Dans le cadre du processus d’élaboration des textes d’application de la Loi d’Orientation Agricole (LOA), ACORD-Guinée, en partenariat avec la CNOP-G et le CODEC, a organisé deux ateliers régionaux de concertation et de priorisation des dispositions de la loi nécessitant un cadre réglementaire.
Ces rencontres se sont tenues à Kindia (3–4 septembre 2025) et à Dabola (6–7 septembre 2025), réunissant environ trente participants par atelier, venus des quatre régions naturelles du pays.
Un espace de dialogue inclusif
Ces ateliers visaient à permettre aux organisations paysannes (OPA) et aux organisations de la société civile (OSC) d’identifier collectivement les articles de la LOA devant être traduits en textes d’application.
La démarche participative a permis aux producteurs, leaders communautaires, femmes et jeunes d’exprimer leurs priorités : sécurisation des droits fonciers, accès équitable aux ressources, reconnaissance des droits des femmes et gouvernance foncière inclusive. Ahmed Baka Kéita, premier vice-président de la CNOP-G, a rappelé que « la tenue de ces ateliers est capitale pour la vie du monde rural ». « En réunissant les quatre régions naturelles autour de la LOA, ACORD-Guinée permet aux préoccupations des producteurs d’être véritablement prises en compte. Une loi sans textes d’application effectifs sur le terrain va à l’encontre de son objectif », a-t-il ajouté.
La contribution du CODEC
Le Collectif pour la Défense des Communautés (CODEC), partenaire technique de l’initiative, a mis l’accent sur l’importance d’un accompagnement citoyen dans l’opérationnalisation de la loi. Selon son représentant : « Notre rôle est de garantir que les recommandations issues des ateliers soient transformées en une note de plaidoyer solide, capable d’orienter l’élaboration des textes d’application. Nous veillons également à ce que les voix des communautés rurales soient entendues dans les instances décisionnelles, pour que la LOA réponde véritablement aux besoins des producteurs. »
Promulguée le 7 février 2024, la LOA est un instrument stratégique pour le développement agricole en Guinée. Toutefois, sans textes d’application, son impact resterait limité.
Ibrahima Soumaoro, Responsable Programmes de ACORD-Guinée, a indiqué que ces ateliers permettent aux OSC et OPA de formuler des recommandations précises qui, une fois consolidées, seront portées sous forme de plaidoyer auprès de l’État, afin de garantir que les préoccupations des communautés rurales soient intégrées dans la mise en œuvre de la loi.
Prochaines étapes
Les propositions issues des travaux de Kindia et Dabola alimenteront une note technique de plaidoyer qui sera soumise aux autorités nationales. Cette démarche vise à assurer que l’application de la LOA reflète les réalités du terrain, pour une agriculture plus inclusive, durable et respectueuse des droits des communautés rurales.
Ces ateliers constituent une étape clé dans l’engagement des acteurs locaux à participer activement à la mise en œuvre des réformes agricoles et foncières en Guinée.
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