« Au point de vue de l’analyse sociologique, pourquoi l’ampleur des perversions sexuelles y compris cette profusion inquiétante des SEXTAPES en milieux administratifs et sociopolitiques doit davantage préoccuper l’État guinéen ? »
Ce qui est encore plus inquiétant pour le cas de la Guinée, ce n’est pas obligatoirement l’ampleur de ces déviances sexistes mais, le fait d’utiliser ces perversions sexuelles comme des outils et moyens de pression économique politique, administrative, sociale, morale etc.
En réalité, une telle tendance déviante renverse les valeurs sociales et cloue le pays concerné au pilori
Aujourd’hui, les guinéens à l’instar de nombreux autres pays est confrontée aux effets de cette autre révolution technologique universelle des NTIC qui expose le pays à la très mauvaise perception internationale.
Comment l’opportunité de la popularisation du téléphone android avec un nombre infini d’applications serviables peut être aussi banalement transformée en problèmes par la faiblesse de la législation et des structures de contrôle et de moralisation de la vie publique?
Pire, le phénomène d’enregistrement des nudités et des ébats sexuels s’est introduit tout d’abord comme un moyen de communication physique entre les jeunes amoureux avant de se transformer en redoutable moyen et outil de pression et de manipulation à des fins économiques, administratives et politiques.
Partout dans le monde, les scandales de SEXTAPES bouleversent de grandes institutions et des personnalités remarquables de la scène politicoadminstrative.
L’on se souvient des scandales de SEXTAPES qui ont secoué le SÉNAT français et plusieurs personnalités du monde.
Au crible d’une analyse sociologique des phénomènes croisés de la perversion sexuelle en milieux administratifs et politiques ainsi que l’ampleur inquiétante des sextapes dans les milieux publics en Guinée, il ressort aisément qu’il ya un décalage monstrueux entre le développement vertigineux du phénomène et le niveau national de la législation, du contrôle, de l’animation et de la répression.
En réalité, tout part de la liberté excessive laissée aux Guinéens les plus hauts placés de recourir aux pratiques sexuelles perverses aussi bien dans la sphère administrative que sociopolitique.
Dans les services publics ou privés, le sexe est utilisé à outrance comme un moyen de transaction pour l’obtention de tout type de profit et de faveurs par les hommes et les femmes qui sont à la fois et selon les contextes demandeurs et receveurs.
En Guinée, la presque totalité des tops managers à tous les échelons marchandent les avantages de services moyennant les rapports sexuels avec leurs subordonnées.
Aussi, la majorité des subordonnées utilisent le sexe comme moyen facile à proposer aux chefs pour obtenir des privilèges dus ou indus dans le service.
Il y a malheureusement une autre importante cohorte de belles jeunes filles qui ont pris pour métiers le marchandage de leur beauté auprès des personnalités dans le but d’obtenir des faveurs inédits de haut niveau notamment argent, villas, voyages, véhicule, déblocage de dossiers etc.
Le constat inquiétant en Guinée, ce sont les lobbys administratifs et politiques qui se sont invités dans ce proxénétisme et cette perversion sexuelle généralisés pour piéger et abattre leurs adversaires.
À ce titre, des jeunes filles d’une certaine attirance physiques sont associées pour approcher les adversaires ciblés qui sont filmés parfois à leur insu et les vidéos sont négociées en échange de fonds faramineux.
Vu la facilité avec laquelle certaines jeunes filles se sont enrichies en un temps record, ce sont aujourd’hui des centaines et milliers de nouvelles jeunes filles qui se lancent dans ce nouveau métier avec pour stratégie, séduire les grandes personnalités et passer aux actes de filmage au camouflet si nécessaire pour des fins diverses proposées.
Certains hôteliers auraient fait des installations conséquentes pour faciliter ces filmages ciblés moyennant payement de montants faramineux.
Dans le développement inquiétant de ce phénomène de perversion sexuelle dans les services publics ou privés, les femmes ne sont pas que des victimes résignées, elles sont aussi des instigatrices du crime sexuel dans la plupart des services.
En Guinée, il y a des services où les tops managers obligent de façon diffuse toutes les employées attirantes à coucher avec eux moyennant quelques avantages de service.
Aussi, dans la plupart des services surtout publics, même les embauches ou simples stages pour les filles d’une certaine attirance physique sont subordonnés à l’acceptation des rapports sexuels avec le top managers ou ses adjoints.
À tout point de vue, les effets négatifs de ce phénomène sur la baisse de la performance de l’administration publique guinéenne sont inestimables et en perpétuelle croissance.
Pour plusieurs sociologues qui observent l’évolution et l’ampleur des principales déviances sociétales qui accablent les populations guinéennes en freinant davantage leur dynamique développement, il est urgent que des études ciblées soient menées sur la base de plusieurs hypothèses à vérifier notamment:
- √ Le déficit de compétence en termes d’intégrité et de civisme de la majorité des hauts cadres de l’Etat qui ne sont pas recrutés sur la base du critères d’incarnation de valeurs.
- √ Le déficit d’éducation civique dans les écoles pour préparer les futures cadres à éviter des comportements pervers.
- √ La perte des valeurs traditionnelles qui protégeaient le sexe comme valeurs inaliénables avec beaucoup d’interdits.
- √ La pauvreté et la course effrénée vers les avoirs faciles et obscènes.
- √ Le déficit de lois interdisant la perversion sexuelle en milieux politiques et administratif.
- √ l’inexistence de structures d’alertes et de contrôle sécurisé
- √ Les Android et applications accessibles à tous etc.
Or, dans les sphères administratifs et socio-politiques du pays, les déviances sexuelles font légion et semblent être complètement tolérées et parfois même aperçues comme normale et incontournables.
Selon certaines estimations, le taux d’incidence et de pression de ces déviances sexuelles dans les sphères administratives et socio-politiques serait le plus élevé d’Afrique.
En Guinée, en dépit du taux élevé de harcèlement sexuel dans l’administration publique, il y a moins de 0,1 de sanctions.
Aussi, le taux de dénonciations est presque nul dans les services publics.
Dans 99% des services publics, il n’y a aucune structure de contrôle ni d’alerte pour engager une procédure contre les managers et chefs indélicats.
80% des TOP-MANAGERS du secteur public utilisent les chambres de repos intégrées aux bureaux pour perpétrer de la perversion sexuelle contre leurs subordonnées et d’autres clientes des services publics.
Plus de 80 % de promotion et stabilité administrative des femmes fonctionnaires résultent du sexe qu’elles montaient pour divers avantages accordés par les TOP-MANAGERS.
90% des femmes fonctionnaires présentables reçoivent au quotidien au moins une avance sexiste de la part de leur chef hiérarchique.
80 % des tops managers guinéens estiment normale de vouloir coucher avec toutes les subordonnées présentables des services qu’ils dirigent.
70% des jeunes femmes estiment qu’il est normal d’avoir des relations amoureuses avec un chef influent pour prévenir les problèmes et profiter à fond des avantages du service.
Au moins 70 % des belles filles guinéennes avec ou sans emplois estiment normal d’avoir plusieurs patrons en relations amoureuses d’attente pour vivre mieux.
Dans ce contexte de perception générale, comment peut-on être étonné des exacerbations croisées de déviances sexistes en milieu de travail y compris les SEXTAPES utilisés comme pouvoir de l’information à exercer sur tiers?
Dans les sphères administratives, politiques, économiques et même dans les organisations de la société civile guinéenne, la perversion sexuelle prend une envergure inquiétante qu’il faille éradiquer par les racines.
Ainsi, toutes les formes de manifestations des déviances sexistes se donnent actuellement rendez-vous dans tous les milieux de travail du pays notamment avec une tendance vers:
- √ Le harcèlement sexuel au quotidien et à ciel ouvert dans tous les milieux de travail du pays ;
- √ Les VGB moins ou pas sanctionnées à cause du poids des traditions;
- √ Les femmes forcées de coucher avec leurs chefs de la plus haute hiérarchie qui étaient censés les protéger.
- √ La prolifération des lobbys utilisant des femmes soit pour créer des scandales ou pour les atteindre etc.
En ce qui concerne spécifiquement la profusion inquiétante des sextapes, il faut reconnaître que ce sont les jeunes qui ont commencé à les utiliser pour multiples raisons notamment pour immortaliser disent-ils leurs flirts et ébats.
La fuite des sextapes s’enchaîne et déchaîne la toile pour reprendre les clichés des journalistes.
« A l’époque, on sautait des murs pour regarder des films pornographiques au cinéma. Après le cinéma, la télévision a fait son apparition et avec la multiplication des chaines de télévisions, on avait la pornographie à la maison.
Le téléphone portable, l’autre danger à la portée de main des jeunes
De toutes ces nouvelles technologies, le téléphone portable est celui qui semble accélérer la déstructuration des comportements.
Avec l’accessibilité de la connexion internet, tout est accessible y compris des scènes de pornographie. S’y ajoute, ce que nous pouvons qualifier la tolérance grandissante du concubinage.
« Avec cet outil, tout est à portée de main, chacun est libre de regarder ce qu’il veut. Ce qui veut dire qu’il y a un décloisonnement dans la société. Si on pense qu’il y a un âge pour faire l’amour, on se trompe. Le concubinage des jeunes a été libéralisé. La société est devenue beaucoup plus permissive si bien que les gens peuvent faire tout ce qu’ils veulent sans la moindre contrainte ni gêne », avance un sociologue sénégalais.
Durant l’adolescence, il y a une envie, ce besoin de découvrir le sexe. C’est à la limite biologique. « Durant cette phase, le corps se métamorphose. C’est ce qui explique ce besoin extraordinaire de découvrir le sexe. C’est tout simplement hormonal. C’est différent de quelqu’un qui a 45-50 ans qui voit sa libido baisser considérablement. C’est le contraire des jeunes qui voient tout se démultiplier », explique le sociologue sénégalais.
Pour le Dr Wone, du Sénégal, la libido débordante est l’une des causes profondes des mariages précoces.
Il ajoute que la culture de la virginité entre en ligne de compte des astuces servant à maîtriser la libido chez les adolescentes.
« Par contre de nos jours, être vierge ou pas c’est du pareil au même. Pire, lorsque l’on dit être vierge, on est la risée. Les gens se moquent de toi et te disent que c’est révolu. Ils se disent à quoi bon de me priver de sexe ? Pourquoi devrais-je m’abstenir si cela ne sert à rien, d’autant plus qu’il est possible de « reconstruire sa virginité » avec ce qu’on appelle « hyméno-plastie ».
Dans les sociétés traditionnelles, la sexualité a toujours été encadrée en atteste le tabou qui l’entoure. « On essaye de tenir à des valeurs qui ne sont pas permissives par rapport à une certaine forme de sexualité qui n’est pas un bien de consommation, qu’il faut laisser à l’appréciation de tout le monde ».
Il n’est pas pourtant sûr que cette déviance conduira la société à sa déliquescence.
« Est-ce-que si cette sexualité est libéralisée, débridée, c’est la société qui risque de sombrer. C’est cette question qu’il faudra se poser actuellement. On est dans un monde globalisé. Alors essayons de voir les conséquences possibles ».
Nous les sociologues guinéens ne devons pas nous contenter d’analyser ce nouveau fait de société.
En dépit de tout ce qui précède je préconise par exemple pour la Guinée l’émulation en matière d’abstinence. Je suggère absolument la création des clubs d’abstinence pour encadrer les jeunes.
« Il faut créer des clubs d’abstinence et primer les meilleurs. Il faut faire comprendre aux jeunes que le sexe n’est pas une denrée de consommation », recommande le Dr Wone du Sénégal.
La sexualité précoce observée chez les jeunes est apparue avec la société dite moderne. Celle-ci a desserré l’étau sur les restrictions dictées par la société attachée aux valeurs ancestrales.
Au cœur de cette occurrence se trouvent aussi les nouvelles technologies de l’information et de la communication. « A l’époque, on sautait des murs pour regarder des films pornographiques au cinéma. Après le cinéma, la télévision a fait son apparition et avec la multiplication des chaines de télévisions, on avait la pornographie à la maison. Donc on n’avait plus besoin de sauter des murs, d’acheter des tickets pour regarder des films » explique le sociologue sénégalais le Dr Mamadou Moustapha Wone.
Le téléphone portable, l’autre danger à la portée de main des jeunes
De toutes ces nouvelles technologies, le téléphone portable est celui qui semble accélérer la déstructuration des comportements. Avec l’accessibilité de la connexion internet, tout est accessible y compris des scènes de pornographie. S’y ajoute, ce que nous pouvons qualifier la tolérance grandissante du concubinage.
« Avec cet outil, tout est à portée de main, chacun est libre de regarder ce qu’il veut. Ce qui veut dire qu’il y a un décloisonnement dans la société. Si on pense qu’il y a un âge pour faire l’amour, on se trompe. Le concubinage des jeunes a été libéralisé. La société est devenue beaucoup plus permissive si bien que les gens peuvent faire tout ce qu’ils veulent sans la moindre contrainte ni gêne », avance Mamadou Moustapha Wone.
Durant l’adolescence, il y a une envie, ce besoin de découvrir le sexe. C’est à la limite biologique. « Durant cette phase, le corps se métamorphose. C’est ce qui explique ce besoin extraordinaire de découvrir le sexe. C’est tout simplement hormonal. C’est différent de quelqu’un qui a 45-50 ans qui voit sa libido baisser considérablement. C’est le contraire des jeunes qui voient tout se démultiplier », explique le sociologue.
En conclusion, la Guinée doit immédiatement élaborer une politique nationale adéquate pour lutter efficacement contre toutes ces déviances existes.
Il pourrait être nécessaire de
- √ Créer les cellules spécialisées d’alertes dans tous les services publics et privés
- √ Former les enquêteurs et les assistants pour en outrager les dénonciations et les poursuites.
- √ Faire comprendre à tous les agents publics que la violence à l’égard des femmes et des filles est l’une des atteintes aux droits de la personne les plus fréquentes dans le monde, se produisant et se répétant au quotidien dans tous les pays.
- √ Faire comprendre à tous que la VBG entraîne pour celles qui en sont victimes de graves conséquences physiques, économiques et psychologiques, à court et à long terme, entravant leur participation pleine et égalitaire à la vie en société. L’ampleur de son impact, tant sur les survivantes que sur leurs familles et même sur l’ensemble de la société, est incommensurable.
- √ Faire assimiler par tous les agents publics et privés que la violence basée sur le genre (VBG), parfois aussi appelée violence sexiste, se réfère à l’ensemble des actes nuisibles, dirigés contre un individu ou un groupe d’individus en raison de leur identité de genre.
- √ Faire comprendre à tous que la violence à l’égard des femmes et des filles se définit comme tout acte de violence basée sur le genre entraînant, ou pouvant entraîner, des souffrances ou des troubles physiques, sexuels ou mentaux.
- √ Faire comprendre à tous les managers que: -La violence économique consiste à rendre (ou tenter de rendre) une personne financièrement dépendante en maintenant un contrôle total sur ses ressources financières.
- √ Faire comprendre aux managers guinéens que la violence sexuelle consiste à forcer un partenaire à prendre part à un acte sexuel sans son consentement.
- √ Faire comprendre à tous que la violence sexuelle c’est tout acte sexuel commis contre la volonté de la personne qui la subit, soit qu’elle s’y refuse, soit qu’elle ne puisse donner son consentement en toute connaissance de cause.
- √ Faire comprendre à tous et dans les services publics et privés que le Harcèlement sexuel se réfère aux comportements très suggestifs impliquant des contacts physiques non consensuels, des attouchements, pincements, frottements à connotation sexuelle contre le corps d’une autre personne. Il peut aussi faire allusion à des comportements non directement physiques, comme des sifflets, des commentaires de caractère sexuel sur le corps ou l’apparence d’une personne, à des demandes de faveurs sexuelles, des regards soutenus et des fixations sur toute autre personne, le fait de la suivre ou de la guetter, ou encore à des actes d’exhibitionnisme.
A propos des SEXETAPES et autres délits et violences en ligne ou numérique.
- √ Faire comprendre à tous que la violence en ligne ou violence numérique, à l’égard des femmes en particulier, désigne tout acte de violence commis, assisté ou aggravé par l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (téléphones mobiles, Internet, médias sociaux, jeux informatiques, messagerie de texte, courriels, etc.) simplement parce qu’elles sont des femmes.
Ces violences en ligne prennent diverses formes :
– Cyberintimidation:
La cyberintimidation (cyberbullying) consiste à envoyer des messages intimidants ou menaçants.
– Sexting non consensuel:
L’envoi de messages à connotation sexuelle ou sexting non consensuel implique la transmission électronique de messages ou de photos explicites sans le consentement du destinataire.
– Doxing:
Il s’agit de la diffusion publique de renseignements privés de la victime ou relatifs à son identité.
Le changement commence par vous et avec vous.
Une analyse de
Aimé Stéphane MANSARE.
SOCIOLOGUE
Expert consultant en sciences sociales du développement.
PCA IPCJGUINEE.
DGA CERFOP AU CNT