Le climat d’insécurité prend une tournure inquiétante en haute banlieue de Conakry. Où, le Directeur général adjoint du Conseil guinéen des chargeurs (CGC), M. Macki Guissé, affirme avoir reçu une menace de mort visant sa famille et lui-même. Un message manuscrit, truffé de fautes, mais d’une violence explicite, lui accorde soixante-douze heures pour quitter son quartier, sous peine de représailles sanglantes.
Selon le témoignage du concerné, la scène s’est déroulée dans la nuit du 26 septembre dernier. Un individu inconnu s’est présenté à son domicile avant de disparaître, laissant derrière lui une enveloppe kaki contenant la lettre. Prévenu, le voisinage a rapidement alerté les forces de sécurité. Depuis, Macki Guissé et les siens vivent dans un lieu tenu secret, placés sous vigilance.
Les services de police et de gendarmerie ont ouvert des enquêtes. Interrogé, le responsable explique ne pas comprendre les véritables raisons de cette menace. Toutefois, certains observateurs lient cette intimidation à son engagement politique récent, marqué par des déplacements à travers plusieurs villes pour défendre une ligne de sensibilisation auprès des populations.
Au-delà du cas personnel, cet épisode soulève une interrogation plus large : jusqu’où ira l’insécurité qui s’installe dans les quartiers de Conakry et à l’intérieur du pays ? Lorsqu’un responsable public en vient à craindre pour la vie de ses enfants à la veille de la rentrée scolaire, c’est toute une société qui ressent le poids de la peur.
Pour l’heure, Macki Guissé tente de trouver un nouveau logement sécurisé, conscient que son départ forcé brise des attaches de proximité, des liens tissés avec son quartier et ses engagements locaux. Mais derrière ce témoignage, c’est la voix de nombreuses familles guinéennes qui résonne : celles qui, chaque jour, affrontent l’ombre de l’insécurité dans leur propre foyer.
Djoumè SACKO pour www.lavoixdupeuple.info