Le 5 juin de chaque année, est célébrée la Journée Mondiale de l’Environnement, et ce, depuis plus de quatre décennies, sous les auspices des Nations Unies, pour rappeler à la conscience des différents Etats, l’importance de la protection de l’environnement pour le bien-être des populations.
La Journée Mondiale de l’Environnement, pour cette année 2024, a pour thème « La restauration des terres, la désertification et la résilience à la sécheresse ». Cette célébration placée sous le slogan « Nos Terres », vise à mettre en exergue la nécessité d’agir pour la terre en vue d’une meilleure offre de services écosystémiques au bénéfice de l’homme, car le bien-être et la prospérité des générations actuelles et futures dépendent de la richesse de ce bien commun, Notre Terre.
Pour les gouvernements, les industriels, les communautés, les collectivités, la société civile et les citoyens, il s’agit de promouvoir les actions et les technologies vertes visant à restaurer, sauvegarder et protéger les terres dégradées et d’améliorer la qualité des services écologiques, socioéconomiques et culturels associés.
Mesdames et Messieurs,
Nous devons nous demander dès maintenant : Quel est l’état de nos terres en Guinée et que pouvons-nous faire ensemble pour préserver ou restaurer leurs potentiels biologiques, productifs et économiques qui se dégradent sous l’effet des activités humaines et du réchauffement climatique ?
Une étude réalisée en 2022 a montré qu’en Guinée, 2 056 Km2 de terres se sont dégradées de 2000 à 2015, soit un taux de dégradation de près de 1% du territoire national. Le réseau hydrographique, qui ne comprend pas moins de 1162 cours d’eau regroupés en 23 bassins versants dont 14 internationaux, est également affecté sous l’effet conjugué des pressions anthropiques et du changement climatique. Les débits de ces cours d’eau pourraient connaitre des réductions de 50% en moyenne quotidienne à l’horizon 2100.
Au cours de ma récente mission à l’intérieur du pays, j’ai traversé à pied le fleuve Niger à Faranah et la rivière Milo à Kankan. J’ai été particulièrement frappée et attristée par l’importance des pressions sur nos forêts et par le nombre de sacs de charbon de bois ou de bois coupés au bord des routes.
L’état de nos cours d’eau dans les zones d’orpaillage est également alarmant.
Mesdames et Messieurs,
Le Gouvernement à travers mon département n’est pas indifférent face à cette situation.
En effet, la Guinée s’est fixée pour ambition d’ici 2030, à restaurer 375 000 ha, soit 55% de la superficie des terres dégradées et de limiter à 1%, soit 238 440 ha, la perte des terres non dégradées. Pour atteindre la Neutralité de Dégradation des Terres et accroitre de 1,5% (soit 150 000 ha) la superficie des forêts, nous mettons en œuvre des programmes de reboisement national à hauteur de 10 000 ha par an. Ces programmes seront recentrés dorénavant sur la restauration des têtes de sources et des berges des cours d’eau. Nous assurerons la promotion d’une gestion durable des surfaces reboisées et restaurées en préservant les forêts classées et les aires protégées.
Concernant l’exploitation forestière, nous avons annoncé la suspension de la coupe et du transport du bois sur toute l’étendue du territoire national à compter de ce jour symbolique, le 05 juin 2024.
De plus, dans une démarche collaborative avec le secteur minier, l’administration du territoire et la justice, le Gouvernement a pris des dispositions pour l’encadrement de l’orpaillage dans les prochains mois, favorisant ainsi la réduction des pressions sur les forêts, les terres et les cours d’eau.
La déclaration conjointe de la Guinée avec les organisations sous-régionales et internationales, dont la CEDEAO, l’ONU-SAHEL et la FAO, sur la nécessité de préserver le Massif du Fouta Djallon, montre par ailleurs notre engagement avec la communauté internationale pour la préservation des terres.
Mesdames et Messieurs,
La République de Guinée fêtera le 17 juin prochain, la Journée internationale de lutte contre la désertification et la dégradation des terres. Nous comptons mettre cette occasion à profit pour évaluer les niveaux de mise en œuvre et les impacts des programmes et stratégies élaborés dans le cadre de l’implémentation de la Convention afférente à cette problématique dans notre pays. Il s’agit notamment :
du Programme d’Action National de Lutte contre la Désertification.
du Programme de Définition des Cibles nationales de la Neutralité de Dégradation des Terres.
Mesdames et Messieurs,
Les actions de prévention doivent contribuer à réduire l’exposition de la population en agissant de manière durable et à grande échelle sur les causes de la dégradation des terres. Chacun est concerné, au niveau individuel, professionnel ou collectif.
Il est donc important et opportun de saluer les actions de l’Etat, avec à sa tête le Président de la République, le Général de Corps d’armée Mamadi DOUMBOUYA, accompagné par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, M. Amadou Oury BAH, qui mettent en œuvre sans relâche les engagements de notre pays vis-à-vis de la communauté internationale en matière de préservation et de sauvegarde de l’Environnement.
Mesdames, Messieurs,
Notre planète est bien en danger. Les chiffres sont alarmants, mais des solutions pour renverser la tendance existent et sont à notre portée. Il est donc temps d’agir.
Ensemble, engageons-nous, dans un élan de solidarité, pour préserver notre pays et notre planète. Je vous invite donc à une prise de conscience collective pour un changement de comportement en vue d’inverser les tendances de dégradation et promouvoir le bien-être collectif et le Vivre ensemble dans notre Chère Guinée.
Je souhaite à toutes et à tous une belle célébration de la journée mondiale de l’environnement.
Vive la République de Guinée !
Vive la coopération internationale !
Je vous remercie.