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En réponse à cette sortie de l’Association des Magistrats de Guinée (AMG), le Ministre Garde des Sceaux de la Justice et des Droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright a apporté des éléments relatifs au fonctionnement de l’appareil judiciaire de l’Etat. C’était à l’occasion d’une interview qu’il a bien voulu accorder à des journalistes après son retour à la 55ème session du conseil des ministres de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique des Droits des Affaires (l’OHADA), tenue en RDC Congo. Selon lui : « …les questions d’institutions dépassent les questions de personnes. Quand on parle de la grève, on suppose ce qu’on appelle le respect d’un certain nombre de conditions. C’est un simple débrayage que certains entendent organiser en violation de tout ce qui est obligation déontologique que commande le statut des magistrats. Si on veut aller en grève, on doit informer une autorité, donner un préavis de grève ou poser un certain nombre de revendications en amont mais s’ils laissent tout ça en sachant bien qu’ils sont des magistrats pour dire fermer les cours et tribunaux, nous de notre côté, nous prendrons des mesures sur le plan institutionnel » a-t-il souligné.
Pour le Ministre Charles, les magistrats qui annoncent ces actions de débrayage dans les prochains jours connaissent bien le contenu des textes de lois régissant leur profession : « Vous savez quand vous voulez exercer un droit en prônant le respect de la l’égalité, vous devrez éviter de tomber dans l’illégalité. Dans tous les pays du monde, quand une organisation professionnelle quelconque veut aller en grève, la loi impose forcément le respect d’un certain nombre de procédures, mais en l’espèce je ne parle pas de grève mais d’un acte de sabotage, c’est clair là-dessus. Si vous n’êtes pas d’accord avec la décision du ministre de la Justice, vous avez 2 voies en tant que magistrat : vous pouvez attaquer la décision devant la Cour Suprême ou tout simplement aller vous défendre devant le Conseil Supérieur de la Magistrature. Mais quand vous dites : non, ces voies de recours légal en la matière on s’en fiche, on veut aller à l’affront vis-à-vis de l’autorité, l’État c’est l’ordre et la discipline, on prendra la mesure qui s’impose » a-t-il souligné.
Face à cette situation, il reste ferme en affirmant ceci : « les questions d’institutions se régleront de manière institutionnelle. Dans les jours à venir, nous prendrons la règle qui s’impose. Les magistrats qui ont compris leur responsabilité professionnelle savent une chose : on ne peut pas priver les citoyens de leurs droits d’accès à la justice, quelle que soit votre colère, quel que soit votre désaccord. Vous ne pouvez pas ce à quoi vous avez prêté serment, priver les citoyens d’accès à la justice. Partir jusqu’à appeler chaque matin les magistrats : « est-ce que vous êtes en fonction ? Vous ne devrez pas aller », cette forme de harcèlement doit cesser… » a-t-il menacé.
Ibrahima Diallo pour www.lavoixdupeuple.info