La migration irrégulière est une problématique qui constitue de nos jours, une préoccupation majeure surtout des pays subsahariens. Qu’ils soient pays de départ, de transit ou encore d’accueil, aucun pays n’échappe à la migration et des enjeux qu’elle pose. Avec l’extrême médiatisation du phénomène, la migration est considérée comme un des principaux défis du 21ème siècle. En Guinée et au Sénégal, des associations ont été créées pour sensibiliser et accompagner les migrants. Des migrants qui sont des milliers de jeunes africains en général et des guinéens en particulier à prendre le chemin de l’occident de façon irrégulière.
Certains par la mer, d’autres via le désert. Cela à cause de la pauvreté, des inégalités sociales ou encore du manque d’opportunités d’emplois, notamment chez les jeunes. En Guinée, l’Organisation Guinéenne pour la Lutte contre la Migration Irrégulière regroupant plus de 700 membres, se fixe comme mission principale la défense des droits des migrants. Le président de cette organisation, Elhadj Mamadou Diallo. « Depuis 2017, on a enregistré plus de 40 000 migrants de retour en Guinée. Il y a des migrants qui sont accompagnés à leur retour par l’OIM et d’autres partenaires. Il y en a d’autres migrants déportés qui n’ont pas un accompagnement par une institution, donc, qui ne sont pas comptabilisés. Pour rappel à un moment donné, il y avait tellement de stigmatisation au niveau local. Donc il fallait faire en sorte que ces migrants-là se sentent vraiment mieux dans leur localité. Faire en sorte que les migrants potentiels comprennent la souffrance que ces migrants-là ont vécu durant leur parcours ».
En plus de la capitale Conakry, l’organisation guinéenne pour la lutte contre la migration irrégulière dispose des antennes dans les régions de Boké, Kindia, Mamou, Labé et N’Nzérékoré. Mais selon le président cette organisation rencontre d’énormes difficultés face aux demandes. « J’avoue que les problèmes sont énormes. Il y a plusieurs familles qui sont identifiées aujourd’hui et qui sont des familles endeuillées. Elles ne savent pas où se trouvent leurs enfants. Il y a peu d’accompagnement aussi à notre niveau en tant qu’organisation locale. Nous souhaitons vraiment qu’il y ait des fonds qui nous permettent d’accompagner tous les migrants de retour. Soit qui viendront de l’État ou des institutions. Néanmoins, on parvient quand même à accueillir des migrants qui nous sensibilisons et orientons », a-t-il souligné.
Au Sénégal, pays de transit des migrants guinéens et maliens existe aussi l’Association des Jeunes Rapatriés de Thiaroye. Dirigée par Moustapha Diop, un rescapé, cette organisation organise des campagnes de sensibilisation des jeunes africains sur les dangers liés à la migration irrégulière. « On n’empêche personne de partir, mais on doit sensibiliser les jeunes pour que les jeunes connaissent les réalités, comme les Guinéens, comme les Maliens, comme les Nigériens. Parce que la plupart, se sont eux qui viennent ici, paie leur argent et meurent dans la mer. Notre rôle, c’est de sensibiliser, de dénoncer, de dire ce qu’est la réalité. Parce que le pays a besoin de nous. Aujourd’hui, le cimetière des Africains, c’est la mer. Cette immigration irrégulière est un danger pour l’Afrique, c’est un danger pour la population africaine. » a-t-il déploré.
A date avec l’accompagnement de l’OIM et de Enabel, plus de 20 mille migrants guinéens sont accompagnés. Et plus de 18 milles attendent leur retour au bercail, a dit en substance le président de l’organisation guinéenne pour la lutte contre la migration irrégulière.
Oumar M’Böh