Les états généraux de l’Energie ont été lancés ce mercredi 7 juin 2023, dans un espace hôtelier de la place à Conakry. C’est une initiative du ministère de l’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures en partenariat avec les acteurs évoluant dans ledit domaine.
La cérémonie a été présidée par le ministre d’État, ministre de la sécurité et de la protection civile, Général Bachir Diallo et a connu la présence des ministres et cadres du gouvernement de la transition ainsi que des partenaires au développement de la Guinée.
Pendant trois jours (les 7, 8 et 9 juin), les participants feront un diagnostic sur le domaine de l’Energie en République de Guinée en vue d’apporter des solutions durables. Donc, il sera question d’ : « identifier les causes des contre-performances du secteur sur le plan économique, opérationnel et capital humain ; d’élaborer une vision partagée par l’ensemble des acteurs du secteur de l’énergie ainsi qu’une feuille de route consensuelle pour l’élaboration et la mise en place d’un plan d’actions stratégique ; de la fixation des prochaines échéances pour mieux concevoir, mettre en œuvre, suivre et évaluer les étapes devant mener à l’opérationnalisation du plan d’actions stratégique. Elles aboutiront à fixer des nouvelles orientations stratégiques du secteur de l’énergie, qui seront soutenus par le gouvernement et le CNRD » ont souligné les organisateurs.
L’occasion a été mise à profit par le ministre l’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, Aly Seydouba Soumah de faire l’état des lieux de ce secteur, dont les dirigeants peinent encore à trouver une solution durable. Selon lui : « en dépit des nombreux investissements, ces dix (10) dernières années, en infrastructures de production, de transport et de distribution, l’État continue de subir une forte pression financière due à la nécessité de subventionner massivement les factures d’électricité des producteurs indépendants. Le montant inscrit au titre de la subvention pour l’exercice 2023 se chiffre à plus de 3 mille 200 milliards de francs guinéens. Le secteur de l’énergie connait aussi des difficultés majeures sur le plan technique, commercial et institutionnel. Parmi lesquelles figurent : une mauvaise qualité de service s’expliquant par des coupures intempestives ; un taux d’accès à l’électricité de 46% inférieur à la moyenne sous-régionale ; un niveau élevé des pertes (techniques et commerciales) induisant un rendement global faible par rapport à la sous-région ; un réseau de transport peu dense avec notamment l’insuffisance de lignes d’évacuation d’énergie des centres de production vers les zones de consommation…. » a-t-il dépeint.
D’où l’organisation de ces états généraux qui : « réunissent plusieurs participants issus des structures étatiques, permettront d’adopter une stratégie commune de mise en place d’un cadre juridique, institutionnel et règlementaire à la hauteur des enjeux du secteur et des structures de gestion appropriées, afin de régler de manière conséquente et durable la question de l’accès à une énergie propre, fiable et à moindre coût en République de Guinée » a-t-il justifié.
Pour sa part, le ministre d’État ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, Général Bachir Diallo : « l’accès à l’électricité en Guinée est toujours inégal. Il existe une véritable disparité entre les zones urbaines et rurales où vit plus de 60% de nos populations. Trop de guinéens utilisent encore le bois et du charbon pour leurs besoins, avec des conséquences dévastatrices sur l’environnement et la santé publique. A date, le potentiel hydroélectrique est estimé à plus de 6000 mégawatts, faisant de la Guinée, la plus importante de la sous-région. A cet égard, le pays a besoin de politique solide et stable qui investissent et encouragent l’investissement dans l’énergie. Donc, nous pouvons faire de la Guinée un exemple dans le domaine de l’énergie (…). L’avenir énergétique de la Guinée est entre nos mains. Il est temps de prendre notre destin en main, de transformer notre potentiel en réalité et nos rêves en réalisations. Au regard de toutes ces réalités, la tenue de ces états généraux est donc salutaire. Il ne s’agit pas seulement d’identifier les défis, il faut les résoudre », a-t-il déclaré.
Ibrahima Diallo