Après deux ans de mandature, le Barreau de Guinée a tenu son Assemblée générale annuelle élective le vendredi, 18 décembre 2020 à Conakry. Objectif, élire un nouveau bâtonnier et renouvelé le conseil de l’ordre des avocats. A l’issue du vote, les membres du Barreau ont renouvelé leur confiance à Me Djibril Kouyaté bâtonnier sortant et candidat à sa propre succession en le reconduisant à la tête de l’organisation pour un mandat de 2 ans. Très ému, Maitre Djibril Kouyaté a remercié ses paires pour cette confiance renouvelée envers sa modeste personne avant de s’engager à œuvrer pour la bonne marche de leur profession. : « Vous nous avez reconduits parce que vous croyez en nos capacités intellectuelles et morales d’élever notre Barreau au niveau de vos aspirations. Nous vous donnons l’assurance que nous ne vous décevront pas parce que nous sommes conscients que ce renouvellement de confiance que vous nous accordez n’est pas un blanc-seing. Il est juste l’expression d’un sentiment d’espoir placé en nous et, trahir cet idéal, serait pour nous, nous exposer aux pires réprobations morales. Notre équipe a entrepris des réformes, elle continuera sans désemparer à poursuivre leur réalisation effective » a-t-il promit
Le bâtonnier a aussi promis de poursuivre les chantiers qu’il a entrepris sous sa première mandature. : « Pour ma part en tant que Bâtonnier. Je sais que mon rêve d’un grand Barreau financièrement autonome marque encore le pas tarde à se réaliser parce que la CARPA n’est pas encore, à l’instar du timbre de plaidoiries entrée dans les maïeurs de la pratique professionnelle des confrères. Beaucoup d’entre nous sont encore perplexes en ce qui concerne son utilité, nous n’avons pas encore suffisamment intégré son intérêt. Je ne suis tout de même pas découragé parce que je suis convaincu que les idées généreuses mettent beaucoup de temps avant de devenir naturelles aux esprits, et quant elles le deviennent, on s’étonne qu’elles n’aient été évidentes. J’ai la ferme conviction que très bientôt l’idée de la CARPA prévaudra. Je sais aussi, que mon rêve d’un Barreau avec des Avocats ascèses de la discipline, patine, mais là aussi, je suis convaincu que mon rêve est virtuel » ajoute Maitre Djibril Kouyaté.
Plus loi il dira que cette nouvelle mandature s’inscrira davantage dans le cadre du renforcement des capacités des hommes en robe noire afin qu’ils accomplissent leur mission avec professionnalisme et dans le strict respect de la loi. : « Cultiver votre jardin pour développer d’avantages vos capacités professionnelles, et cela passe par la formation et l’autoformation. En effet, seule la répétition des exercices de formation vous permettra de sortir de l’ignorance inconsciente de la loi et du règlement intérieur qui régissent notre profession. La loi 014 et le règlement intérieur de notre Ordre précisent les normes de bonne conduite qui s’imposent aux avocats et les qualités morales dont ils doivent faire preuve dans l’exercice de leur profession. Je vous exhorte à les connaitre et à les appliquer tout le long de votre parcours professionnel. Car tout fait quelconque même non professionnel, commis à n’importe quel moment, n’importe où, dès lors que l’auteur est avocat, peut être justiciable de sanction disciplinaire. Faut-il rappeler, l’avocat reste avocat où qu’il se trouve et quoi qu’il fasse. Plus qu’un métier, l’avocat est un état. Les questions morales se posent tant au regard de la vie privée de l’avocat que de ses activités professionnelles. L’avocat, auxiliaire de Justice, doit avoir une conduite exemplaire. Dans sa vie privée, il doit demeurer digne de la robe qu’il porte lorsqu’il pénètre dans l’enceinte judiciaire. Dans sa vie professionnelle, il doit mériter la confiance que place en lui celui qui défend et qui remet entre ses mains ses biens, son honneur, ses espérances ou sa liberté. On attend de l’avocat, au-delà de ses compétences techniques, une éthique professionnelle » a-t-il rappelé
Pour finir, le Bâtonnier a indiqué que pour assurer son indépendance et sa liberté, l’avocat doit s’imposer a lui-même des restrictions qui le mettent à l’abri du soupçon de compromission et lui donnent toute la crédibilité nécessaire à son activité. Un certain nombre de devoirs lui incombent donc et ces devoirs ne peuvent être acceptés que dans la mesure où les avocats ont compris qui sont liés par une solidarité de l’honneur et que la faute d’une seule porte atteinte à tous les autres.
Facinet Camara/Oumar M’Böh