Dans la commune urbaine de Kankan, en Guinée, de plus en plus de jeunes diplômés se tournent vers l’exercice du taxi-moto pour pallier le manque d’emplois dans le pays. Cette tendance croissante reflète les défis auxquels sont confrontés de nombreux apprenants qui se retrouvent sans emplois à la fin de leurs études.
Selon nos sources locales, une grande partie des conducteurs de taxi-moto sont des étudiants, des élèves, des diplômés et même des pères de familles. Le manque d’opportunités d’emplois pousse ces jeunes à embrasser cette activité informelle, malgré les risques qui y sont associés.
Rencontré au grand marché de Kankan, Mamdy Mara, futur diplômé en Licence, a expliqué les raisons qui l’ont poussé à se tourner vers le taxi-moto : « Actuellement, en raison du manque d’emplois, nous devons nous débrouiller en faisant du taxi en attendant de trouver un emploi stable. Ce n’était pas mon premier choix, mais compte tenu de la conjoncture économique du pays, je suis contraint d’exercer ce métier pour subvenir à mes besoins, même si je suis conscient des risques inhérents » a-t-il affirmé.
Un autre conducteur de taxi-moto, préférant garder l’anonymat en raison de la nature critique de ses propos, partage son expérience de plus de 10 ans dans ce domaine et critique la gestion des autorités guinéennes. Selon lui, « les autorités en Guinée ne remplissent pas leurs fonctions correctement. Elles ne s’intéressent qu’à leurs propres besoins et à leurs propres enfants, négligeant ainsi les enfants des autres. Cette mentalité empêche le pays de progresser. Lorsque vous partez à l’étranger, vous constatez que les cadres guinéens ne travaillent tout simplement pas, ils ne cherchent qu’à se remplir leurs poches, s’acheter des belles villas à Conakry et à l’étranger » a-t-il déploré.
Face à cette réalité, Amadou Oury Bah, un autre diplômé qui exerce le métier de taxi-moto, lance un appel aux autorités pour qu’elles apportent leur soutien à ces jeunes travailleurs : « L’État doit nous aider afin que nous puissions travailler. Nous, les jeunes, sommes l’avenir de ce pays. Il est crucial que des mesures soient prises pour créer des opportunités d’emploi et favoriser la croissance économique » a-t-il déclaré.
Il est important de souligner que chaque année, les universités guinéennes diplôment un grand nombre d’étudiants, ce qui conduit à une augmentation du nombre de diplômés sans emplois sur le marché du travail. Face à cette réalité, de nombreux jeunes se voient contraints d’embrasser des emplois informels tels que le taxi-moto.
Kankan, Aminata Cissé pour www.lavoixdupeuple.info