De plus en plus des jeunes guinéens quittent leur pays pour les États voisins et/ou pour d’autres continents. Parfois au péril de leurs vies en mer ou dans le désert. Selon certains rapports d’organismes internationaux, ‘’les ressortissants de la République de Guinée sont les deuxièmes demandeurs d’asile en France’’. Aussi, en 2018, ils étaient la première nationalité parmi les mineurs non accompagnés, selon les chiffres de la douane.
Cette situation est fustigée par le préfet de Coyah, le Colonel Yaya Kalissa qui pointe un doigt accusateur aux parents de ces jeunes. Selon lui, dès fois des parents vendent leurs terrains pour faciliter le départ de leurs enfants vers l’occident avec tous les risques. Il l’a dit hier mercredi en marge de l’ouverture d’un atelier relatif à ‘’l’amélioration des compétences et la participation des partenaires Étatiques et non Étatiques (UTR/UTC et les CSP) en suivi et évaluation des programmes de retour et de réintégration des Migrants’’, dont il a l’honneur de présider.
Colonel Yaya Kalissa dont le village natal vient d’enregistrer des victimes en mer alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe a déclaré ceci : « Il y’a certains qui sont en France mais qui n’apportent rien à leurs familles, pendant que ceux qui sont restés, disposent des champs et arrivent à nourrir leurs familles et ont même des motos voir des voitures. Les familles doivent cesser de vendre leurs terrains pour que leurs enfants aillent en occident et ne pouvoir rien envoyer en retour. Ils sont nombreux ces jeunes qui s’adonnent à la drogue là-bas, d’autres sont en prison. Parmi ces jeunes, certains sont également bloqués parce qu’ils ne peuvent pas revenir pour manque de passeports. Les parents doivent cesser d’envoyer leurs enfants par la voie irrégulière », a-t-il conseillé.
S’agissant des efforts du gouvernement pour le maintien des jeunes en Guinée sans opter pour les voyages ‘’clandestins’’, il dira que : « Le gouvernement et ses partenaires notamment l’OIM, accompagnent celles et ceux qui ont compris, c’est-à-dire qui ont décidé de rester en Guinée et investir ici. Par exemple, des groupements féminins bénéficient des subventions de l’Etat dans le cadre de leurs activités génératrices de revenus, quant aux jeunes ils obtiennent des financements de l’OIM et ouvrent leurs propres entreprises » a-t-il ajouté.
Oumar M’Böh