Dans le cadre de la pérennisation des acquis et nouvelles stratégies, le projet d’appui au renforcement de la démocratie en Guinée (PARD Guinée) a procédé ce jeudi 16 novembre 2023, dans un réceptif hôtelier de Conakry au lancement de l’atelier national du cadre de dialogue structuré (CDS). La cérémonie qui s’est déroulée dans un réceptif hôtelier de Conakry a connu la présence des partenaires techniques et financiers, notamment l’Union Européenne et le centre européen d’appui électoral (ECES) ainsi que des acteurs de la société civile guinéenne.
Dans son discours d’ouverture officielle de l’atelier, le coordinateur du projet PARD-Guinée, Tommaso Caprioglio a laissé entendre que l’Union Européenne a toujours été un partenaire de la Guinée dans son chemin vers le renforcement de sa démocratie. Et là encore une fois de base de cette architecture en soutenant la société civile guinéenne à travers la création du cadre de dialogue structuré dont les travaux ont commencé le 31 septembre 2022.
Il précise à cette occasion, que le PARD-Guinée avec ses 4 volets est leur moyen d’alimenter cette promesse démocratique. Le quatrième volet du projet qui met l’accent sur le renforcement des capacités de la société civile, les femmes, les jeunes et les personnes handicapées est leur levier pour une démocratie vivante. S’adressant aux participants dudit atelier, il a avant tout d’abord tenu à préciser que ces acteurs de la société civile ne sont pas de simples observateurs mais des acteurs déterminés à façonner un avenir pour la Guinée.
Selon Tommaso Caprioglio : « Le premier volet est le renforcement des capacités des institutions impliquées dans le processus constitutionnel, législatif, électoral. Donc notamment avec les autorités que vous connaissez bien le CNT de la Guinée, la HAC, le secrétariat du gouvernement et la Cour Suprême. L’autre volet c’est celui de renforcer les capacités principales des parties prenantes aux élections encore une fois le CNT, le MATD, les partis politiques, les médias et bien évidemment la société civile comme matière de leadership sur les interventions des conflits électoraux. C’est pour cela qu’aujourd’hui vous avez rencontré des experts en la matière pour vous présenter au cours de cet atelier. C’est d’accompagner les médias, les partis politiques dans l’optique de les informer sur l’importance de participer activement au processus de transition et de contribuer à la prévention des violences électorales aussi » a-t-il souligné.
Il poursuit son intervention tout en mettant l’accent sur ce que ce présent atelier aura comme impact sur les valeurs démocratiques en République de Guinée. En disant qu’ : « Aujourd’hui, nous lançons un atelier qui est une opportunité de forger les stratégies fondamentales de tous les CDS (cadre de dialogue structuré) et plus en général pour la société civile guinéenne. Pour nous, l’observation des droits fondamentaux, la liberté d’expression, l’engagement démocratique sont des défis qui tiennent pour nous et bien évidemment pour la société civile guinéenne. Dans de telles circonstances, il est de notre devoir collectif, en tant que promoteur des principes démocratiques de veiller à ce que ces valeurs ne soient pas sacrifiées et qu’au contraire puissent toujours être respectées et considérées. Je profite de cette occasion pour solliciter une collaboration entre la société civile et les autorités pour aider à la réussite de la transition et les comités de veille et de suivi qui représente le CDS (cadre de dialogue structuré ) et qui opère depuis mars 2023, a pu déjà établir des relations concrètes avec le CNT et s’apprête à le faire aussi avec le MATD dans les semaines à venir. Je suis convaincu que la société civile peut constituer une force de construction de progrès et de stabilité à long terme et le CDS (cadre de dialogue structuré ) est déjà une preuve » s’est-il réjoui.
Pour sa part, l’Ambassadrice de l’Union européenne en Guinée, Madame Jolita Pons, a dans son discours de circonstance, rassuré que la délégation de l’Union européenne en Guinée est au côté de la société civile pour l’accompagner tout au long du processus de transition en Guinée, car ayant un rôle fondamental. Elle a à cette occasion, encouragé les acteurs de la société civile à poursuivre leur forte implication en mobilisant leurs capacités d’analyses, de compréhension et d’écoute, de négociations et de compromis démocratique pour faire avancer l’agenda démocratique pour une transition réussie en Guinée. La recherche d’une démocratie née dans la participation citoyenne à la prise de décision. De la transparence du processus pour arriver à ce processus de décision de l’intégrité de mise en œuvre de ces mêmes décisions et de la capacité des citoyens à identifier et dénoncer des abus.
En tout cas elle a laissé entendre que : « l’Union européenne est déterminée à être à vos côtés pour réaliser cet idéal même si le contexte s’avère parfois difficile. En effet, la société civile doit continuer à jouer son rôle d’intermédiaire entre les autorités et les citoyens. Elle doit informer et former les citoyens aux nouvelles lois et règles de gestion de l’État mais en même temps elle doit être le garant du retour apaisé à l’ordre constitutionnel démocratique » a-t-elle rappelé.
Le projet PARD-Guinée a été mis en œuvre grâce à l’appui technique du centre européen d’appui électoral (ECES) et fiancée par l’Union européenne. Le projet s’étendra au moins 24 mois. L’équipe du projet est désormais installée à Conakry précise Madame Jolita Pons.
« Vous allez certainement les rencontrer et vous aurez l’occasion aujourd’hui d’écouter davantage leur axe de travail prévu notamment les outils qui prévoient la participation de la société civile. Le cadre de la campagne pour le développement qui aura plusieurs objectifs dont celui de contribuer à la connaissance de l’avant-projet de la constitution auprès de l’ensemble de la population guinéenne. Ainsi qu’à la presse, la création des conditions favorables à la paix, la citoyenneté et l’unité nationale. Elle vise également à sensibiliser les électeurs aux enjeux du processus électoral en tant qu’outils essentiels de développement avec une attention particulière aux femmes, aux jeunes, aux personnes handicapées et aux groupes marginalisés. Outre, l’appui à la société civile dans le processus de transition ; le projet PARD met actuellement en œuvre de nombreux autres outils dont les formations spécifiques sur la prévention des conflits électoraux au niveau des autorités. Bien que le Conseil National de la Transition et la Cour Suprême en attendent plus de la clarté sur le calendrier électoral » a-t-elle ajouté.
Satisfaite du professionnalisme et de l’engagement personnel de la société civile depuis le début des travaux du cadre de dialogue structurel en 2022, Madame Jolita Pons a clôturé son intervention par encourager les participants à cet atelier à préserver les énergies et à partager cette expérience au sein de leurs organisations respectives. : « Je me réjouis que le comité de suivi et de veille soit opérationnel et je félicite les membres pour leur engagement continu. Pour terminer, je suis consciente de la patience avec laquelle vous attendez des avancées concrètes dans le processus de transition. Les défis que sont lancés les autorités guinéennes ne sont pas négligeables. Maintenir un équilibre entre les défis socio-économiques auxquels est confrontée quotidiennement la population guinéenne et un retour à un contexte d’autorité élue. Car la démocratie doit accompagner le développement et le développement doit s’effectuer dans un contexte démocratique. Je vous assure que nous continuons à surveiller cela » a-t-elle rassuré.
Ibrahima Diallo