Les membres d’une famille ont accusé des agents du Commissariat de Police de la sous-préfecture de Sangaredi, d’avoir occasionné l’accident qui a failli coûté la vie à un des leurs. Il s’agit du jeune Boubacar Sidy Bah, conducteur de moto qui a été poursuivi par ces agents de la police et a fini brusquement sa course sur le sol avec de graves blessures sur le visage.
L’incident s’est produit hier dimanche 15 janvier 2023 aux environs de 11 heures, sur la route de Nialè Moussa, située au Nord-Est de la ville de Sangarédi.
Âgé de 25 ans, Boubacar Sidy Bah, marié et père de deux enfants revenait du marché hebdomadaire de Sangarédi qui se tient tous les Dimanches, un marché qui est fréquenté majoritairement par des citoyens des villages environnants, relevant de Sangarédi et de Télimélé. Le jeune conducteur est aussi commerçant de son état. Il est originaire de Sinthiourou Thiewerè, un village relevant de la sous-préfecture de Missira, dans la préfecture de Télimélé et fréquente régulièrement le tronçon Sangarédi-Nialé Moussa.
Interrogé par notre reporter, Mamadou Mouminy Diallo un témoin de la scène raconte : « Ce jeune est partenaire avec moi depuis. Ce dimanche matin, de passage il a fait escale pour me vendre du riz. Il a garé sa moto devant ma maison, entre-temps deux policiers en provenance vers Nialè sont arrivés sur une moto. L’un qui était le plus gradé est descendu. Après la vente, Sidy a pris sa moto neuve non immatriculée de marque TVS-125 pour la direction de Nialé. Ensuite, le policier l’a poursuivi jusqu’à quelques mètres, le petit est tombé. C’est en ce moment que ma femme m’a alerté, directement j’ai pris ma moto pour les rejoindre. Arrivée sur place, j’ai dit aux policiers ce qu’ils ont fait n’est pas normal et j’ai dit à Boubacar Sidy aussi, il ne devrait pas fuir, mais il m’a répondu qu’il n’était pas en train de fuir. C’est lorsque le policier lui a coincé jusqu’à ce qu’il soit tombé, qu’il a compris qu’il était poursuivi. Après quelques discussions, nous avons transporté le petit à l’hôpital » a-t-il témoigné.
Cette version a été démentie par le commissaire spécial de la police routière de Sangaredi, Saa Koutebadouno, qui soutient un incident malheureux que ses agents en provenance d’une cérémonie ont pu gérer avec humanisme et professionnalisme. : « C’est hier dimanche que mes agents m’ont rapporté de cet incident qui a eu lieu sur la route de Nialè. Un jeune conducteur en provenance d’un village, a rencontré nos agents en provenance d’une cérémonie et qui n’était pas en service, dès que le jeune a aperçu les hommes en uniforme, il a fait demi-tour, et il est tombé parce qu’il n’avait pas la maîtrise de la conduite.
Les agents se sont automatiquement occupés de lui et l’ont transporté à l’hôpital parce qu’avant tout sa vie était en danger. Après les parents de la victime ont insisté pour la réparation de la moto et la prise en charge médicale du jeune. Sur place nous avons accepté pour calmer les esprits mais je sais que le jeune était en infraction sinon il n’allait pas fuir. C’est pourquoi nous avons payé l’ordonnance d’une valeur de plus de 700.000 GNF. L’hôpital a encore demandé une somme de 650.000 GNF pour leur prestation, mais nous nous sommes dit que les parents de la victime peuvent s’occuper de ça eux-aussi » a-t-il expliqué
Une version que l’hôpital a aussi démenti et a apporté quelques éclaircissements sous anonymat. Un agent s’exprime : « Lorsque le jeune est arrivé, il saignait beaucoup c’est pourquoi nous nous sommes directement occupé de lui avant. Nous avons prescrit une ordonnance d’une valeur de 775.000 GNF pour tout le travail, y compris le prix des produits et le prix de pansement. Mais ils sont partis acheter des produits que nous avons déjà ici dans une autre pharmacie et envoyé. Nous ne nous opposons pas à ça mais ils doivent payer 650.000 GNF pour notre travail et 20.000 GNF à chaque pansement » a laissé entendre notre interlocuteur.
De l’autre côté, les parents de la victime s’inquiètent pour la réparation de leur nouvelle moto complètement endommagée et la prise en charge médicale de leur malade couché sous caution à la maternité de Sangaredi.
Affaire à suivre…
Ibrahima Saapy Diallo pour www.lavoixdupeuple.info
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