakry, si c’est un cas urgent c’est la mort direct, parce que d’ici Conakry c’est 15km sur l’eau et tu peux faire plus d’une heure pour traverser. La jeunesse de Room n’a pas de terrain de football, le terrain qui est là, est actuellement impraticable à la suite des grandes pluies.
Ce qui est grave dans tout ça, c’est le manque d’eau potable. L’île de Room n’a pas d’eau potable. Tout ce village il y a qu’un seul puits qui fonctionne à défaut, il faut qu’on parte chercher des bidons d’eau à Conakry mettre dans les pirogues jusqu’ici. Sinon on achète de l’eau minérale. On n’a pas de courant électrique malgré qu’on est proche de la Capitale. Il y avait un groupe électrogène qui alimentait tout le secteur de Room, et ce groupe est tombé en panne depuis plus de trois ans.
Ceux qui ont un peu de moyens achètent des panneaux solaires et c’est à travers ça qu’on charge nos téléphones. C’est pourquoi nous demandons le retour de l’ancien Sous-préfet Cheik Traoré. Quand lui était aux affaires, au moins il avait l’ambition d’aider Room, mais malheureusement, il a été remplacé très tôt, et malgré tout cela il continue à investir toujours. Nous avons des lampadaires qui sont en panne depuis longtemps, c’est lui qui a eu l’initiative d’en réparer certains. Et on prie que Dieu lui donne la force et les moyens de réparer tout le reste ».
Pour finir, il a lancé un appel au président Mamadi Doumbouya. « Nous demandons au président général Mamadi Doumbouya de nous aider. Si un village n’a pas d’eau portable, n’a pas de route, n’a pas d’école, n’a pas de mosquée c’est vraiment catastrophique. C’est la pêche qu’on connaît, mais ça aussi ne marche plus comme avant, donc si le gouvernement ne nous accompagne pas, ce n’est pas bon ».
Dans le même son de cloche, Momo Sylla, Capri pour les intimes a souhaité le retour de l’honorable Cheick Traoré pour le développement de leur localité. « Les lampadaires que nous avons c’est l’ancien sous-préfet, honorable Cheick Traoré qui a commencé à les réparer, et depuis plusieurs années ces lampadaires-là ne s’allument pas ».
Selon lui, son petit-fils a rendu l’âme dans la soirée de dimanche 03 novembre par manque d’infrastructure sanitaire sur l’île de Room.
Parlant les nouvelles autorités de la commune urbaine de Kassa, Momo Sylla déclare que ces dirigeants n’ont aucune estime pour la population de Room.
Affaires à suivre….
Abou Camara pour www.lavoixdupeuple.info